Portraits et Histoire
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Re: Portraits et Histoire
Les petites phrases du Mondial
L'histoire de la Coupe du monde est jalonnée de phrases passées à la postérité.
1934
"Si Sindelar va aux toilettes, vous le suivez aux toilettes". Le sélectionneur anglais de l'équipe de France, George Kimpton, redoute le maître à jouer de la Wunderteam autrichienne et conseille à Georges Verriest de prendre au pied de la lettre l'expression "marquage à la culotte". Las, Matthias Sindelar marque néanmoins le but de l'égalisation et les Bleus sont éliminés (8e de finale Autriche-France, 3-2 a.p.).
1938
"Je le laisse se reposer pour la finale". Ou la plus spectaculaire erreur tactique d'une Coupe du monde... Le présomptueux sélectionneur du Brésil Adhemar Pimenta a fait le choix de laisser au repos son "Diamant noir" Leonidas (4 buts contre la Pologne) lors de la demi-finale contre le tenant du titre (Italie-Brésil, 2-1). Le jour de la finale, Leonidas était frais...
1970
"Aujourd'hui j'ai marqué un but, mais Gordon Banks l'a arrêté". Pelé, d'une tête puissante à ras du poteau, a vraiment cru que les filets allaient trembler, il a même crié "Goooool!" et levé les bras, mais d'une claquette, le gardien anglais a dévié in extremis la balle. Et Roi lui a rendu ce bel hommage (Brésil-Angleterre, 1-0, 1er tour).
1974
"Franz Beckenbauer est devenu une grande personnalité de notre football". Le sélectionneur de la RFA Helmut Schön ne peut que constater la prise de pouvoir tactique de son capitaine, qui demande notamment de jouer avec des ailiers pour alimenter Gerd Müller en ballons, après le premier tour mitigé de la Nationalmannschaft.
1986
"Il a été marqué un peu avec la tête de Maradona et un peu avec la main de Dieu". Phrase, entrée dans la légende, lancée par le capitaine argentin Diego Maradona pour décrire son but marqué du poing contre l'Angleterre en quart de finale (2-1 pour l'Argentine).
1990
"Le football est un sport inventé par les Anglais qui se joue à onze et où les Allemands gagnent à la fin". Célébrissime sentence lancée par l'attaquant anglais Gary Lineker juste après la finale du tournoi remportée par... les Allemands (1-0 contre l'Argentine).
1998
"Il me reste un match pour le faire". Zinedine Zidane en réponse à une remarque qui lui faisait observer qu'il n'avait pas marqué de but avant la finale. Où il en inscrira deux (contre le Brésil, 3-0).
2002
"On est arrivé petit. On va rentrer très grand". L'attaquant de Sénégal El-Hadji Diouf après la victoire surprise de son équipe contre la France tenante du titre en match d'ouverture (1-0).
Fifa.com (26/05/2010)
L'histoire de la Coupe du monde est jalonnée de phrases passées à la postérité.
1934
"Si Sindelar va aux toilettes, vous le suivez aux toilettes". Le sélectionneur anglais de l'équipe de France, George Kimpton, redoute le maître à jouer de la Wunderteam autrichienne et conseille à Georges Verriest de prendre au pied de la lettre l'expression "marquage à la culotte". Las, Matthias Sindelar marque néanmoins le but de l'égalisation et les Bleus sont éliminés (8e de finale Autriche-France, 3-2 a.p.).
1938
"Je le laisse se reposer pour la finale". Ou la plus spectaculaire erreur tactique d'une Coupe du monde... Le présomptueux sélectionneur du Brésil Adhemar Pimenta a fait le choix de laisser au repos son "Diamant noir" Leonidas (4 buts contre la Pologne) lors de la demi-finale contre le tenant du titre (Italie-Brésil, 2-1). Le jour de la finale, Leonidas était frais...
1970
"Aujourd'hui j'ai marqué un but, mais Gordon Banks l'a arrêté". Pelé, d'une tête puissante à ras du poteau, a vraiment cru que les filets allaient trembler, il a même crié "Goooool!" et levé les bras, mais d'une claquette, le gardien anglais a dévié in extremis la balle. Et Roi lui a rendu ce bel hommage (Brésil-Angleterre, 1-0, 1er tour).
1974
"Franz Beckenbauer est devenu une grande personnalité de notre football". Le sélectionneur de la RFA Helmut Schön ne peut que constater la prise de pouvoir tactique de son capitaine, qui demande notamment de jouer avec des ailiers pour alimenter Gerd Müller en ballons, après le premier tour mitigé de la Nationalmannschaft.
1986
"Il a été marqué un peu avec la tête de Maradona et un peu avec la main de Dieu". Phrase, entrée dans la légende, lancée par le capitaine argentin Diego Maradona pour décrire son but marqué du poing contre l'Angleterre en quart de finale (2-1 pour l'Argentine).
1990
"Le football est un sport inventé par les Anglais qui se joue à onze et où les Allemands gagnent à la fin". Célébrissime sentence lancée par l'attaquant anglais Gary Lineker juste après la finale du tournoi remportée par... les Allemands (1-0 contre l'Argentine).
1998
"Il me reste un match pour le faire". Zinedine Zidane en réponse à une remarque qui lui faisait observer qu'il n'avait pas marqué de but avant la finale. Où il en inscrira deux (contre le Brésil, 3-0).
2002
"On est arrivé petit. On va rentrer très grand". L'attaquant de Sénégal El-Hadji Diouf après la victoire surprise de son équipe contre la France tenante du titre en match d'ouverture (1-0).
Fifa.com (26/05/2010)
Re: Portraits et Histoire
Roger Milla, le vieux Lion
Portrait du mythique footballeur camerounais
Roger Milla, le Lion Indomptable a marqué l’histoire du football mondial et africain. Avec sa danse célèbre, ses dribbles fous et son physique hors du commun, le vieux Lion a écrit l’une des plus belles histoires du football continental. Retour sur la carrière de ce grand footballeur.
Albert Roger Mooh Miller appelé Roger Milla est né le 20 mai en 1952 à Yaoundé. Il fut l’un des plus grands footballeurs africain. Du Cameroun aux Etats–Unis où il a terminé sa carrière professionnelle lors de la première Coupe du Monde sur le sol américain, Roger Milla a inscrit sa légende avec sa sélection par des exploits incroyables.
Roger Milla se distingue dans deux clubs au Cameroun, les Léopards de Douala et le Tonnerre de Yaoundé, où il remporte deux titres de champion et une Ligue des Champions d’Afrique en 1976, année qui le consacre puisque Milla décroche également le Ballon d’Or africain.
Un parcours en club pas à la hauteur de son talent
Après avoir tout glané au Cameroun, Roger Milla quitte son pays natal pour rejoindre l’Europe. Pour sa première expérience à l’étranger, il effectue un tour de France marqué de hauts et de bas. Ses meilleures années dans l’Hexagone se passent à Montpellier et à Saint-Etienne où il contribue à la montée en D1 des deux clubs. Le stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne fut un bol d’air vert pour Milla. Car, avant ses deux belles aventures, Roger Milla a accumulé les revers dans les différents clubs français. Tout d’abord à Bastia dans les années 80 où il a été victime de la cruauté des dirigeants corses qui ont jugé ce joueur sur son apparence et non pas sur son talent. Puis dans les années 70, à Monaco et Valenciennes, le Lion Indomptable est confronté par des blessures et une mauvaise d’adaptation qui l’empêchent de révéler son potentiel.
Les meilleurs moments de la carrière de Roger Milla sont sans aucun doute avec sa sélection nationale. Il a participé à trois phases finales de Coupe de monde en 1982, 1990 et 1994. La plus belle épopée est celle de 90 en Italie. Dans cette édition, Roger Milla a 38 ans. Malgré son âge avancé, il arrive à emmener son pays pour la première fois en quarts de finale. Il trouve le chemin des filets à quatre reprises dont un doublé face à la Colombie en huitièmes qui envoie les Lions Indomptables en quarts. Le Cameroun sera éliminé par l’Angleterre en quarts. Incroyable quand on sait que celui qui jouait à la JS Saint-Pierroise coulait une retraite paisible dont il a été sorti par... ses supporters. Le Cameroun souffre de carences offensives et le président de la République intervient, poussé par tout un peuple qui réclame le retour de celui qui a pourtant déjà effectué son jubilé.
Le Roi Lion
Durant cette Coupe du monde, Roger Milla a surpris tout le monde au niveau de sa forme physique et de ses performances. Personne n’oubliera ce match face à la Colombie avec ses deux buts accompagné d’une danse autour du poteau de corner nommée Makossa. Avec ses exploits, il devient une star internationale et une icône nationale. Yannick Noah, artiste français d’origine camerounaise chante en l’honneur de Roger Milla avec le tube Saga Africa en 1991 pour le remercier de ce bonheur offert à toute une nation. C’est une consécration tardive mais mérité pour cet homme. Avant le mondial italien, ce dernier avait pris sa retraite en 1988 fêtant ainsi son jubilé.
Pour l’édition 94 aux Etats–Unis, Roger Milla dépasse toutes les limites. Si les Camerounais ne parviennent pas à rééditer l’exploit italien, le Vieux Lion rugit encore et met un coup de griffe à la Russie dans un match rentré dans la légende : Rigobert Song devient le plus jeune joueur expulsé en phase finale, Oleg Salenko marque 5 buts tandis que Milla sauve l’honneur et devient le plus vieux buteur de la Coupe du monde. C’est son dernier grand exploit avec sa sélection et surtout sa fin de carrière.
Roger Milla reste aujourd’hui dans le monde du football puisqu’il est ambassadeur du football camerounais et membre de la commission de football de la FIFA. Il n’hésite pas à donner son opinion sur l’équipe nationale et a critiqué son successeur Samuel Eto’o : "Pour l’instant, il a apporté beaucoup à Barcelone et à l’Inter Milan, mais jamais rien à l’équipe du Cameroun. Il n’a pas encore répondu aux attentes. C’est aussi une question de discipline : il a un peu malmené les autres joueurs, on n’avait jamais vu ça en équipe nationale ! Le Cameroun attend qu’il réagisse." Roger Milla s’est essayé à la musique dans les années 90 sans grand succès. Ce Lion Indomptable s’est dépensé corps et âme à sa sélection et à réaliser une carrière exceptionnelle.
Afrik-foot
Portrait du mythique footballeur camerounais
Roger Milla, le Lion Indomptable a marqué l’histoire du football mondial et africain. Avec sa danse célèbre, ses dribbles fous et son physique hors du commun, le vieux Lion a écrit l’une des plus belles histoires du football continental. Retour sur la carrière de ce grand footballeur.
Albert Roger Mooh Miller appelé Roger Milla est né le 20 mai en 1952 à Yaoundé. Il fut l’un des plus grands footballeurs africain. Du Cameroun aux Etats–Unis où il a terminé sa carrière professionnelle lors de la première Coupe du Monde sur le sol américain, Roger Milla a inscrit sa légende avec sa sélection par des exploits incroyables.
Roger Milla se distingue dans deux clubs au Cameroun, les Léopards de Douala et le Tonnerre de Yaoundé, où il remporte deux titres de champion et une Ligue des Champions d’Afrique en 1976, année qui le consacre puisque Milla décroche également le Ballon d’Or africain.
Un parcours en club pas à la hauteur de son talent
Après avoir tout glané au Cameroun, Roger Milla quitte son pays natal pour rejoindre l’Europe. Pour sa première expérience à l’étranger, il effectue un tour de France marqué de hauts et de bas. Ses meilleures années dans l’Hexagone se passent à Montpellier et à Saint-Etienne où il contribue à la montée en D1 des deux clubs. Le stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne fut un bol d’air vert pour Milla. Car, avant ses deux belles aventures, Roger Milla a accumulé les revers dans les différents clubs français. Tout d’abord à Bastia dans les années 80 où il a été victime de la cruauté des dirigeants corses qui ont jugé ce joueur sur son apparence et non pas sur son talent. Puis dans les années 70, à Monaco et Valenciennes, le Lion Indomptable est confronté par des blessures et une mauvaise d’adaptation qui l’empêchent de révéler son potentiel.
Les meilleurs moments de la carrière de Roger Milla sont sans aucun doute avec sa sélection nationale. Il a participé à trois phases finales de Coupe de monde en 1982, 1990 et 1994. La plus belle épopée est celle de 90 en Italie. Dans cette édition, Roger Milla a 38 ans. Malgré son âge avancé, il arrive à emmener son pays pour la première fois en quarts de finale. Il trouve le chemin des filets à quatre reprises dont un doublé face à la Colombie en huitièmes qui envoie les Lions Indomptables en quarts. Le Cameroun sera éliminé par l’Angleterre en quarts. Incroyable quand on sait que celui qui jouait à la JS Saint-Pierroise coulait une retraite paisible dont il a été sorti par... ses supporters. Le Cameroun souffre de carences offensives et le président de la République intervient, poussé par tout un peuple qui réclame le retour de celui qui a pourtant déjà effectué son jubilé.
Le Roi Lion
Durant cette Coupe du monde, Roger Milla a surpris tout le monde au niveau de sa forme physique et de ses performances. Personne n’oubliera ce match face à la Colombie avec ses deux buts accompagné d’une danse autour du poteau de corner nommée Makossa. Avec ses exploits, il devient une star internationale et une icône nationale. Yannick Noah, artiste français d’origine camerounaise chante en l’honneur de Roger Milla avec le tube Saga Africa en 1991 pour le remercier de ce bonheur offert à toute une nation. C’est une consécration tardive mais mérité pour cet homme. Avant le mondial italien, ce dernier avait pris sa retraite en 1988 fêtant ainsi son jubilé.
Pour l’édition 94 aux Etats–Unis, Roger Milla dépasse toutes les limites. Si les Camerounais ne parviennent pas à rééditer l’exploit italien, le Vieux Lion rugit encore et met un coup de griffe à la Russie dans un match rentré dans la légende : Rigobert Song devient le plus jeune joueur expulsé en phase finale, Oleg Salenko marque 5 buts tandis que Milla sauve l’honneur et devient le plus vieux buteur de la Coupe du monde. C’est son dernier grand exploit avec sa sélection et surtout sa fin de carrière.
Roger Milla reste aujourd’hui dans le monde du football puisqu’il est ambassadeur du football camerounais et membre de la commission de football de la FIFA. Il n’hésite pas à donner son opinion sur l’équipe nationale et a critiqué son successeur Samuel Eto’o : "Pour l’instant, il a apporté beaucoup à Barcelone et à l’Inter Milan, mais jamais rien à l’équipe du Cameroun. Il n’a pas encore répondu aux attentes. C’est aussi une question de discipline : il a un peu malmené les autres joueurs, on n’avait jamais vu ça en équipe nationale ! Le Cameroun attend qu’il réagisse." Roger Milla s’est essayé à la musique dans les années 90 sans grand succès. Ce Lion Indomptable s’est dépensé corps et âme à sa sélection et à réaliser une carrière exceptionnelle.
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Re: Portraits et Histoire
Abedi, le Pelé africain
Portrait du fabuleux footballeur ghanéen
Abedi Pelé, le Black Star a marqué le football africain dans les années 90 par sa vision du jeu, sa vista et par son palmarès riche en succès. Retour sur la carrière de ce joueur exceptionnel.
