Eliminatoire Coupe d'Afrique 2013

Côte d'Ivoire : Un Eléphant dans un Chaudron



"Nous sommes capables de faire mieux que l'an dernier", annonce Max-Alain Gradel au micro de FIFA.com. L'an dernier, qui vit Saint-Etienne terminer 7ème de Ligue 1, fut justement le premier de l'international ivoirien avec un club qui tente de remonter dans la hiérarchie hexagonale, et retrouver les sensations européennes qui ont façonné son histoire. Gradel est heureux et fier de porter le fameux maillot vert : "C'est un club mythique ! Aujourd'hui, Saint-Etienne a un bon projet, beaucoup d'ambition et une équipe promise à un bel avenir".

Le présent, c'est une 9ème place avec l'arrière-goût amer d'un jeu ambitieux pas pleinement récompensé et d'une animation offensive qui aurait pu récolter davantage de points au classement. Hélas, la réussite stéphanoise s'est souvent heurtée aux montants adverses, à des gardiens en état de grâce, ou à de la maladresse devant le but . "Il y a beaucoup de travail fourni à l'entraînement, ça va finir par payer", espère l'attaquant de 24 ans.

Parti à 19 ans pour l'Angleterre, le natif d'Abidjan y a fait ses classes dans les arrière-cours de l'élite, jusqu'à sa dernière saison 2010/11 avec Leeds en Championship (D2) où il fut élu joueur de l'année avec 18 buts inscrits en championnat. Si Elland Road et ses supporters ont pleuré sa traversée de la Manche, le "Chaudron" de Geoffroy-Guichard n'a pas tardé à fondre pour cet ailier percutant et généreux. "J'essaie toujours de marquer, de faire la bonne passe et je tente beaucoup de choses. Même si ça ne marche pas toujours, je donne tout ! Je pense que les supporters apprécient cette attitude, et m'encouragent à faire toujours mieux", explique Gradel.

A l'écoute des grands frères
Au faîte de son talent, l'ancien sélectionneur ivoirien François Zahoui avait convoqué l'attaquant alors qu'il luttait pour une remontée en Premier League - finalement manquée - avec les Whites. Parmi les Eléphants, Gradel a depuis pris ses marques, tantôt titulaire, tantôt joker, mais toujours à l'écoute des "grands frères", comme il les appelle. "Il y a beaucoup de cadres expérimentés dans cette équipe, comme Kolo et Yaya Touré, Didier Zokora, Kader Keita, et tant d'autres ! On peut toujours compter sur eux et leurs conseils sont précieux", se réjouit-il.

Et puis il y a bien sûr le capitaine, Didier Drogba : "Je le suis depuis tout petit, et je regardais déjà tous ses matches quand il était à Guingamp. Alors évoluer à ses côtés en équipe nationale, c'est un rêve devenu réalité. J'en savoure chaque instant". Gradel s'épanouit dans une sélection qu'il considère comme "une famille". Cette dernière, comme toute autre, traverse des moments difficiles, à l'image de la finale de Coupe d'Afrique des Nation de la CAF 2012 perdue aux tirs au but contre la Zambie.

Une épisode douloureux dont l'international tente de tirer un enseignement positif : "Personnellement, j'ai beaucoup appris tout au long de cette CAN, jusqu'à cette finale. Ça m'a permis de grandir et d'acquérir plus de maturité et de force mentale. Ça reste une bonne expérience." Largement favorite après un parcours exemplaire, la Côte d'Ivoire pensait tenir un sacre continental qui lui échappe depuis 1992. "Nous n'avons encaissé aucun but, du début de la compétition jusqu'au bout de la prolongation en finale. Nous avons tout bien fait, il ne nous manquait que la chance", analyse Gradel.

S'unir et se surpasser
Qualifiés le 13 octobre dernier pour l'édition 2013 aux dépens du Sénégal, les Éléphants peuvent s'appuyer sur cet élan brisé pour tenter à nouveau d'assouvir leurs ambitions de première puissance africaine. Sabri Lamouchi, nommé sélectionneur en mai dernier, a marqué d'entrée son discours de valeurs qui lui sont chères. "Nous avons découvert quelqu'un de très humain", raconte le Stéphanois à propos du technicien français. "Il nous a fait part de son envie de faire quelque-chose de grand avec nous, tous ensemble. Il a souligné le fait qu'on ne gagne jamais rien en jouant pour soi. Il a mis l'accent sur la solidarité, et son discours nous a touchés. Le talent individuel, nous l'avons. Mais le plus important est d'unir nos forces pour nous surpasser pour notre pays".

Si la recette fonctionne à plein, la Côte d'Ivoire a de quoi saliver sur son proche avenir international. "Les deux années qui viennent sont autant de chances pour nous de réaliser des grandes choses. D'abord, il y a la CAN 2013 que nous voulons remporter, puis la Coupe du Monde au Brésil pour laquelle nous espérons nous qualifier, et faire mieux que lors de nos précédentes participations (premier tour en 2006 et 2010). Ce sont des perspectives magnifiques", conclut Gradel, qui espère profiter de ces sommets pour prendre définitivement son envol.

Fifa.com (19/10/2012)