Abedi Pelé dont le vrai nom est Abedi Ayew est né le 5 novembre 1962 à Domé. Il découvre sa passion pour le football dans les faubourgs d’Accra où il cumule études et football. Il va illuminer le continent africain par ses performances avec l’Olympique de Marseille et le Ghana.
Le Tour du Monde d’Abedi
Abedi Pelé a joué avec 14 clubs dans sa carrière. Du Ghana jusqu’en France en passant par les Emirats Arabes unis, il aura connu 3 continents différents : l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Cependant c’est en Europe qu’il s’est le plus illustré et est resté le plus longtemps. Après des va et vient en France, en Italie, en Allemagne, en Suisse, Abedi Pelé a trouvé la stabilité et la gloire dans le sud de l’hexagone à Marseille.
Le club qui l’a emmené au sommet est l’Olympique de Marseille. Il est resté 3 ans à la Cannebière de 1990 à 1993. A cette époque, Marseille domine le football français, c’est aussi un ogre du football européen. Le Black Star Abedi est l’une des pièces maitresses de l’effectif olympien. Il est le métronome de l’équipe et réalise des prestations exceptionnelles durant ses trois années. Notamment en quarts de finale de la Ligue des Champions face au Milan AC en 1991 qui va le révéler au grand public. La consécration arrive en 1993 lors de la finale de la Ligue des Champions losrque Marseille bat le Milan AC grâce à un but de Basile Boli servi par Abédi Pelé (1-0). Le joueur est au sommet de son art en cette année 1993 avec ce titre auquel il ajoute celui du Ballon d’or africain. Ce dernier trophée, c’est la troisième fois qu’il le remporte, après l’avoir eu en 1991 et 1992.
Il terminera sa carrière en club au Emirats Arabes Unis en 2000 avec un très bon palmarès : trois titres de champions de France (1990, 1991,1992) et un en Ligue des Champions avec l’olympique de Marseille (1993).
Le Ghana Boy
En sélection nationale, Abedi Pelé va connaitre des fortunes diverses. Il est avec d’autres joueurs comme Anthony Yeboah à la tête d’une génération talentueuse dans les années 90. Il obtient le brassard de capitaine de 92 à 98. Le Ghana va atteindre la finale de la Can 1992 au Sénégal face à la Côte d’ivoire. Une finale perdue à l’issue d’une séance de tirs au but interminable (0-0 11-10 TAB) à laquelle n’a pas pris part Abedi Pelé, suspendu pour la rencontre. Il a toutefois inscrit 3 buts dans cette édition de la CAN. Les Eléphants auront empêché la génération d’ Abedi Pelé de remporter plusieurs Can puisqu’ils sont éliminés en quarts de finale en 1994 par cette même équipe (1-2). Lors de l’édition 1996, le Ghana d’Abedi Pelé termine 4ème éliminé en demi-finale par les futurs vainqueur,le pays hôte,l’Afrique du sud.
Abédi Pélé qui aura eu la chance de remporter la CAN 82 n’a toutefois jamais eu l’occasion de disputer une Coupe du monde. C’est son grand échec ainsi que celle de cette génération dorée des années 90 au Ghana. Il a assuré sa succession avec ses trois fils qui sont des footballeurs. Ibrahim Ayew qui évolue au Zamalek (D1 Egyptienne), André Ayew et Jordan Ayew qui suivent leurs traces de leurs pères puisqu’ils jouent avec l’Olympique de Marseille. Le deuxième fils André Ayew a participé, contrairement à son père, à une Coupe du monde : celle de 2010 en Afrique du Sud, la première sur le continent. Un beau cadeau pour Abedi Pélé qui aurait aimé participer à cette compétition au cours de sa remarquable carrière.
Afrik-Foot
Portrait du fabuleux footballeur ghanéen
Abedi Pelé, le Black Star a marqué le football africain dans les années 90 par sa vision du jeu, sa vista et par son palmarès riche en succès. Retour sur la carrière de ce joueur exceptionnel.
Abedi Pelé dont le vrai nom est Abedi Ayew est né le 5 novembre 1962 à Domé. Il découvre sa passion pour le football dans les faubourgs d’Accra où il cumule études et football. Il va illuminer le continent africain par ses performances avec l’Olympique de Marseille et le Ghana.
Le Tour du Monde d’Abedi
Abedi Pelé a joué avec 14 clubs dans sa carrière. Du Ghana jusqu’en France en passant par les Emirats Arabes unis, il aura connu 3 continents différents : l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Cependant c’est en Europe qu’il s’est le plus illustré et est resté le plus longtemps. Après des va et vient en France, en Italie, en Allemagne, en Suisse, Abedi Pelé a trouvé la stabilité et la gloire dans le sud de l’hexagone à Marseille.
Le club qui l’a emmené au sommet est l’Olympique de Marseille. Il est resté 3 ans à la Cannebière de 1990 à 1993. A cette époque, Marseille domine le football français, c’est aussi un ogre du football européen. Le Black Star Abedi est l’une des pièces maitresses de l’effectif olympien. Il est le métronome de l’équipe et réalise des prestations exceptionnelles durant ses trois années. Notamment en quarts de finale de la Ligue des Champions face au Milan AC en 1991 qui va le révéler au grand public. La consécration arrive en 1993 lors de la finale de la Ligue des Champions losrque Marseille bat le Milan AC grâce à un but de Basile Boli servi par Abédi Pelé (1-0). Le joueur est au sommet de son art en cette année 1993 avec ce titre auquel il ajoute celui du Ballon d’or africain. Ce dernier trophée, c’est la troisième fois qu’il le remporte, après l’avoir eu en 1991 et 1992.
Il terminera sa carrière en club au Emirats Arabes Unis en 2000 avec un très bon palmarès : trois titres de champions de France (1990, 1991,1992) et un en Ligue des Champions avec l’olympique de Marseille (1993).
Le Ghana Boy
En sélection nationale, Abedi Pelé va connaitre des fortunes diverses. Il est avec d’autres joueurs comme Anthony Yeboah à la tête d’une génération talentueuse dans les années 90. Il obtient le brassard de capitaine de 92 à 98. Le Ghana va atteindre la finale de la Can 1992 au Sénégal face à la Côte d’ivoire. Une finale perdue à l’issue d’une séance de tirs au but interminable (0-0 11-10 TAB) à laquelle n’a pas pris part Abedi Pelé, suspendu pour la rencontre. Il a toutefois inscrit 3 buts dans cette édition de la CAN. Les Eléphants auront empêché la génération d’ Abedi Pelé de remporter plusieurs Can puisqu’ils sont éliminés en quarts de finale en 1994 par cette même équipe (1-2). Lors de l’édition 1996, le Ghana d’Abedi Pelé termine 4ème éliminé en demi-finale par les futurs vainqueur,le pays hôte,l’Afrique du sud.
Abédi Pélé qui aura eu la chance de remporter la CAN 82 n’a toutefois jamais eu l’occasion de disputer une Coupe du monde. C’est son grand échec ainsi que celle de cette génération dorée des années 90 au Ghana. Il a assuré sa succession avec ses trois fils qui sont des footballeurs. Ibrahim Ayew qui évolue au Zamalek (D1 Egyptienne), André Ayew et Jordan Ayew qui suivent leurs traces de leurs pères puisqu’ils jouent avec l’Olympique de Marseille. Le deuxième fils André Ayew a participé, contrairement à son père, à une Coupe du monde : celle de 2010 en Afrique du Sud, la première sur le continent. Un beau cadeau pour Abedi Pélé qui aurait aimé participer à cette compétition au cours de sa remarquable carrière.
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Re: Portraits et Histoire
Eusebio
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Re: Portraits et Histoire
Ruud GULLIT
Gullit, Tulipe Noire aux reflets d'or
Au pays des tulipes, le symbole de la plante nationale est décliné à toutes les sauces : rouge pour l’amour éternel, panachée pour l’admiration, jaune pour l’amour sans espoir. Le noir, Alexandre Dumas en a fait un roman, et Ruud Gullit son surnom, pour la postérité.
De Haarlem à Grozny, en passant par Milan, Londres et Los Angeles, le champion d’Europe 1988 et double lauréat de la Coupe d’Europe des Clubs Champions avec le mythique AC Milan d’Arrigo Sacchi a déjà sacrément rempli sa biographie. Joueur aussi doué que titré, entraineur pionnier et instinctif, animateur et consultant sur le tube cathodique, chanteur de reggae pour la bonne cause, président de candidature pour une Coupe du Monde de la FIFA, Gullit touche à tout, et bien. "J’aime entreprendre, découvrir et surtout prendre du plaisir", se définit-il.
Mais c’est bien balle au pied que Ruud l’épicurien a laissé une empreinte indélébile. Ses dreadlocks remuées dans le vent de Munich un soir de finale de Championnat d’Europe des Nations ont fait sa légende. Celle d’un artiste imprévisible mais fiable. La Tulipe Noire ne s’est jamais fanée.
Libéro devenu buteur
La genèse a pour théâtre Haarlem. C’est là que le prodige de Jordaan, le quartier d'Amsterdam où il découvre le ballon rond, signe son premier contrat professionnel. Il a 16 ans et côtoie les frères Koeman en sélection de jeunes. Construite au Door Wilskracht Sterk, la réputation du plus jeune joueur de l’histoire de l’élite néerlandaise se consolide en trois saisons d’Eredivisie. Malgré son positionnement comme libéro, il marque quasiment une fois tous les trois matches. Le Feyenoord Rotterdam de l’icône Johan Cruyff réussit un pari génial : le recruter puis le repositionner en milieu offensif.
Avec 40 buts en 101 rencontres et un doublé Coupe-Championnat en 1984, le phénomène est élu meilleur footballeur néerlandais l’année de ses premiers sacres. En quête de progression permanente et de challenges, il file chez le rival du PSV Eindhoven l’année suivante. En deux saisons au Philips Stadion, la Tulipe Noire éclot complètement sur la scène internationale.
Deux titres en Eredivisie, 54 buts en 75 rencontres, un nouveau trophée de meilleur footballeur de l’année et surtout un Ballon d’Or en 1987 : Gullit et le PSV vivent une histoire d’amour et d’honneurs, glanés en deux saisons seulement. Avec ses tresses, son physique athlétique, sa taille, rare pour un meneur (1m86), son sourire hollywoodien et sa décontraction naturelle, le fils de George, professeur d’économie, glane une aura mondiale et un transfert chez les géants italiens de l’AC Milan.
Son personnage est aussi vendeur que son jeu. La légende s’assoit définitivement au panthéon du football mondial un soir de juin 1988. En finale de l’UEFA EURO 1988, son coup de tête à la 33ème minute place les Pays-Bas de Rinus Michels sur la voie royale de leur premier trophée international. Mais Gullit, capitaine des lauréats Oranjes, n’est pas encore au sommet de son art.
L’empire milanais
Dans la foulée du triomphe en Allemagne, ses deux saisons suivantes en Lombardie seront de la même cuvée. Le triumvirat formé avec Frank Rijkaard, ami des années d’adolescence dans les rues d’Amsterdam, et Marco van Basten domine l’Italie et l’Europe. Le maître Sacchi invente un nouveau football, dans l’esprit de l’Ajax des années 1970. Personne ne résiste aux Rossoneri. Le Real Madrid en prend cinq dans la musette à San Siro en demi-finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1989. Le Steaua Bucarest un de moins seulement en finale, sur la pelouse du Camp Nou de Barcelone. Gullit en met deux à lui tout seul.
L’année suivante, rebelote, cette fois aux forceps, face au Bayern Munich en demi-finale et Benfica en finale (1:0, but de Rijkaard). Epuisé par une longue saison, Gullit passe à côté de sa Coupe du Monde de la FIFA, Italie 1990. L’élimination de la Coupe d’Europe face à l’OM au Stade Vélodrome en 1991 marque le début du déclin de l’empire Sacchi. Et celui des pépins physiques pour son maestro, marqué par l’échec à l’EURO 1992 et une élimination aux tirs au but en demi-finale face au Danemark.
Une page se ferme, une autre s’ouvre
Une nouvelle ère se prépare à Milanello et Gullit est progressivement mis à l’écart. Mais la Tulipe ne se flétrit pas. Requinquée à la Sampdoria de Gênes, elle convainc l’horticulteur Silvio Berlusconi de la rapatrier à Milan. Pour quelques semaines seulement…
L’idylle est terminée. Retour à la Sampdoria pour un Gullit auteur de neuf buts. En fin de contrat, après huit ans en Serie A, le trentenaire surprend en répondant à l’appel du crampon de Chelsea, alors modeste club de milieu de tableau en Premier League. Un an plus tôt, à la veille de la Coupe du Monde de la FIFA, Etats-Unis 1994, il avait claqué la porte de l’équipe nationale, fâché avec Dick Advocaat, nouveau maître du banc oranje.
Le départ de Glen Hoddle pour les commandes de l’équipe nationale permet à Gullit de cumuler les deux fonctions de joueur et entraîneur. C’est avec cette double casquette que le néo-Londonien remporte la FA Cup en 1997 avec les Blues. Limogé par Chelsea, alors pourtant classé quatrième en championnat, Gullit rebondit à Newcastle, pour une saison seulement. Il a raccroché les crampons à 35 ans, après son départ des Blues. Remercié en août 1999 par les Magpies, il se dit désenchanté et déçu par le football. Il assure même alors qu’il n’entraînera plus jamais...
Feyenoord le fera changer d’avis en 2004. La flamme revient. Une saison au Los Angeles Galaxy (2007-08) l’entretient. Nommé président de la candidature belgo-néerlandaise pour la Coupe du Monde de la FIFA 2018, Gullit écrit une nouvelle page de se vie en or en signant début 2011 pour entraîner le Terek Grozny, en Tchétchénie. Une surprise de plus…
Fifa.com (25/01/2011)
Gullit, Tulipe Noire aux reflets d'or
Au pays des tulipes, le symbole de la plante nationale est décliné à toutes les sauces : rouge pour l’amour éternel, panachée pour l’admiration, jaune pour l’amour sans espoir. Le noir, Alexandre Dumas en a fait un roman, et Ruud Gullit son surnom, pour la postérité.
De Haarlem à Grozny, en passant par Milan, Londres et Los Angeles, le champion d’Europe 1988 et double lauréat de la Coupe d’Europe des Clubs Champions avec le mythique AC Milan d’Arrigo Sacchi a déjà sacrément rempli sa biographie. Joueur aussi doué que titré, entraineur pionnier et instinctif, animateur et consultant sur le tube cathodique, chanteur de reggae pour la bonne cause, président de candidature pour une Coupe du Monde de la FIFA, Gullit touche à tout, et bien. "J’aime entreprendre, découvrir et surtout prendre du plaisir", se définit-il.
Mais c’est bien balle au pied que Ruud l’épicurien a laissé une empreinte indélébile. Ses dreadlocks remuées dans le vent de Munich un soir de finale de Championnat d’Europe des Nations ont fait sa légende. Celle d’un artiste imprévisible mais fiable. La Tulipe Noire ne s’est jamais fanée.
Libéro devenu buteur
La genèse a pour théâtre Haarlem. C’est là que le prodige de Jordaan, le quartier d'Amsterdam où il découvre le ballon rond, signe son premier contrat professionnel. Il a 16 ans et côtoie les frères Koeman en sélection de jeunes. Construite au Door Wilskracht Sterk, la réputation du plus jeune joueur de l’histoire de l’élite néerlandaise se consolide en trois saisons d’Eredivisie. Malgré son positionnement comme libéro, il marque quasiment une fois tous les trois matches. Le Feyenoord Rotterdam de l’icône Johan Cruyff réussit un pari génial : le recruter puis le repositionner en milieu offensif.
Avec 40 buts en 101 rencontres et un doublé Coupe-Championnat en 1984, le phénomène est élu meilleur footballeur néerlandais l’année de ses premiers sacres. En quête de progression permanente et de challenges, il file chez le rival du PSV Eindhoven l’année suivante. En deux saisons au Philips Stadion, la Tulipe Noire éclot complètement sur la scène internationale.
Deux titres en Eredivisie, 54 buts en 75 rencontres, un nouveau trophée de meilleur footballeur de l’année et surtout un Ballon d’Or en 1987 : Gullit et le PSV vivent une histoire d’amour et d’honneurs, glanés en deux saisons seulement. Avec ses tresses, son physique athlétique, sa taille, rare pour un meneur (1m86), son sourire hollywoodien et sa décontraction naturelle, le fils de George, professeur d’économie, glane une aura mondiale et un transfert chez les géants italiens de l’AC Milan.
Son personnage est aussi vendeur que son jeu. La légende s’assoit définitivement au panthéon du football mondial un soir de juin 1988. En finale de l’UEFA EURO 1988, son coup de tête à la 33ème minute place les Pays-Bas de Rinus Michels sur la voie royale de leur premier trophée international. Mais Gullit, capitaine des lauréats Oranjes, n’est pas encore au sommet de son art.
L’empire milanais
Dans la foulée du triomphe en Allemagne, ses deux saisons suivantes en Lombardie seront de la même cuvée. Le triumvirat formé avec Frank Rijkaard, ami des années d’adolescence dans les rues d’Amsterdam, et Marco van Basten domine l’Italie et l’Europe. Le maître Sacchi invente un nouveau football, dans l’esprit de l’Ajax des années 1970. Personne ne résiste aux Rossoneri. Le Real Madrid en prend cinq dans la musette à San Siro en demi-finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1989. Le Steaua Bucarest un de moins seulement en finale, sur la pelouse du Camp Nou de Barcelone. Gullit en met deux à lui tout seul.
L’année suivante, rebelote, cette fois aux forceps, face au Bayern Munich en demi-finale et Benfica en finale (1:0, but de Rijkaard). Epuisé par une longue saison, Gullit passe à côté de sa Coupe du Monde de la FIFA, Italie 1990. L’élimination de la Coupe d’Europe face à l’OM au Stade Vélodrome en 1991 marque le début du déclin de l’empire Sacchi. Et celui des pépins physiques pour son maestro, marqué par l’échec à l’EURO 1992 et une élimination aux tirs au but en demi-finale face au Danemark.
Une page se ferme, une autre s’ouvre
Une nouvelle ère se prépare à Milanello et Gullit est progressivement mis à l’écart. Mais la Tulipe ne se flétrit pas. Requinquée à la Sampdoria de Gênes, elle convainc l’horticulteur Silvio Berlusconi de la rapatrier à Milan. Pour quelques semaines seulement…
L’idylle est terminée. Retour à la Sampdoria pour un Gullit auteur de neuf buts. En fin de contrat, après huit ans en Serie A, le trentenaire surprend en répondant à l’appel du crampon de Chelsea, alors modeste club de milieu de tableau en Premier League. Un an plus tôt, à la veille de la Coupe du Monde de la FIFA, Etats-Unis 1994, il avait claqué la porte de l’équipe nationale, fâché avec Dick Advocaat, nouveau maître du banc oranje.
Le départ de Glen Hoddle pour les commandes de l’équipe nationale permet à Gullit de cumuler les deux fonctions de joueur et entraîneur. C’est avec cette double casquette que le néo-Londonien remporte la FA Cup en 1997 avec les Blues. Limogé par Chelsea, alors pourtant classé quatrième en championnat, Gullit rebondit à Newcastle, pour une saison seulement. Il a raccroché les crampons à 35 ans, après son départ des Blues. Remercié en août 1999 par les Magpies, il se dit désenchanté et déçu par le football. Il assure même alors qu’il n’entraînera plus jamais...
Feyenoord le fera changer d’avis en 2004. La flamme revient. Une saison au Los Angeles Galaxy (2007-08) l’entretient. Nommé président de la candidature belgo-néerlandaise pour la Coupe du Monde de la FIFA 2018, Gullit écrit une nouvelle page de se vie en or en signant début 2011 pour entraîner le Terek Grozny, en Tchétchénie. Une surprise de plus…
Fifa.com (25/01/2011)
Re: Portraits et Histoire
Glenn HODDLE
Hoddle, l'Anglais qui a conquis le continent
Depuis quelques années, la Premier League attire régulièrement les meilleurs joueurs de la planète en quête de nouveaux défis. Malgré une concurrence accrue sur leurs terres, rares sont les joueurs anglais à tenter leur chance à l'étranger. Glenn Hoddle fut l'un des premiers à se lancer à la conquête de l'Europe. Sur le continent, son style de jeu unique et son exceptionnel talent lui valurent la reconnaissance, à la fin des années 80 et au début des années 90.
Difficile cependant d'évoquer la carrière de Glenn Hoddle sans parler des 18 années passées à White Hart Lane. Sous les couleurs de Tottenham Hotspur, son club formateur, il accumule les titres prestigieux : une Coupe UEFA, deux FA Cups et un Charity Shield. Aujourd'hui encore, nombre de supporters des Spurs repensent avec nostalgie à cette époque dorée où Osvaldo Ardiles, Gareth Crookes, Chris Waddle, Gary Mabbutt et Clive Allen formaient l'une des équipes les plus spectaculaires jamais vues en Angleterre.
Souvenirs, souvenirs...
Pourtant, comme il l'avoue au micro de FIFA.com, Hoddle a soudain ressenti le besoin de changer d'air, après deux décennies passées dans le nord de Londres. "Je n'avais connu qu'un seul club dans ma carrière, un peu comme Steven Gerrard. J'étais arrivé à Tottenham à 11 ans et j'en avais alors 29. J'ai connu mes plus belles années là-bas. Puis, je suis parti à Monaco et j'ai rencontré Arsène Wenger. J'ai vécu des moments extraordinaires là-bas. J'ai gagné le championnat et un titre en Europe. Mais je crois que c'est surtout la découverte du football continental qui a changé ma vie."
Véritable surdoué, il s'impose rapidement comme l'un des meilleurs meneurs de jeu du Vieux Continent. Dès son plus jeune âge, son sens du but lui permet de poser d'énormes problèmes aux défenses adverses. Les supporters de Tottenham voient en lui une véritable icône et apprécient sans modération ses qualités techniques, son extraordinaire toucher de balle et la justesse de ses passes. Malheureusement, la mauvaise qualité des terrains anglais et la brutalité de certains défenseurs perturbent parfois son expression.
Le manque de reconnaissance dont Hoddle a souvent souffert en Angleterre a souvent laissé Wenger songeur. À en croire le technicien français, le seul tort de son meneur de jeu était tout simplement un peu trop en avance sur son temps. Ancien gardien de but et capitaine de Monaco, Jean-Luc Ettori n'a jamais caché son admiration pour son ancien coéquipier : "Pour nous, Glenn, c'était tout simplement le Bon Dieu." Loin de Tottenham, Hoddle se découvre une deuxième famille. La France s'éprend de ce footballeur hors du commun, qui le lui rend bien.
"Quand je suis arrivé en France, j'ai été agréablement surpris en découvrant que l'on mettait l'accent sur la technique. Pour moi, c'était un changement salutaire. J'ai dû m'adapter mais j'ai trouvé cette expérience très enrichissante. Elle m'a permis de poursuivre ma progression. Là-bas, tout était différent : le mode de vie, le football… mais cela me convenait parfaitement. Je crois que certains joueurs gagneraient beaucoup à tenter l'aventure."
Curieusement, Hoddle ne parviendra jamais à s'imposer comme un titulaire indiscutable en équipe d'Angleterre, malgré deux participations à l'UEFA EURO et à la Coupe du Monde de la FIFA. Avec le recul, il impute cet échec au 4-4-2 pratiqué par la majorité des entraîneurs à cette époque. "Je suis tout de même très fier des 53 sélections que j'ai accumulées. C'est toujours un plaisir de jouer pour son pays. Pour un joueur, il n'y a pas de plus grand honneur que de représenter son pays en Coupe du Monde. Aujourd'hui encore, j'en garde d'excellents souvenirs."
Hoddle a notamment fait partie de l'équipe qui s'est inclinée (2:1) en quart de finale de la Coupe du Monde de la FIFA 1986 contre l'Argentine. À ce titre, il était aux premières loges pour assister à deux des moments les plus marquants de l'histoire de la compétition : le but d'anthologie de Diego Maradona et sa "main de Dieu". Les années ont passé mais pas la déception, d'autant que les Three Lions avaient commencé à se prendre au jeu.
"Cette élimination est d'autant plus amère que, si nous avions gagné, je pense sincèrement que nous aurions remporté la compétition. Je pense que c'est la main de Maradona qui a fait basculer le sort de la rencontre, plus que son but extraordinaire. Nous avons pourtant eu l'occasion de revenir au score. Gary Lineker doit encore se demander comment il a pu rater une occasion pareille en toute fin de match !"
Après avoir raccroché les crampons, Hoddle s'est lancé dans le métier d'entraîneur. Passé par Chelsea et Tottenham, avec lequel il a remporté la Coupe de la Ligue, il a également mené l'équipe nationale en huitième de finale de la Coupe du Monde de la FIFA, France 1998. Ironie du sort, c'est à nouveau l'Argentine qui s'est dressée sur sa route, un soir de juin à Saint-Étienne. Désireux de s'investir dans la formation, il a depuis délaissé les bancs de touche pour se tourner vers d'autres activités.
Pour en arriver là...
Tout au long de sa carrière de manager, Hoddle a dû mettre fin au rêve de nombreux jeunes joueurs qui n'avaient pas tout à fait le niveau pour évoluer en équipe première. Conscient du potentiel gâché par certains clubs, il s'est installé en Andalousie pour y créer la Glenn Hoddle Academy. "Je trouve dommage d'abandonner tous ces jeunes à 18 ou 19 ans. Avec un peu de temps, d'efforts et de maturité, ils pourraient aller beaucoup plus loin. Voilà quelque chose que j'aimerais changer."
Quatre ans après sa conception et deux ans après son ouverture, le centre de post-formation fonctionne à merveille. Le choix de s'installer en Espagne n'est pas uniquement lié aux conditions climatiques, c'est aussi l'occasion pour ces jeunes joueurs d'élargir leurs horizons. "Je suis passé par là et je sais ce que ça représente pour eux. Ce n'est pas évident de partir travailler à l'étranger mais je crois que cette expérience leur permet de réfléchir différemment à leur avenir."
L'institution commence déjà à se faire un nom. Ancien attaquant de Wycombe, le jeune attaquant Ikechi Anya a rejoint le FC Séville après neuf mois passé à l'académie. Pendant ce temps, la GHA a conclu un partenariat avec Jerez Industrial, une équipe de la région en proie à de graves difficultés économiques. Hoddle s'est donc engagé à fournir gratuitement au club 22 joueurs par saison, afin de lui permettre de retrouver une certaine compétitivité.
Cette nouvelle approche de la post-formation semble trouver un écho très favorable dans le monde du football. Hoddle se prépare désormais à travailler sur le long terme, avec le secret espoir de produire un jour des joueurs susceptibles de signer dans de grands clubs européens. "Nous sommes là pour leur donner une deuxième chance. Cela demande beaucoup d'argent, de temps et de patience mais notre objectif est de leur donner une chance de retrouver un club. Les choses ne se font pas du jour au lendemain mais cette aventure nous procure beaucoup de plaisir."
Glenn Hoddle
Poste : milieu de terrain
Clubs : Tottenham Hotspur (1975-87), AS Monaco (1987-91), Swindon Town (1991-93), Chelsea (1993-95)
Equipe nationale : 53 sélections (8 buts)
Palmarès : 2 participations à la Coupe du Monde de la FIFA (1982, 1986), 1 Coupe UEFA 1984, 2 Coupes d'Angleterre (1981, 1982), 1 Championnat de France (1988), 1 Coupe de France (1991), Meilleur Jeune du championnat anglais (1979/80), Meilleur joueur étranger du championnat de France (1987/88)
Fifa.com (15/03/2011)
Hoddle, l'Anglais qui a conquis le continent
Depuis quelques années, la Premier League attire régulièrement les meilleurs joueurs de la planète en quête de nouveaux défis. Malgré une concurrence accrue sur leurs terres, rares sont les joueurs anglais à tenter leur chance à l'étranger. Glenn Hoddle fut l'un des premiers à se lancer à la conquête de l'Europe. Sur le continent, son style de jeu unique et son exceptionnel talent lui valurent la reconnaissance, à la fin des années 80 et au début des années 90.
Difficile cependant d'évoquer la carrière de Glenn Hoddle sans parler des 18 années passées à White Hart Lane. Sous les couleurs de Tottenham Hotspur, son club formateur, il accumule les titres prestigieux : une Coupe UEFA, deux FA Cups et un Charity Shield. Aujourd'hui encore, nombre de supporters des Spurs repensent avec nostalgie à cette époque dorée où Osvaldo Ardiles, Gareth Crookes, Chris Waddle, Gary Mabbutt et Clive Allen formaient l'une des équipes les plus spectaculaires jamais vues en Angleterre.
Souvenirs, souvenirs...
Pourtant, comme il l'avoue au micro de FIFA.com, Hoddle a soudain ressenti le besoin de changer d'air, après deux décennies passées dans le nord de Londres. "Je n'avais connu qu'un seul club dans ma carrière, un peu comme Steven Gerrard. J'étais arrivé à Tottenham à 11 ans et j'en avais alors 29. J'ai connu mes plus belles années là-bas. Puis, je suis parti à Monaco et j'ai rencontré Arsène Wenger. J'ai vécu des moments extraordinaires là-bas. J'ai gagné le championnat et un titre en Europe. Mais je crois que c'est surtout la découverte du football continental qui a changé ma vie."
Véritable surdoué, il s'impose rapidement comme l'un des meilleurs meneurs de jeu du Vieux Continent. Dès son plus jeune âge, son sens du but lui permet de poser d'énormes problèmes aux défenses adverses. Les supporters de Tottenham voient en lui une véritable icône et apprécient sans modération ses qualités techniques, son extraordinaire toucher de balle et la justesse de ses passes. Malheureusement, la mauvaise qualité des terrains anglais et la brutalité de certains défenseurs perturbent parfois son expression.
Le manque de reconnaissance dont Hoddle a souvent souffert en Angleterre a souvent laissé Wenger songeur. À en croire le technicien français, le seul tort de son meneur de jeu était tout simplement un peu trop en avance sur son temps. Ancien gardien de but et capitaine de Monaco, Jean-Luc Ettori n'a jamais caché son admiration pour son ancien coéquipier : "Pour nous, Glenn, c'était tout simplement le Bon Dieu." Loin de Tottenham, Hoddle se découvre une deuxième famille. La France s'éprend de ce footballeur hors du commun, qui le lui rend bien.
"Quand je suis arrivé en France, j'ai été agréablement surpris en découvrant que l'on mettait l'accent sur la technique. Pour moi, c'était un changement salutaire. J'ai dû m'adapter mais j'ai trouvé cette expérience très enrichissante. Elle m'a permis de poursuivre ma progression. Là-bas, tout était différent : le mode de vie, le football… mais cela me convenait parfaitement. Je crois que certains joueurs gagneraient beaucoup à tenter l'aventure."
Curieusement, Hoddle ne parviendra jamais à s'imposer comme un titulaire indiscutable en équipe d'Angleterre, malgré deux participations à l'UEFA EURO et à la Coupe du Monde de la FIFA. Avec le recul, il impute cet échec au 4-4-2 pratiqué par la majorité des entraîneurs à cette époque. "Je suis tout de même très fier des 53 sélections que j'ai accumulées. C'est toujours un plaisir de jouer pour son pays. Pour un joueur, il n'y a pas de plus grand honneur que de représenter son pays en Coupe du Monde. Aujourd'hui encore, j'en garde d'excellents souvenirs."
Hoddle a notamment fait partie de l'équipe qui s'est inclinée (2:1) en quart de finale de la Coupe du Monde de la FIFA 1986 contre l'Argentine. À ce titre, il était aux premières loges pour assister à deux des moments les plus marquants de l'histoire de la compétition : le but d'anthologie de Diego Maradona et sa "main de Dieu". Les années ont passé mais pas la déception, d'autant que les Three Lions avaient commencé à se prendre au jeu.
"Cette élimination est d'autant plus amère que, si nous avions gagné, je pense sincèrement que nous aurions remporté la compétition. Je pense que c'est la main de Maradona qui a fait basculer le sort de la rencontre, plus que son but extraordinaire. Nous avons pourtant eu l'occasion de revenir au score. Gary Lineker doit encore se demander comment il a pu rater une occasion pareille en toute fin de match !"
Après avoir raccroché les crampons, Hoddle s'est lancé dans le métier d'entraîneur. Passé par Chelsea et Tottenham, avec lequel il a remporté la Coupe de la Ligue, il a également mené l'équipe nationale en huitième de finale de la Coupe du Monde de la FIFA, France 1998. Ironie du sort, c'est à nouveau l'Argentine qui s'est dressée sur sa route, un soir de juin à Saint-Étienne. Désireux de s'investir dans la formation, il a depuis délaissé les bancs de touche pour se tourner vers d'autres activités.
Pour en arriver là...
Tout au long de sa carrière de manager, Hoddle a dû mettre fin au rêve de nombreux jeunes joueurs qui n'avaient pas tout à fait le niveau pour évoluer en équipe première. Conscient du potentiel gâché par certains clubs, il s'est installé en Andalousie pour y créer la Glenn Hoddle Academy. "Je trouve dommage d'abandonner tous ces jeunes à 18 ou 19 ans. Avec un peu de temps, d'efforts et de maturité, ils pourraient aller beaucoup plus loin. Voilà quelque chose que j'aimerais changer."
Quatre ans après sa conception et deux ans après son ouverture, le centre de post-formation fonctionne à merveille. Le choix de s'installer en Espagne n'est pas uniquement lié aux conditions climatiques, c'est aussi l'occasion pour ces jeunes joueurs d'élargir leurs horizons. "Je suis passé par là et je sais ce que ça représente pour eux. Ce n'est pas évident de partir travailler à l'étranger mais je crois que cette expérience leur permet de réfléchir différemment à leur avenir."
L'institution commence déjà à se faire un nom. Ancien attaquant de Wycombe, le jeune attaquant Ikechi Anya a rejoint le FC Séville après neuf mois passé à l'académie. Pendant ce temps, la GHA a conclu un partenariat avec Jerez Industrial, une équipe de la région en proie à de graves difficultés économiques. Hoddle s'est donc engagé à fournir gratuitement au club 22 joueurs par saison, afin de lui permettre de retrouver une certaine compétitivité.
Cette nouvelle approche de la post-formation semble trouver un écho très favorable dans le monde du football. Hoddle se prépare désormais à travailler sur le long terme, avec le secret espoir de produire un jour des joueurs susceptibles de signer dans de grands clubs européens. "Nous sommes là pour leur donner une deuxième chance. Cela demande beaucoup d'argent, de temps et de patience mais notre objectif est de leur donner une chance de retrouver un club. Les choses ne se font pas du jour au lendemain mais cette aventure nous procure beaucoup de plaisir."
Glenn Hoddle
Poste : milieu de terrain
Clubs : Tottenham Hotspur (1975-87), AS Monaco (1987-91), Swindon Town (1991-93), Chelsea (1993-95)
Equipe nationale : 53 sélections (8 buts)
Palmarès : 2 participations à la Coupe du Monde de la FIFA (1982, 1986), 1 Coupe UEFA 1984, 2 Coupes d'Angleterre (1981, 1982), 1 Championnat de France (1988), 1 Coupe de France (1991), Meilleur Jeune du championnat anglais (1979/80), Meilleur joueur étranger du championnat de France (1987/88)
Fifa.com (15/03/2011)
Re: Portraits et Histoire
Décès de Novak, finaliste du Mondial 1962
Ladislav Novak, ancien capitaine de l'ex Tchécoslovaquie, finaliste du Mondial-62 au Chili contre le Brésil, est décédé lundi à l'âge de 79 ans, a annoncé l'agence tchèque CTK.
L'ancien défenseur international, qui a été sélectionné à 75 reprises entre 1952 et 1966, avait perdu en finale contre le Brésil (3-1).
Médaillé de bronze aux premiers championnats d'Europe en 1960 organisés en France, Ladislav Novak a été sacré huit fois champions de l'ex Tchécoslovaquie comme joueur avec le club du Dukla de Prague
En 1971 il devient sélectionneur national jusqu'en 1972. Puis il entraîne les club Belges de Lokeren, Antwerp et Beerschot.
En 1982, sous sa direction le Dukla Prague gagne la Coupe de Tchécoslovaquie, pays qui se scindera en deux le 1er janvier 1993 pour donner naissance à la République Tchèque et la Slovaquie.
Fifa.com (21/03/2011)
Ladislav Novak, ancien capitaine de l'ex Tchécoslovaquie, finaliste du Mondial-62 au Chili contre le Brésil, est décédé lundi à l'âge de 79 ans, a annoncé l'agence tchèque CTK.
L'ancien défenseur international, qui a été sélectionné à 75 reprises entre 1952 et 1966, avait perdu en finale contre le Brésil (3-1).
Médaillé de bronze aux premiers championnats d'Europe en 1960 organisés en France, Ladislav Novak a été sacré huit fois champions de l'ex Tchécoslovaquie comme joueur avec le club du Dukla de Prague
En 1971 il devient sélectionneur national jusqu'en 1972. Puis il entraîne les club Belges de Lokeren, Antwerp et Beerschot.
En 1982, sous sa direction le Dukla Prague gagne la Coupe de Tchécoslovaquie, pays qui se scindera en deux le 1er janvier 1993 pour donner naissance à la République Tchèque et la Slovaquie.
Fifa.com (21/03/2011)
Re: Portraits et Histoire
Daniel PASSARELLA
Passarella, le "Gran Capitán"
Daniel Passarella a été un défenseur rugueux, du genre à faire hésiter le plus intrépide des attaquants. Mais il était redouté partout sur le terrain : avec un pied gauche exceptionnel et une détente verticale à faire pâlir d'envie n'importe quel basketteur, le libero le plus offensif de l'histoire du football argentin a terrorisé plusieurs générations de gardiens.
Il était reconnaissable par de nombreux signes distinctifs : sa gestuelle aride, son pied gauche diaboliquement précis face au but et bien sûr son brassard de capitaine. Mais l'image qui passera à la postérité, c'est celle du capitaine comblé, juché sur les épaules d'un coéquipier, le numéro 19 dans le dos et la Coupe du Monde dans la main, au creux du Stade Monumental si cher à son cœur. "Soulever cette coupe, c'est comme ressentir un orgasme permanent", confiera-t-il plus tard à FIFA.com.
Né pour gagner
Ne nous attardons pas sur la longue liste de titres et de récompenses qui ont parsemé la longue carrière de Passarella. Le plus parlant reste de citer Diego Maradona, qui n'a pas toujours été dans les meilleurs termes avec le Gran Capitán. Lorsqu'il évoque le premier Argentin à avoir soulevé la Coupe du Monde de la FIFA, c'est en ces termes, qui se passent de commentaire : "Je n'ai jamais vu de meilleur défenseur de toute ma vie, ni de meilleur joueur de tête, aussi bien en attaque qu'en défense".
Ce n'est pas pour rien si Passarella a été désigné parmi les meilleurs joueurs de l'histoire du football, regroupés dans la prestigieuse liste FIFA 100. Et ce n'est pas par hasard s'il a inscrit la bagatelle de 99 buts dans le championnat d'Argentine et s'il a dominé la série A italienne, le championnat qui abrite les meilleurs défenseurs de la planète. "J'ai toujours senti des picotements nerveux, comme un chatouillement, avant de jouer. Mais au moment de poser le pied droit sur la pelouse, comme je le faisais toujours, je me transformais. J'oubliais tout, je ne pensais plus qu'à gagner."
Par son attitude et la confiance qui l'animait, Passarella a rapidement convaincu César Luis Menotti, chargé de créer une équipe capable de se mêler à la lutte pour le titre mondial à domicile. "Je n'ai jamais douté qu'il fallait lui donner le brassard de capitaine, son influence sur les autres et son professionnalisme étaient remarquables. C'était un véritable meneur d'hommes", a affirmé plus tard le sélectionneur. Passarella lui a rendu cette confiance de la manière qui était la sienne, en sachant guider la sélection à travers les sept matches de la compétition jusqu'à la victoire sur les Pays-Bas en finale.
Toutefois, en cette froide journée du 25 juin 1978, la joie ne devait pas totalement éclipser le tempérament rugueux du capitaine, qui allait mettre à profit ses talents de défenseur pour protéger le trophée avec véhémence. Selon les propres termes de Mario Kempes, le meilleur buteur du tournoi, "Daniel ne voulait laisser la Coupe à personne. Je ne l'ai même pas touchée. Fidèle à son style, avec les coudes en protection, il la protégeait contre tout le monde. Il est allé jusqu'à refuser de la donner au représentant de la sécurité qui était venu la chercher au vestiaire !"
Mexique 1986, l'espoir puis le terminus
Après l'échec d'Espagne 1982, malgré deux buts du capitaine face au Salvador et à l'Italie, l'objectif de Passarella était clair : mettre un terme à son immense carrière sur un baroud d'honneur avec la sélection à l'occasion de Mexique 1986. Pourtant, le destin en avait décidé autrement. À cause d'un virus intestinal, qui l'obligera à quitter l'équipe pendant huit jours pour être hospitalisé, c'est depuis le banc qu'il assistera à la seconde épopée victorieuse de l'Albiceleste et au premier but de la finale face à l'Allemagne, inscrit par son remplaçant dans l'équipe, José Luis Brown…
C'est El Gran Capitàn lui-même qui le confie : "Il y avait un petit banc dans la chambre où je dormais. La nuit, je l'emportais jusqu'au terrain d'entraînement, je m'asseyais dessus, et je restais là à pleurer pendant des heures".
Et pourtant, lors de Mexique 1986, Passarella a joué un rôle clé dans la campagne victorieuse de l'Argentine. Lors du dernier match décisif pour la qualification face au Pérou à Buenos Aires, l'Argentine avait besoin d'un point pour composter son billet. À la mi-temps, les Incas menaient à la marque, 2:1, dans un Stade Monumental assommé. "Dans le vestiaire nous étions tous silencieux", rappelle Passarella. "Avant le match, nous avions proposé à notre préparateur physique, 'Prof' Echeverria, qu'il s'achète un appartement avec nos primes de qualification."
"Pour nous donner du courage, je me suis levé, j'ai donné une tape dans le dos du Prof et je lui ai dit qu'il pouvait être tranquille. Nous allions nous qualifier pour qu'il puisse se payer cet appartement." Sitôt dit, sitôt fait. Quelques minutes avant la fin de la rencontre, Passarella lui-même a fait sonner la révolte. Lors d'une nouvelle offensive dans la surface péruvienne, une tête du capitaine percute le poteau avant de revenir sur Ricardo Gareca, qui n'a plus qu'à le pousser dans le but vide pour assurer la qualification.
"Malgré ma médaille de champion du monde et ma présence au sein de l'équipe lors la cérémonie de récompense à Mexico, je ne peux me sentir champion que lorsque j'ai gagné le titre sur le terrain", admettra Passarella des années plus tard. Toutefois, malgré cette expérience douce-amère, ses statistiques en phase finale de Coupe du Monde de la FIFA parlent en sa faveur : 12 matches disputés, 7 victoires, 4 défaites et 1 nul, 3 buts marqués, un trophée soulevé en tant que capitaine et un autre en tant que remplaçant.
Mais plus important encore que tous les chiffres, Passarella s'est forgé une légende, celle d'un défenseur redoutable jouissant du respect des attaquants aussi bien que des gardiens de but adverses. Un grand capitaine.
Fifa.com (11/05/2011)
Passarella, le "Gran Capitán"
Daniel Passarella a été un défenseur rugueux, du genre à faire hésiter le plus intrépide des attaquants. Mais il était redouté partout sur le terrain : avec un pied gauche exceptionnel et une détente verticale à faire pâlir d'envie n'importe quel basketteur, le libero le plus offensif de l'histoire du football argentin a terrorisé plusieurs générations de gardiens.
Il était reconnaissable par de nombreux signes distinctifs : sa gestuelle aride, son pied gauche diaboliquement précis face au but et bien sûr son brassard de capitaine. Mais l'image qui passera à la postérité, c'est celle du capitaine comblé, juché sur les épaules d'un coéquipier, le numéro 19 dans le dos et la Coupe du Monde dans la main, au creux du Stade Monumental si cher à son cœur. "Soulever cette coupe, c'est comme ressentir un orgasme permanent", confiera-t-il plus tard à FIFA.com.
Né pour gagner
Ne nous attardons pas sur la longue liste de titres et de récompenses qui ont parsemé la longue carrière de Passarella. Le plus parlant reste de citer Diego Maradona, qui n'a pas toujours été dans les meilleurs termes avec le Gran Capitán. Lorsqu'il évoque le premier Argentin à avoir soulevé la Coupe du Monde de la FIFA, c'est en ces termes, qui se passent de commentaire : "Je n'ai jamais vu de meilleur défenseur de toute ma vie, ni de meilleur joueur de tête, aussi bien en attaque qu'en défense".
Ce n'est pas pour rien si Passarella a été désigné parmi les meilleurs joueurs de l'histoire du football, regroupés dans la prestigieuse liste FIFA 100. Et ce n'est pas par hasard s'il a inscrit la bagatelle de 99 buts dans le championnat d'Argentine et s'il a dominé la série A italienne, le championnat qui abrite les meilleurs défenseurs de la planète. "J'ai toujours senti des picotements nerveux, comme un chatouillement, avant de jouer. Mais au moment de poser le pied droit sur la pelouse, comme je le faisais toujours, je me transformais. J'oubliais tout, je ne pensais plus qu'à gagner."
Par son attitude et la confiance qui l'animait, Passarella a rapidement convaincu César Luis Menotti, chargé de créer une équipe capable de se mêler à la lutte pour le titre mondial à domicile. "Je n'ai jamais douté qu'il fallait lui donner le brassard de capitaine, son influence sur les autres et son professionnalisme étaient remarquables. C'était un véritable meneur d'hommes", a affirmé plus tard le sélectionneur. Passarella lui a rendu cette confiance de la manière qui était la sienne, en sachant guider la sélection à travers les sept matches de la compétition jusqu'à la victoire sur les Pays-Bas en finale.
Toutefois, en cette froide journée du 25 juin 1978, la joie ne devait pas totalement éclipser le tempérament rugueux du capitaine, qui allait mettre à profit ses talents de défenseur pour protéger le trophée avec véhémence. Selon les propres termes de Mario Kempes, le meilleur buteur du tournoi, "Daniel ne voulait laisser la Coupe à personne. Je ne l'ai même pas touchée. Fidèle à son style, avec les coudes en protection, il la protégeait contre tout le monde. Il est allé jusqu'à refuser de la donner au représentant de la sécurité qui était venu la chercher au vestiaire !"
Mexique 1986, l'espoir puis le terminus
Après l'échec d'Espagne 1982, malgré deux buts du capitaine face au Salvador et à l'Italie, l'objectif de Passarella était clair : mettre un terme à son immense carrière sur un baroud d'honneur avec la sélection à l'occasion de Mexique 1986. Pourtant, le destin en avait décidé autrement. À cause d'un virus intestinal, qui l'obligera à quitter l'équipe pendant huit jours pour être hospitalisé, c'est depuis le banc qu'il assistera à la seconde épopée victorieuse de l'Albiceleste et au premier but de la finale face à l'Allemagne, inscrit par son remplaçant dans l'équipe, José Luis Brown…
C'est El Gran Capitàn lui-même qui le confie : "Il y avait un petit banc dans la chambre où je dormais. La nuit, je l'emportais jusqu'au terrain d'entraînement, je m'asseyais dessus, et je restais là à pleurer pendant des heures".
Et pourtant, lors de Mexique 1986, Passarella a joué un rôle clé dans la campagne victorieuse de l'Argentine. Lors du dernier match décisif pour la qualification face au Pérou à Buenos Aires, l'Argentine avait besoin d'un point pour composter son billet. À la mi-temps, les Incas menaient à la marque, 2:1, dans un Stade Monumental assommé. "Dans le vestiaire nous étions tous silencieux", rappelle Passarella. "Avant le match, nous avions proposé à notre préparateur physique, 'Prof' Echeverria, qu'il s'achète un appartement avec nos primes de qualification."
"Pour nous donner du courage, je me suis levé, j'ai donné une tape dans le dos du Prof et je lui ai dit qu'il pouvait être tranquille. Nous allions nous qualifier pour qu'il puisse se payer cet appartement." Sitôt dit, sitôt fait. Quelques minutes avant la fin de la rencontre, Passarella lui-même a fait sonner la révolte. Lors d'une nouvelle offensive dans la surface péruvienne, une tête du capitaine percute le poteau avant de revenir sur Ricardo Gareca, qui n'a plus qu'à le pousser dans le but vide pour assurer la qualification.
"Malgré ma médaille de champion du monde et ma présence au sein de l'équipe lors la cérémonie de récompense à Mexico, je ne peux me sentir champion que lorsque j'ai gagné le titre sur le terrain", admettra Passarella des années plus tard. Toutefois, malgré cette expérience douce-amère, ses statistiques en phase finale de Coupe du Monde de la FIFA parlent en sa faveur : 12 matches disputés, 7 victoires, 4 défaites et 1 nul, 3 buts marqués, un trophée soulevé en tant que capitaine et un autre en tant que remplaçant.
Mais plus important encore que tous les chiffres, Passarella s'est forgé une légende, celle d'un défenseur redoutable jouissant du respect des attaquants aussi bien que des gardiens de but adverses. Un grand capitaine.
Né le : 25 mai 1953
Lieu de naissance : Chacabuco (Argentine)
Poste : défenseur
Clubs (joueur) : River Plate (1974-82), Fiorentina (1982-86), Inter Milan (1986-88), River Plate (1988-89)
Equipe nationale : 70 sélections (22 buts)
Palmarès (joueur) :
* 2 Coupes du Monde de la FIFA (1978, 1986)
* 7 championnats d'Argentine (Nacional 1975, 1979, 1981, Metropolitano 1975, 1977, 1979, 1980)
Entraîneur : River Plate (1989-94, 2006-07), Argentine (1994-98), Uruguay (2000-01), Parma (2001), Monterrey (2002-04), Corinthians (2005)
Palmarés (entraîneur) :
* 3 championnats d'Argentine (1989/1990, Apertura 1991, 1993)
* Médaille d'or aux Jeux Panaméricains (1995)
* Médaille d'argent au Tournoi Olympique de Football (1996)
* 1 championnat du Mexique (2003)
Fifa.com (11/05/2011)
Re: Portraits et Histoire
Josef MASOPUST
Masopust, le Chevalier tchécoslovaque
En arrivant dans son l'hôtel chilien un beau jour de mai 1962, Josef Masopust a la mauvaise surprise de constater que son nom et son prénom ont été mal orthographiés. C'est donc dans un relatif anonymat que le milieu de terrain tchécoslovaque entame la Coupe du Monde de la FIFA 1962. Quelques jours plus tard, au moment de monter dans l'avion qui le ramènera à Prague, Joseph Masopust sera tout sauf un inconnu...
Dans l'intervalle, ce footballeur d'exception est devenu un véritable héros national, lui que les supporters tchécoslovaques méprisaient pourtant ouvertement pour ses exploits sous les couleurs du club de l'armée. Sous son impulsion, l'équipe dirigée par Rudolf Vytlacil s'invite en finale et, à la surprise générale, passe tout près de réussir l'un des exploits les plus invraisemblables de toute l'histoire de la compétition en barrant la route à une formation brésilienne présentée comme invincible.
Amarildo, Zito et Vava se chargent de ramener les Tchécoslovaques sur terre, au terme d'une finale excitante. Le Chevalier, lui, a définitivement relégué "Joseph Masapost", la mauvaise orthographe, aux oubliettes de l'histoire. Josef Masopust devient une véritable référence, digne des éloges de Ferenc Puskas, Djalma Santos ou encore Pelé. En guise de cerise sur le gâteau, il termine l'année en remportant le Ballon d'Or devant le Portugais Eusebio.
Un rêve de gosse
Avec le recul, l'année 1962 peut être considérée comme l'apogée de son exceptionnelle carrière. Né en 1931 dans une modeste famille de Strimice, village situé près de la frontière allemande, l'aîné d'une fratrie de six enfants se prend rapidement de passion pour le beau jeu en tapant dans le ballon, au pied de deux magnifiques montagnes. Il rêve alors de devenir le nouveau Josef Bican, le gardien de but mythique qui a bercé la jeunesse de son mineur de père. Mais ces ambitions partent en fumée lorsqu'Hitler annexe les Sudètes en 1938.
La fin de la Deuxième Guerre mondiale lui offre l'occasion de reprendre le fil de son histoire. Dès la fin des hostilités en 1945, il rejoint les rangs d'Uhlomost Most, (aujourd'hui appelé Banik Most. Infatigable, doté d'une excellente lecture du jeu et très habile dans le tacle, Masopust s'illustre également balle au pied, que ce soit en éliminant ses adversaires en pleine course ou en adressant des ballons millimétrés à ses attaquants. L'un de ses entraîneurs le recommande à Teplice qui, à cette époque, vient tout juste de monter en première division. Un recruteur fait le déplacement pour voir à l'œuvre le jeune homme de 18 ans. Masopust espère décrocher un essai. On lui propose immédiatement un contrat.
Il ne fera pourtant pas de vieux os là-bas. Les dirigeants de l'ATK, devenu le Dukla Prague en 1956, le club de l'armée, décident de s'attacher ses services. À cette époque, il était évidemment inconcevable de dire non aux militaires. Alors que tous les clubs doivent gagner leur place parmi l'élite, l'ATK est invité à rejoindre la première division dès sa formation, en 1948. En outre, l'armée se réserve le droit de choisir ses soldats. Les autres clubs sont donc invités à céder leurs joueurs à l'ATK, lorsque celui-ci leur en fait la demande.
Cette situation n'était évidemment pas du goût de la plupart des amateurs de football en Tchécoslovaquie. Les supporters du Sparta et du Slavia n'ont jamais caché leur animosité pour l'ATK. Très vite, Masopust devient l'un des footballeurs les plus honnis du pays. Cela ne l'empêche nullement d'exceller aux côtés de Svatopluk Pluskal, ni de mener l'ATK au titre à huit reprises entre 1953 et 1966. En récompense de ses bons et loyaux services, l'international se verra interdire de jouer à l'étranger. Sa première expérience se fera donc à Crossing, en Belgique, à l'âge de 37 ans !
Masopust éclipse Pelé...
Le Dukla parvient même à briller sur la scène internationale. En 1961, le club atteint la finale de l'International Soccer League, après avoir successivement éliminé l'Étoile Rouge de Belgrade, le Rapid Vienne, l'AS Monaco et l'Espanyol Barcelone. Son succès 9:2 sur l'ensemble des deux manches lui vaut même d'accéder à l'American Challenge Cup, qu'il remporte trois ans de suite. Dans un match amical entre le Dukla et Santos disputé en 1959 au Mexique, Masopust se paye même le luxe d'éclipser le grand Pelé. Les Tchécoslovaques s'imposent 4:3, grâce aux dribbles chaloupés de leur milieu de terrain, ainsi qu'à son superbe doublé.
"Peu importe l'adversaire, il était toujours un ton au-dessus", constate Pluskal. "Il ne perdait jamais le ballon. Il enchaînait les une-deux ou il jouait court, jusqu'à ce qu'il trouve un espace. Là, il partait à l'abordage : un, deux, trois joueurs… Il laissait tout le monde derrière lui, comme s'il s'agissait de plots sur le terrain d'entraînement. Il était vraiment incroyable."
Malgré ces succès, sa célébrité ne franchit pas les frontières de la Tchécoslovaquie. Chili 1962 va changer tout cela. Éliminés dès le premier tour en Suède quatre ans plus tôt, les Tchécoslovaques ont hérité cette fois-ci d'un groupe encore plus difficile : on y trouve le Brésil de Garrincha et Pelé, champion du monde en titre, et l'Espagne, entraînée par le magicien Helenio Herrera, qui compte dans ses rangs des joueurs de la trempe de Jose Santamaria, Francisco Gento, Luis Suarez et Ferenc Puskas. "On nous a dit que ce n'était pas la peine de défaire nos valises, parce que nous allions vite repartir", se souvient Masopust.
Loin de se laisser impressionner, le maestro donne un véritable récital lors du match d'ouverture contre l'Espagne. Profitant d'une de ses somptueuses ouvertures, Josef Stibranyi inscrit l'unique but de la partie. "J'ai été étonné de découvrir un joueur aussi complet", admettait Puskas après coup. "Luis Del Sol était très fort pour casser les attaques adverses. Suarez était diabolique sur les coups de pied arrêtés et Paco Gento était fantastique quand il partait lancé. Masopust, lui, était tout ça à la fois : il récupérait, il passait, il dribblait et il était à la conclusion. C'était un joueur étonnant."
Masopust respecte Pelé...
Masopust se charge ensuite de museler le grand Didi à l'occasion du nul (0:0) qui sanctionne les débats entre la Seleção et la Tchécoslovaquie. Au cours de cette rencontre, Masopust fait une fois de plus apprécier son extraordinaire classe. Pelé est victime d'un choc pendant le match mais, à cette époque, les changements n'existent pas encore. O Rei est donc condamné à errer sur le terrain. Servi par un partenaire, le numéro 10 brésilien se retrouve face à Masopust qui, élégamment, refuse le duel plutôt que de s'en prendre à un adversaire diminué.
"C'est un geste que je n'oublierai jamais", avouera Pelé après la rencontre. Et Djalma Santos d'ajouter : "C'était émouvant de voir un tel respect, pas uniquement envers Pelé mais vis-à-vis de toute l'équipe. Nous avions affaire à un grand joueur et, surtout, à un gentleman".
Malgré la défaite 1:3 concédée face au Mexique lors de la troisième et dernière journée, la Tchécoslovaquie poursuit sa route. Au second tour, Masopust se montre une nouvelle fois brillant tandis que son équipe prend la mesure de la Yougoslavie (3:1), pourtant championne d'Europe en titre. La Hongrie subit le même sort en demi-finale, de sorte que le Brésil est la dernière équipe à se dresser sur la route de l'équipe-surprise du tournoi. Masopust a beau ouvrir le score, l'écart entre les deux formations est trop important. Les Brésiliens égalisent rapidement, avant de s'imposer 3:1 au coup de sifflet final.
Masopust impressionne Pelé...
"Masopust est un des plus grands joueurs que j'ai rencontrés", assure Pelé. "Mais je ne peux pas croire qu'il soit né en Europe. Pour dribbler comme ça, il faut qu'il soit brésilien ! Ce jour-là, nous étions les plus forts. Pourtant, Masopust ne méritait vraiment pas de perdre ce match."
Sur le plan individuel, le Chevalier doit également se contenter de la deuxième place. Il est devancé par Garrincha pour le titre de meilleur joueur de la compétition. Heureusement, l'or ne va pas tarder à suivre. Le jury du Ballon d'Or le place en tête des suffrages après une année 1962 pleine de succès. Ce titre fait incontestablement de lui le plus grand joueur tchécoslovaque du 20ème siècle.
À ce moment-là, le nom de Josef Masopust était déjà si connu qu'aucune faute d'orthographe n'a été à déplorer sur le trophée...
Fifa.com (24/05/2011)
Masopust, le Chevalier tchécoslovaque
En arrivant dans son l'hôtel chilien un beau jour de mai 1962, Josef Masopust a la mauvaise surprise de constater que son nom et son prénom ont été mal orthographiés. C'est donc dans un relatif anonymat que le milieu de terrain tchécoslovaque entame la Coupe du Monde de la FIFA 1962. Quelques jours plus tard, au moment de monter dans l'avion qui le ramènera à Prague, Joseph Masopust sera tout sauf un inconnu...
Dans l'intervalle, ce footballeur d'exception est devenu un véritable héros national, lui que les supporters tchécoslovaques méprisaient pourtant ouvertement pour ses exploits sous les couleurs du club de l'armée. Sous son impulsion, l'équipe dirigée par Rudolf Vytlacil s'invite en finale et, à la surprise générale, passe tout près de réussir l'un des exploits les plus invraisemblables de toute l'histoire de la compétition en barrant la route à une formation brésilienne présentée comme invincible.
Amarildo, Zito et Vava se chargent de ramener les Tchécoslovaques sur terre, au terme d'une finale excitante. Le Chevalier, lui, a définitivement relégué "Joseph Masapost", la mauvaise orthographe, aux oubliettes de l'histoire. Josef Masopust devient une véritable référence, digne des éloges de Ferenc Puskas, Djalma Santos ou encore Pelé. En guise de cerise sur le gâteau, il termine l'année en remportant le Ballon d'Or devant le Portugais Eusebio.
Un rêve de gosse
Avec le recul, l'année 1962 peut être considérée comme l'apogée de son exceptionnelle carrière. Né en 1931 dans une modeste famille de Strimice, village situé près de la frontière allemande, l'aîné d'une fratrie de six enfants se prend rapidement de passion pour le beau jeu en tapant dans le ballon, au pied de deux magnifiques montagnes. Il rêve alors de devenir le nouveau Josef Bican, le gardien de but mythique qui a bercé la jeunesse de son mineur de père. Mais ces ambitions partent en fumée lorsqu'Hitler annexe les Sudètes en 1938.
La fin de la Deuxième Guerre mondiale lui offre l'occasion de reprendre le fil de son histoire. Dès la fin des hostilités en 1945, il rejoint les rangs d'Uhlomost Most, (aujourd'hui appelé Banik Most. Infatigable, doté d'une excellente lecture du jeu et très habile dans le tacle, Masopust s'illustre également balle au pied, que ce soit en éliminant ses adversaires en pleine course ou en adressant des ballons millimétrés à ses attaquants. L'un de ses entraîneurs le recommande à Teplice qui, à cette époque, vient tout juste de monter en première division. Un recruteur fait le déplacement pour voir à l'œuvre le jeune homme de 18 ans. Masopust espère décrocher un essai. On lui propose immédiatement un contrat.
Il ne fera pourtant pas de vieux os là-bas. Les dirigeants de l'ATK, devenu le Dukla Prague en 1956, le club de l'armée, décident de s'attacher ses services. À cette époque, il était évidemment inconcevable de dire non aux militaires. Alors que tous les clubs doivent gagner leur place parmi l'élite, l'ATK est invité à rejoindre la première division dès sa formation, en 1948. En outre, l'armée se réserve le droit de choisir ses soldats. Les autres clubs sont donc invités à céder leurs joueurs à l'ATK, lorsque celui-ci leur en fait la demande.
Cette situation n'était évidemment pas du goût de la plupart des amateurs de football en Tchécoslovaquie. Les supporters du Sparta et du Slavia n'ont jamais caché leur animosité pour l'ATK. Très vite, Masopust devient l'un des footballeurs les plus honnis du pays. Cela ne l'empêche nullement d'exceller aux côtés de Svatopluk Pluskal, ni de mener l'ATK au titre à huit reprises entre 1953 et 1966. En récompense de ses bons et loyaux services, l'international se verra interdire de jouer à l'étranger. Sa première expérience se fera donc à Crossing, en Belgique, à l'âge de 37 ans !
Masopust éclipse Pelé...
Le Dukla parvient même à briller sur la scène internationale. En 1961, le club atteint la finale de l'International Soccer League, après avoir successivement éliminé l'Étoile Rouge de Belgrade, le Rapid Vienne, l'AS Monaco et l'Espanyol Barcelone. Son succès 9:2 sur l'ensemble des deux manches lui vaut même d'accéder à l'American Challenge Cup, qu'il remporte trois ans de suite. Dans un match amical entre le Dukla et Santos disputé en 1959 au Mexique, Masopust se paye même le luxe d'éclipser le grand Pelé. Les Tchécoslovaques s'imposent 4:3, grâce aux dribbles chaloupés de leur milieu de terrain, ainsi qu'à son superbe doublé.
"Peu importe l'adversaire, il était toujours un ton au-dessus", constate Pluskal. "Il ne perdait jamais le ballon. Il enchaînait les une-deux ou il jouait court, jusqu'à ce qu'il trouve un espace. Là, il partait à l'abordage : un, deux, trois joueurs… Il laissait tout le monde derrière lui, comme s'il s'agissait de plots sur le terrain d'entraînement. Il était vraiment incroyable."
Malgré ces succès, sa célébrité ne franchit pas les frontières de la Tchécoslovaquie. Chili 1962 va changer tout cela. Éliminés dès le premier tour en Suède quatre ans plus tôt, les Tchécoslovaques ont hérité cette fois-ci d'un groupe encore plus difficile : on y trouve le Brésil de Garrincha et Pelé, champion du monde en titre, et l'Espagne, entraînée par le magicien Helenio Herrera, qui compte dans ses rangs des joueurs de la trempe de Jose Santamaria, Francisco Gento, Luis Suarez et Ferenc Puskas. "On nous a dit que ce n'était pas la peine de défaire nos valises, parce que nous allions vite repartir", se souvient Masopust.
Loin de se laisser impressionner, le maestro donne un véritable récital lors du match d'ouverture contre l'Espagne. Profitant d'une de ses somptueuses ouvertures, Josef Stibranyi inscrit l'unique but de la partie. "J'ai été étonné de découvrir un joueur aussi complet", admettait Puskas après coup. "Luis Del Sol était très fort pour casser les attaques adverses. Suarez était diabolique sur les coups de pied arrêtés et Paco Gento était fantastique quand il partait lancé. Masopust, lui, était tout ça à la fois : il récupérait, il passait, il dribblait et il était à la conclusion. C'était un joueur étonnant."
Masopust respecte Pelé...
Masopust se charge ensuite de museler le grand Didi à l'occasion du nul (0:0) qui sanctionne les débats entre la Seleção et la Tchécoslovaquie. Au cours de cette rencontre, Masopust fait une fois de plus apprécier son extraordinaire classe. Pelé est victime d'un choc pendant le match mais, à cette époque, les changements n'existent pas encore. O Rei est donc condamné à errer sur le terrain. Servi par un partenaire, le numéro 10 brésilien se retrouve face à Masopust qui, élégamment, refuse le duel plutôt que de s'en prendre à un adversaire diminué.
"C'est un geste que je n'oublierai jamais", avouera Pelé après la rencontre. Et Djalma Santos d'ajouter : "C'était émouvant de voir un tel respect, pas uniquement envers Pelé mais vis-à-vis de toute l'équipe. Nous avions affaire à un grand joueur et, surtout, à un gentleman".
Malgré la défaite 1:3 concédée face au Mexique lors de la troisième et dernière journée, la Tchécoslovaquie poursuit sa route. Au second tour, Masopust se montre une nouvelle fois brillant tandis que son équipe prend la mesure de la Yougoslavie (3:1), pourtant championne d'Europe en titre. La Hongrie subit le même sort en demi-finale, de sorte que le Brésil est la dernière équipe à se dresser sur la route de l'équipe-surprise du tournoi. Masopust a beau ouvrir le score, l'écart entre les deux formations est trop important. Les Brésiliens égalisent rapidement, avant de s'imposer 3:1 au coup de sifflet final.
Masopust impressionne Pelé...
"Masopust est un des plus grands joueurs que j'ai rencontrés", assure Pelé. "Mais je ne peux pas croire qu'il soit né en Europe. Pour dribbler comme ça, il faut qu'il soit brésilien ! Ce jour-là, nous étions les plus forts. Pourtant, Masopust ne méritait vraiment pas de perdre ce match."
Sur le plan individuel, le Chevalier doit également se contenter de la deuxième place. Il est devancé par Garrincha pour le titre de meilleur joueur de la compétition. Heureusement, l'or ne va pas tarder à suivre. Le jury du Ballon d'Or le place en tête des suffrages après une année 1962 pleine de succès. Ce titre fait incontestablement de lui le plus grand joueur tchécoslovaque du 20ème siècle.
À ce moment-là, le nom de Josef Masopust était déjà si connu qu'aucune faute d'orthographe n'a été à déplorer sur le trophée...
Fifa.com (24/05/2011)
Re: Portraits et Histoire
Zubizarreta sur le terrain de ses exploits
Il y a 19 ans, il faisait partie des héros qui avaient écrit l'histoire du FC Barcelone dans le mythique Wembley. Samedi, il retrouve le temple du football anglais pour y vivre l'euphorie d'une nouvelle finale de la reine des compétitions européennes. Cette fois, le Basque Andoni Zubizarreta ne prendra pas place dans les cages, mais dans la tribune d'honneur, en costume, comme l'exige l'étiquette de son poste de directeur sportif du Barça.
"Je suis partagé entre deux sensations. D'un côté, je suis serein car l'équipe marche bien. Nous avons pu gagner la Liga, ce qui représente une satisfaction sur le plan sportif. De l'autre, je suis enthousiaste à l'idée que l'on dispute une nouvelle finale contre un club du calibre de Manchester United, dans un lieu aussi mythique que Wembley", confie Andoni Zubizarreta à FIFA.com.
"Même si ce n'est pas 'notre' Wembley, ce lieu est associé à l'histoire du Barça. Mais je ne suis pas non plus obnubilé par le cadre de cette rencontre. En soi, une finale de Ligue des champions constitue déjà un défi suffisant", poursuit le portier de cette équipe de 1992 qui avait offert au club azulgrana sa première Coupe d'Europe en s'imposant 1:0 face à la Sampdoria.
Si tout le monde garde en mémoire le coup franc victorieux de Ronald Koeman, Zubi avait apporté une précieuse contribution en réalisant plusieurs interventions décisives. "Je m'en souviens d'une, sur une frappe à ras de terre d'Attilio Lombardo en première période. Dans un match comme celui-ci, où les occasions ont été rares, c'est vrai que cette parade a pu être décisive. Mais bon, je retiens quand même le but du 1:0 qui nous a permis de gagner."
Ce but de toute beauté, le gardien n'a pas pu le voir en direct. "En prolongation, un gardien ne voit pratiquement rien", sourit l'ancien international espagnol, en se souvenant de ces minutes de tension et de concentration extrêmes. "Nous avions de bonnes occasions sur coups de pied arrêtés. Moi, je n'ai pas vu le ballon entrer. J'ai juste vu la frappe partir puis j'ai entendu le cri de joie des joueurs et du public. C'est ça qui m'a fait vibrer. Et puis moi, j'étais de ces gardiens à l'ancienne. De ceux qui restaient à l'écart pendant les célébrations, à se faire des accolades tout seuls. J'ai dû atteindre la fin du match pour pouvoir célébrer ça avec mes coéquipiers."
Continuité et communion
Zubizarreta a donc gravi les 39 marches menant à la tribune d'honneur de Wembley derrière son capitaine Alexanco et devant le tout jeune Pep Guardiola, qui occupera samedi un rôle bien différent. "Le Guardiola de cette époque était un gamin qui faisait ses premières armes dans le football de haut niveau, un peu comme ces jeunes qui lancent leur carrière en équipe première. Il a participé activement à cette victoire historique. Ensuite il a grandi, il a appris et il a apporté au football sa compréhension du jeu. Aujourd'hui, il fait de grandes choses pour le club qui a toujours été le sien. Il met beaucoup d'exigence dans son travail et il développe un football plus spectaculaire. Il s'investit beaucoup dans ce qu'il fait, comme il l'a toujours fait, partout où il est passé. Mais je n'aurais jamais affirmé qu'il finirait par devenir entraîneur", explique le natif de Vitoria.
Guardiola n'est pas le seul facteur commun des deux finales. Le nom "Busquets" en est un autre. En 1992, Carles Busquets était gardien remplaçant. En 2001, son fils, Sergio, occupe le poste de milieu défensif. "C'est une preuve de la philosophie de continuité mise en œuvre par le FC Barcelone. C'est un club qui aime le football maison, qui joue la carte de la proximité pour trouver ses joueurs. C'est ça qui nous rend différents", analyse le directeur sportif. "Cela fait de nombreuses années que le club reste fidèle à un certain style, depuis Kubala jusqu'au Barça du quintuplé. Ce style est axé autour du ballon et de combinaisons, avec des joueurs formés chez nous, qui comprennent cette façon de jouer depuis qu'ils sont gamins. C'est comme cela que nous créons un sentiment d'appartenance à l'identité du Barça. Les joueurs extérieurs qui viennent pour apporter leur talent et sont tout aussi importants, se fondent aussitôt dans cette communion, ils s'impliquent dans cette philosophie. Ce qui les unit, c'est qu'ils aiment tous le beau jeu."
Duel de titans
Ce goût pour le beau jeu constitue en tout cas un point commun entre les deux équipes qui vont se disputer le titre samedi. "Nous aurons face à nous une équipe extrêmement compétitive, avec une énorme histoire. Il faut donc s'attendre à un match impressionnant", prévoit Zubi, qui ne peut s'empêcher de rigoler lorsqu'on lui demande quelle sera la clé de la rencontre.
"C'est la question à un million avant chaque finale ! Il faut être capable de développer son jeu, mais on est toujours tributaire de ce que fait l'équipe en face. Ce ne sera pas possible pendant les 90 minutes, mais c'est ça qui fait la beauté du football : l'incertitude, les surprises, les détails… Ce qui fait que même Lionel Messi peut marquer un but de la tête", se délecte l'ancien dernier rempart catalan, faisant référence au but du 2:0 marqué par la Pulga lors de la victoire 2:0 du Barça face aux Red Devils en 2009 à Rome.
"Une finale de cette ampleur, c'est un match unique, à part. Il n'y a pas de favori. De toute façon, cette étiquette ne donne aucun avantage et n'est pas une garantie de marquer des buts. Mais nous avons été performants au cours d'une saison très intense qui a demandé d'énormes sacrifices à cette équipe qui possédait dans ses rangs de nombreux joueurs sacrés champions du monde en juillet. Ça ne s'est pas ressenti sur leurs performances et ils ont été à leur meilleur niveau en atteignant toutes les finales. Ça en dit long sur la compétitivité de cette équipe."
Fifa.com (26/05/2011)
Il y a 19 ans, il faisait partie des héros qui avaient écrit l'histoire du FC Barcelone dans le mythique Wembley. Samedi, il retrouve le temple du football anglais pour y vivre l'euphorie d'une nouvelle finale de la reine des compétitions européennes. Cette fois, le Basque Andoni Zubizarreta ne prendra pas place dans les cages, mais dans la tribune d'honneur, en costume, comme l'exige l'étiquette de son poste de directeur sportif du Barça.
"Je suis partagé entre deux sensations. D'un côté, je suis serein car l'équipe marche bien. Nous avons pu gagner la Liga, ce qui représente une satisfaction sur le plan sportif. De l'autre, je suis enthousiaste à l'idée que l'on dispute une nouvelle finale contre un club du calibre de Manchester United, dans un lieu aussi mythique que Wembley", confie Andoni Zubizarreta à FIFA.com.
"Même si ce n'est pas 'notre' Wembley, ce lieu est associé à l'histoire du Barça. Mais je ne suis pas non plus obnubilé par le cadre de cette rencontre. En soi, une finale de Ligue des champions constitue déjà un défi suffisant", poursuit le portier de cette équipe de 1992 qui avait offert au club azulgrana sa première Coupe d'Europe en s'imposant 1:0 face à la Sampdoria.
Si tout le monde garde en mémoire le coup franc victorieux de Ronald Koeman, Zubi avait apporté une précieuse contribution en réalisant plusieurs interventions décisives. "Je m'en souviens d'une, sur une frappe à ras de terre d'Attilio Lombardo en première période. Dans un match comme celui-ci, où les occasions ont été rares, c'est vrai que cette parade a pu être décisive. Mais bon, je retiens quand même le but du 1:0 qui nous a permis de gagner."
Ce but de toute beauté, le gardien n'a pas pu le voir en direct. "En prolongation, un gardien ne voit pratiquement rien", sourit l'ancien international espagnol, en se souvenant de ces minutes de tension et de concentration extrêmes. "Nous avions de bonnes occasions sur coups de pied arrêtés. Moi, je n'ai pas vu le ballon entrer. J'ai juste vu la frappe partir puis j'ai entendu le cri de joie des joueurs et du public. C'est ça qui m'a fait vibrer. Et puis moi, j'étais de ces gardiens à l'ancienne. De ceux qui restaient à l'écart pendant les célébrations, à se faire des accolades tout seuls. J'ai dû atteindre la fin du match pour pouvoir célébrer ça avec mes coéquipiers."
Continuité et communion
Zubizarreta a donc gravi les 39 marches menant à la tribune d'honneur de Wembley derrière son capitaine Alexanco et devant le tout jeune Pep Guardiola, qui occupera samedi un rôle bien différent. "Le Guardiola de cette époque était un gamin qui faisait ses premières armes dans le football de haut niveau, un peu comme ces jeunes qui lancent leur carrière en équipe première. Il a participé activement à cette victoire historique. Ensuite il a grandi, il a appris et il a apporté au football sa compréhension du jeu. Aujourd'hui, il fait de grandes choses pour le club qui a toujours été le sien. Il met beaucoup d'exigence dans son travail et il développe un football plus spectaculaire. Il s'investit beaucoup dans ce qu'il fait, comme il l'a toujours fait, partout où il est passé. Mais je n'aurais jamais affirmé qu'il finirait par devenir entraîneur", explique le natif de Vitoria.
Guardiola n'est pas le seul facteur commun des deux finales. Le nom "Busquets" en est un autre. En 1992, Carles Busquets était gardien remplaçant. En 2001, son fils, Sergio, occupe le poste de milieu défensif. "C'est une preuve de la philosophie de continuité mise en œuvre par le FC Barcelone. C'est un club qui aime le football maison, qui joue la carte de la proximité pour trouver ses joueurs. C'est ça qui nous rend différents", analyse le directeur sportif. "Cela fait de nombreuses années que le club reste fidèle à un certain style, depuis Kubala jusqu'au Barça du quintuplé. Ce style est axé autour du ballon et de combinaisons, avec des joueurs formés chez nous, qui comprennent cette façon de jouer depuis qu'ils sont gamins. C'est comme cela que nous créons un sentiment d'appartenance à l'identité du Barça. Les joueurs extérieurs qui viennent pour apporter leur talent et sont tout aussi importants, se fondent aussitôt dans cette communion, ils s'impliquent dans cette philosophie. Ce qui les unit, c'est qu'ils aiment tous le beau jeu."
Duel de titans
Ce goût pour le beau jeu constitue en tout cas un point commun entre les deux équipes qui vont se disputer le titre samedi. "Nous aurons face à nous une équipe extrêmement compétitive, avec une énorme histoire. Il faut donc s'attendre à un match impressionnant", prévoit Zubi, qui ne peut s'empêcher de rigoler lorsqu'on lui demande quelle sera la clé de la rencontre.
"C'est la question à un million avant chaque finale ! Il faut être capable de développer son jeu, mais on est toujours tributaire de ce que fait l'équipe en face. Ce ne sera pas possible pendant les 90 minutes, mais c'est ça qui fait la beauté du football : l'incertitude, les surprises, les détails… Ce qui fait que même Lionel Messi peut marquer un but de la tête", se délecte l'ancien dernier rempart catalan, faisant référence au but du 2:0 marqué par la Pulga lors de la victoire 2:0 du Barça face aux Red Devils en 2009 à Rome.
"Une finale de cette ampleur, c'est un match unique, à part. Il n'y a pas de favori. De toute façon, cette étiquette ne donne aucun avantage et n'est pas une garantie de marquer des buts. Mais nous avons été performants au cours d'une saison très intense qui a demandé d'énormes sacrifices à cette équipe qui possédait dans ses rangs de nombreux joueurs sacrés champions du monde en juillet. Ça ne s'est pas ressenti sur leurs performances et ils ont été à leur meilleur niveau en atteignant toutes les finales. Ça en dit long sur la compétitivité de cette équipe."
Fifa.com (26/05/2011)
Re: Portraits et Histoire
Santos-Peñarol, là où tout a commencé
En mettant aux prises deux des clubs les plus emblématiques d’Amérique du Sud, titrés sept fois à eux deux dans cette compétition, la finale de la Copa Libertadores 2011 entre Peñarol et Santos avait déjà de quoi faire saliver les fans. Mais cette confrontation aura une saveur encore plus spéciale pour ceux qui se souviennent de l’empoignade entre les deux équipes, 49 ans plus tôt au même stade de la compétition.
En tout cas, si elle devait laisser ne serait-ce que la moitié des souvenirs engendrés par la finale de 1962, cette double confrontation, qui commence ce mercredi au Centenario de Montevideo, gardera une place de choix dans les annales.
Si cela peut paraître difficile à imaginer à l’heure actuelle, c’est Peñarol qui faisait alors figure de favori face au Santos de Pelé. Tout d’abord parce que les Mirasoles possédaient un effectif redoutable, avec des joueurs tels que Pedro Rocha ou Alberto Spencer, qui demeure le meilleur buteur de l’histoire de la Copa Libertadores avec 54 réalisations. Mais surtout parce que les Uruguayens étaient alors doubles champions d’Amérique du Sud en titre, avec en prime une victoire dans la Coupe Intercontinentale 1961.
En face, toutefois, une dynastie était en marche. Santos venait de remporter en 1961 sa première Taça Brasil, ancêtre du championnat brésilien, et son armada offensive, composée de Dorval, Mengálvio, Coutinho, Pelé et Pepe, était en passe de devenir une véritable institution nationale. Une équipe pleine de talent, de vitesse et de vista, dont les seuls rivaux potentiels à l’échelle continentale étaient des équipes qui, outre une technique irréprochable, possédaient une grande puissance de feu.
L'humain derrière l'extra-terrestre
"À cette époque, les seuls clubs capables de rivaliser avec nous étaient Peñarol et Boca Juniors. Deux formations très physiques, qui allaient beaucoup au contact et ne laissaient aucun espace", se souvient José Macia, dit Pepe, qui se décrit lui-même comme "l’être humain ayant marqué le plus de buts sous le maillot de Santos", à savoir 405 en 750 matches, un tout petit peu moins que Pelé, "qui lui est un extra-terrestre". "Je me souviens qu’au match aller, la pelouse du Centenario de Montevideo, qui d’habitude était excellente, se trouvait dans un état déplorable. C’était fait exprès pour gêner notre jeu à une touche de balle. Je peux vous garantir qu’à l’époque, on préférait à la rigueur jouer en Argentine qu’en Uruguay. C’était toujours compliqué là-bas".
Ainsi, le 28 juillet 1962, Santos entrait dans l’arène du Centenario avec un sérieux handicap : l’absence de Pelé, blessé. Rapidement mené au score après un but de Spencer à la 18ème minute, O Peixe réussissait pourtant un incroyable retournement de situation et s’imposait 2:1 grâce à un doublé de Coutinho. Il ne restait plus aux Brésiliens qu’à assurer un match nul une semaine plus tard au stade Vila Belmiro pour célébrer leur premier titre continental. Mais tout cela aurait été bien trop simple…
Une nouvelle fois privé de Pelé, Santos se retrouvait mené au score après un but de José Sasía. Dorval égalisait à la 27ème, mais Spencer redonnait la main aux Carboneros au retour des vestiaires. Mengálvio ramenait presque aussitôt les locaux à hauteur, mais l’inévitable Spencer frappait de nouveau à la 73ème minute, donnant un avantage de 3:2 à Peñarol. Alors s’est enchaînée une série d’événements qui a conduit à l’une des décisions les plus controversées de l’histoire de la compétition.
Face à l’attitude belliqueuse des torcedores, qui s’étaient mis à lancer des projectiles sur la pelouse, l’arbitre chilien Carlos Robles décidait d’interrompre la partie, avant de se raviser plus d’une heure après pour éviter que la situation ne dégénère encore davantage. Le match reprenait et c’est au cours des arrêts de jeu que Pagão marquait le but du 3:3 synonyme de titre. "Pagão a marqué, l’arbitre a validé puis a sifflé la fin du match. L’équipe est retournée dans le vestiaire pour faire la fête. Les journaux titraient ‘Santos champion’", relate Pepe. "Puis, le lendemain, tout le monde s’est aperçu qu’en vérité, l’arbitre avait sifflé la fin du match au moment de la première interruption. Au final, le score était resté de 3:2 pour Peñarol et cela impliquait de disputer un match d’appui en terrain neutre. Ça a été une véritable douche froide".
Troisième match décisif
Ce fameux match fut disputé le 30 août au stade Monumental de Núñez, à Buenos Aires. Tout laissait augurer d’un nouveau bras de fer impitoyable, à ceci près que cette fois, le nom de Pelé figurait sur la feuille de match. Et c’est ce qui fit toute la différence.
Santos ouvrait la marque en première période sur un but contre son camp d’Omar Caetano, avant de prendre le large après la pause grâce à un magnifique doublé du Roi Pelé. Résultat des courses, un succès 3:0 indiscutable, qui offrait aux Brésiliens leur premier sacre continental, suivi d’un deuxième la saison suivante. "Ce jour-là, la supériorité de Santos ne faisait aucun doute : la complicité de nos joueurs et leur capacité à se sublimer dans les moments importants ont changé la donne", note Pepe.
Rien ne garantit que les deux rencontres de la finale 2011, ce mercredi au Centenário puis la semaine prochaine au stade Pacaembu, puissent rivaliser avec celles de l’édition 1962 en termes d’émotions. Mais Pepe, qui reste un fervent défenseur de Santos, espère revivre au moins en partie l’ambiance qu’il a connue il y a 49 ans. "Je pense que Santos est la meilleure équipe, mais Peñarol reste un adversaire redoutable, surtout à domicile. Mon pronostic ? Un nul de Santos à l’extérieur et une victoire au match retour !"
Fifa.com (15/06/2011)
En mettant aux prises deux des clubs les plus emblématiques d’Amérique du Sud, titrés sept fois à eux deux dans cette compétition, la finale de la Copa Libertadores 2011 entre Peñarol et Santos avait déjà de quoi faire saliver les fans. Mais cette confrontation aura une saveur encore plus spéciale pour ceux qui se souviennent de l’empoignade entre les deux équipes, 49 ans plus tôt au même stade de la compétition.
En tout cas, si elle devait laisser ne serait-ce que la moitié des souvenirs engendrés par la finale de 1962, cette double confrontation, qui commence ce mercredi au Centenario de Montevideo, gardera une place de choix dans les annales.
Si cela peut paraître difficile à imaginer à l’heure actuelle, c’est Peñarol qui faisait alors figure de favori face au Santos de Pelé. Tout d’abord parce que les Mirasoles possédaient un effectif redoutable, avec des joueurs tels que Pedro Rocha ou Alberto Spencer, qui demeure le meilleur buteur de l’histoire de la Copa Libertadores avec 54 réalisations. Mais surtout parce que les Uruguayens étaient alors doubles champions d’Amérique du Sud en titre, avec en prime une victoire dans la Coupe Intercontinentale 1961.
En face, toutefois, une dynastie était en marche. Santos venait de remporter en 1961 sa première Taça Brasil, ancêtre du championnat brésilien, et son armada offensive, composée de Dorval, Mengálvio, Coutinho, Pelé et Pepe, était en passe de devenir une véritable institution nationale. Une équipe pleine de talent, de vitesse et de vista, dont les seuls rivaux potentiels à l’échelle continentale étaient des équipes qui, outre une technique irréprochable, possédaient une grande puissance de feu.
L'humain derrière l'extra-terrestre
"À cette époque, les seuls clubs capables de rivaliser avec nous étaient Peñarol et Boca Juniors. Deux formations très physiques, qui allaient beaucoup au contact et ne laissaient aucun espace", se souvient José Macia, dit Pepe, qui se décrit lui-même comme "l’être humain ayant marqué le plus de buts sous le maillot de Santos", à savoir 405 en 750 matches, un tout petit peu moins que Pelé, "qui lui est un extra-terrestre". "Je me souviens qu’au match aller, la pelouse du Centenario de Montevideo, qui d’habitude était excellente, se trouvait dans un état déplorable. C’était fait exprès pour gêner notre jeu à une touche de balle. Je peux vous garantir qu’à l’époque, on préférait à la rigueur jouer en Argentine qu’en Uruguay. C’était toujours compliqué là-bas".
Ainsi, le 28 juillet 1962, Santos entrait dans l’arène du Centenario avec un sérieux handicap : l’absence de Pelé, blessé. Rapidement mené au score après un but de Spencer à la 18ème minute, O Peixe réussissait pourtant un incroyable retournement de situation et s’imposait 2:1 grâce à un doublé de Coutinho. Il ne restait plus aux Brésiliens qu’à assurer un match nul une semaine plus tard au stade Vila Belmiro pour célébrer leur premier titre continental. Mais tout cela aurait été bien trop simple…
Une nouvelle fois privé de Pelé, Santos se retrouvait mené au score après un but de José Sasía. Dorval égalisait à la 27ème, mais Spencer redonnait la main aux Carboneros au retour des vestiaires. Mengálvio ramenait presque aussitôt les locaux à hauteur, mais l’inévitable Spencer frappait de nouveau à la 73ème minute, donnant un avantage de 3:2 à Peñarol. Alors s’est enchaînée une série d’événements qui a conduit à l’une des décisions les plus controversées de l’histoire de la compétition.
Face à l’attitude belliqueuse des torcedores, qui s’étaient mis à lancer des projectiles sur la pelouse, l’arbitre chilien Carlos Robles décidait d’interrompre la partie, avant de se raviser plus d’une heure après pour éviter que la situation ne dégénère encore davantage. Le match reprenait et c’est au cours des arrêts de jeu que Pagão marquait le but du 3:3 synonyme de titre. "Pagão a marqué, l’arbitre a validé puis a sifflé la fin du match. L’équipe est retournée dans le vestiaire pour faire la fête. Les journaux titraient ‘Santos champion’", relate Pepe. "Puis, le lendemain, tout le monde s’est aperçu qu’en vérité, l’arbitre avait sifflé la fin du match au moment de la première interruption. Au final, le score était resté de 3:2 pour Peñarol et cela impliquait de disputer un match d’appui en terrain neutre. Ça a été une véritable douche froide".
Troisième match décisif
Ce fameux match fut disputé le 30 août au stade Monumental de Núñez, à Buenos Aires. Tout laissait augurer d’un nouveau bras de fer impitoyable, à ceci près que cette fois, le nom de Pelé figurait sur la feuille de match. Et c’est ce qui fit toute la différence.
Santos ouvrait la marque en première période sur un but contre son camp d’Omar Caetano, avant de prendre le large après la pause grâce à un magnifique doublé du Roi Pelé. Résultat des courses, un succès 3:0 indiscutable, qui offrait aux Brésiliens leur premier sacre continental, suivi d’un deuxième la saison suivante. "Ce jour-là, la supériorité de Santos ne faisait aucun doute : la complicité de nos joueurs et leur capacité à se sublimer dans les moments importants ont changé la donne", note Pepe.
Rien ne garantit que les deux rencontres de la finale 2011, ce mercredi au Centenário puis la semaine prochaine au stade Pacaembu, puissent rivaliser avec celles de l’édition 1962 en termes d’émotions. Mais Pepe, qui reste un fervent défenseur de Santos, espère revivre au moins en partie l’ambiance qu’il a connue il y a 49 ans. "Je pense que Santos est la meilleure équipe, mais Peñarol reste un adversaire redoutable, surtout à domicile. Mon pronostic ? Un nul de Santos à l’extérieur et une victoire au match retour !"
Fifa.com (15/06/2011)
Re: Portraits et Histoire
Hacène Lalmas(dit El Kebch), le maestro
A première vue, l’histoire d’Hacène Lalmas ressemble à une histoire de buts. L’Algérien détient en effet le record de buts inscrits en championnat national et, plus original, de celui inscrit en un seul match officiel (14 buts). Mais par son intelligence de jeu, sa technique hors-pair et ses accélérations décisives, le meneur de jeu à la calvitie précoce a marqué de son empreinte le football africain des années 1960. Au point d’être élu en 1993 meilleur joueur algérien du XXe siècle.
Miroslav Klose, l’attaquant vedette de l’équipe d’Allemagne, a inscrit pour l’instant 14 buts en Coupe du monde. Hacène Lalmas, lui, n’a eu besoin que d’un match pour atteindre ce total. Le niveau n’est certes pas comparable car le milieu offensif l’a inscrit dans un match de Coupe d’Algérie avec l’OM Ruisseau (D2 algérienne) face à Birtouta, en 1965. Mais la performance mérite d’être signalée car à ce jour, aucun joueur n’a fait mieux.
Il faut dire que le natif d’Alger avait pris l’habitude d’empiler les buts dans le championnat d’Algérie, autant avec le club de ses débuts, l’OM Ruisseau (1960-1962) qu’avec le CR Belouizdad (1962-1973). Si bien que l’Algérien est le meilleur buteur de l’histoire du championnat avec 150 réalisations. Le "Bélier" (Lalmas tient ce surnom de sa calvitie précoce, mais aussi de son redoutable jeu de tête) détient aussi le record de buts marqués en finale de la Coupe d’Algérie (6 buts en 3 finales). Mais Lalmas n’a pas été élu joueur algérien du siècle précédent (sondage réalisé en 1993 par l’hebdomadaire sportif Echibek auprès de 350 joueurs, entraîneurs, dirigeants, arbitres et journalistes) "juste" pour ses buts. Il avait en effet un bagage très complet qui lui permettait d’être à la fois à la construction et à la finition du jeu. L’ancien milieu offensif arrivait ainsi à faire le spectacle à lui seul. Lalmas faisait souvent des gestes techniques et des "trucs" qui régalaient le public. De plus, ses qualités de meneur d’hommes font qu’il était très respecté par ses adversaires et ses coéquipiers. Lalmas, en compagnie de Nassou , Abrouk, Hamiti, Djemaâ, Zerrar, Kalem, Selmi, Zitoun, Achour, Messahel, Madani ou encore Moha, écrit les belles pages du CRB dans les années 1960 et au début des années 1970. Le club algérois remporte en effet quatre fois le championnat (1965, 1966, 1969 et 1970), trois fois la Coupe d’Algérie (1966, 1969, 1970) et trois fois la Coupe Maghrébine de football (1970, 1971 et 1972).
Un but marqué au grand Lev Yachine
Mais Lalmas se distingue aussi en équipe nationale. Il n’a même pas 20 ans lorsqu’il est convoqué pour le premier match de l’équipe algérienne indépendante, le 6 janvier 1963 contre la Bulgarie. Évoluant en amateur en Algérie, Lalmas trouve néanmoins sa place parmi les Fennecs, malgré la présence des stars de la glorieuse équipe du FLN (Zitouni, Boubekeur, Bentifour, Mekhloufi....). Preuve en est le mémorable match amical le 4 novembre 1964 de l’Algérie contre la grande équipe de l’URSS, qui comptait alors dans ses rangs le meilleur gardien du monde, Lev Yachine. Menés 2-1 à la mi-temps, les Fennecs enregistrent en seconde période l’entrée du jeune Lalmas. Sur un corner, l’attaquant de St-Etienne Rachid Mekhloufi apostrophe le "Bélier" : "Eh petit, place ta tête ! ". Mekhloufi frappe le coup de pied de coin, Lalmas se faufile parmi les défenseurs russes et boxe de son front le cuir dans la cage du géant Yachine, permettant à son équipe d’égaliser. Lalmas fera ensuite sensation lors de la Coupe d’Afrique des Nations 1968 en Éthiopie. Même si l’Algérie ne passe pas le premier tour de la compétition, le meneur de jeu parvient à inscrire un triplé lors de la rencontre contre l’Ouganda (4-0). Alors au sommet de son art, il se voit décerner le titre de meilleur joueur de la CAN 1968. Lalmas, sélectionné à 73 reprises en équipe nationale, suscite l’admiration de ses coéquipiers. Saïd Ouchen, l’ancien gardien du NA Hussein Dey et de l’équipe nationale, qui a croisé à maintes reprises "El Kebch", dira de ce dernier : "Il était le meilleur joueur algérien de son époque et l’un des meilleurs au monde à son poste." Adbelhamid Salhi, l’ancienne star de l’Entente de Sétif des années 60 et 70, ne s’empêchera pas de dire : "Hacène était la référence numéro une du football algérien des années soixante. J’ai toujours été en admiration devant son immense talent et sa grande personnalité. En sélection nationale, il n’a pas cessé de m’encourager."
Ciblé par l’Olympique de Marseille
Grâce à son triplé face à l’Ouganda, Lalmas tape dans l’oeil des dirigeants belges d’Anderlecht, présents à Addis-Abeda. Mais le transfert avorte en raison du véto des autorités algériennes. Également ciblé par l’Olympique de Marseille, Lalmas bute de nouveau sur le refus catégorique des plus hautes sphères du pays. Il continuera donc de porter les couleurs du grand Chabab avant de rejoindre le NAHD où signent également ses anciens coéquipiers du CRB, Mokhtar Kalem et Hamid Boudjenoun. Freiné quelque peu dans ses ambitions par la non concrétisation de son transfert à l’étranger, il a du mal à retrouver son meilleur niveau. Se sentant sur le déclin, le "Bélier" décide de raccrocher les crampons à l’âge de 32 ans. Lalmas entamera ensuite une carrière d’entraineur au CRB mais la réussite n’est pas au rendez-vous. Selon Algérie-focus, son franc-parler le pousse parfois à l’excès, et il n’a pas que des amis dans le monde du football algérien. Lalmas choisit donc de prendre le chemin de l’anonymat et de se retirer d’un sport auquel il a tant donné et dont le nom restera à jamais lié.
Afrik foot
A première vue, l’histoire d’Hacène Lalmas ressemble à une histoire de buts. L’Algérien détient en effet le record de buts inscrits en championnat national et, plus original, de celui inscrit en un seul match officiel (14 buts). Mais par son intelligence de jeu, sa technique hors-pair et ses accélérations décisives, le meneur de jeu à la calvitie précoce a marqué de son empreinte le football africain des années 1960. Au point d’être élu en 1993 meilleur joueur algérien du XXe siècle.
Miroslav Klose, l’attaquant vedette de l’équipe d’Allemagne, a inscrit pour l’instant 14 buts en Coupe du monde. Hacène Lalmas, lui, n’a eu besoin que d’un match pour atteindre ce total. Le niveau n’est certes pas comparable car le milieu offensif l’a inscrit dans un match de Coupe d’Algérie avec l’OM Ruisseau (D2 algérienne) face à Birtouta, en 1965. Mais la performance mérite d’être signalée car à ce jour, aucun joueur n’a fait mieux.
Il faut dire que le natif d’Alger avait pris l’habitude d’empiler les buts dans le championnat d’Algérie, autant avec le club de ses débuts, l’OM Ruisseau (1960-1962) qu’avec le CR Belouizdad (1962-1973). Si bien que l’Algérien est le meilleur buteur de l’histoire du championnat avec 150 réalisations. Le "Bélier" (Lalmas tient ce surnom de sa calvitie précoce, mais aussi de son redoutable jeu de tête) détient aussi le record de buts marqués en finale de la Coupe d’Algérie (6 buts en 3 finales). Mais Lalmas n’a pas été élu joueur algérien du siècle précédent (sondage réalisé en 1993 par l’hebdomadaire sportif Echibek auprès de 350 joueurs, entraîneurs, dirigeants, arbitres et journalistes) "juste" pour ses buts. Il avait en effet un bagage très complet qui lui permettait d’être à la fois à la construction et à la finition du jeu. L’ancien milieu offensif arrivait ainsi à faire le spectacle à lui seul. Lalmas faisait souvent des gestes techniques et des "trucs" qui régalaient le public. De plus, ses qualités de meneur d’hommes font qu’il était très respecté par ses adversaires et ses coéquipiers. Lalmas, en compagnie de Nassou , Abrouk, Hamiti, Djemaâ, Zerrar, Kalem, Selmi, Zitoun, Achour, Messahel, Madani ou encore Moha, écrit les belles pages du CRB dans les années 1960 et au début des années 1970. Le club algérois remporte en effet quatre fois le championnat (1965, 1966, 1969 et 1970), trois fois la Coupe d’Algérie (1966, 1969, 1970) et trois fois la Coupe Maghrébine de football (1970, 1971 et 1972).
Un but marqué au grand Lev Yachine
Mais Lalmas se distingue aussi en équipe nationale. Il n’a même pas 20 ans lorsqu’il est convoqué pour le premier match de l’équipe algérienne indépendante, le 6 janvier 1963 contre la Bulgarie. Évoluant en amateur en Algérie, Lalmas trouve néanmoins sa place parmi les Fennecs, malgré la présence des stars de la glorieuse équipe du FLN (Zitouni, Boubekeur, Bentifour, Mekhloufi....). Preuve en est le mémorable match amical le 4 novembre 1964 de l’Algérie contre la grande équipe de l’URSS, qui comptait alors dans ses rangs le meilleur gardien du monde, Lev Yachine. Menés 2-1 à la mi-temps, les Fennecs enregistrent en seconde période l’entrée du jeune Lalmas. Sur un corner, l’attaquant de St-Etienne Rachid Mekhloufi apostrophe le "Bélier" : "Eh petit, place ta tête ! ". Mekhloufi frappe le coup de pied de coin, Lalmas se faufile parmi les défenseurs russes et boxe de son front le cuir dans la cage du géant Yachine, permettant à son équipe d’égaliser. Lalmas fera ensuite sensation lors de la Coupe d’Afrique des Nations 1968 en Éthiopie. Même si l’Algérie ne passe pas le premier tour de la compétition, le meneur de jeu parvient à inscrire un triplé lors de la rencontre contre l’Ouganda (4-0). Alors au sommet de son art, il se voit décerner le titre de meilleur joueur de la CAN 1968. Lalmas, sélectionné à 73 reprises en équipe nationale, suscite l’admiration de ses coéquipiers. Saïd Ouchen, l’ancien gardien du NA Hussein Dey et de l’équipe nationale, qui a croisé à maintes reprises "El Kebch", dira de ce dernier : "Il était le meilleur joueur algérien de son époque et l’un des meilleurs au monde à son poste." Adbelhamid Salhi, l’ancienne star de l’Entente de Sétif des années 60 et 70, ne s’empêchera pas de dire : "Hacène était la référence numéro une du football algérien des années soixante. J’ai toujours été en admiration devant son immense talent et sa grande personnalité. En sélection nationale, il n’a pas cessé de m’encourager."
Ciblé par l’Olympique de Marseille
Grâce à son triplé face à l’Ouganda, Lalmas tape dans l’oeil des dirigeants belges d’Anderlecht, présents à Addis-Abeda. Mais le transfert avorte en raison du véto des autorités algériennes. Également ciblé par l’Olympique de Marseille, Lalmas bute de nouveau sur le refus catégorique des plus hautes sphères du pays. Il continuera donc de porter les couleurs du grand Chabab avant de rejoindre le NAHD où signent également ses anciens coéquipiers du CRB, Mokhtar Kalem et Hamid Boudjenoun. Freiné quelque peu dans ses ambitions par la non concrétisation de son transfert à l’étranger, il a du mal à retrouver son meilleur niveau. Se sentant sur le déclin, le "Bélier" décide de raccrocher les crampons à l’âge de 32 ans. Lalmas entamera ensuite une carrière d’entraineur au CRB mais la réussite n’est pas au rendez-vous. Selon Algérie-focus, son franc-parler le pousse parfois à l’excès, et il n’a pas que des amis dans le monde du football algérien. Lalmas choisit donc de prendre le chemin de l’anonymat et de se retirer d’un sport auquel il a tant donné et dont le nom restera à jamais lié.
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Re: Portraits et Histoire
Franco BARESI
Baresi, la défense taille patron
Au pays du catenaccio, Franco Baresi était un seigneur. Un libéro qui a révolutionné le poste une dizaine d'années après un certain Franz Beckenbauer. Baresi, c'était avant tout le patron qui causait peu, taclait fort, mais qui pouvait aussi caresser le cuir avec tendresse dans ses longues remontées balle au pied.
Cet artiste de la surface de réparation est resté fidèle pendant 20 ans, de 1977 à 1997, à l'AC Milan traversant avec le même professionnalisme les périodes de gloire et celles de la déchéance. Pendant 14 ans, de 1980 à 1994, il a honoré avec une rare efficacité pas moins de 81 sélections écrivant à grands coups de gueule et de tacles quelques unes des plus belles pages de la Nazionale.
Du haut de ses 176 centimètres, il a fait la pige pendant deux décennies à tous les gros bras de la profession. Défenseur hors normes, Baresi était aussi peu à son aise devant un micro qu’il était impressionnant sur le terrain.
Une ville, deux destins
Originaire de Travagliato, dans la province de Brescia en Italie du nord, Franco se retrouve orphelin à l'âge de 16 ans après avoir perdu ses parents à deux ans d'intervalle. Avec son frère Giuseppe de deux ans son aîné, ils décident en 1976 de tenter leur chance dans le football professionnel et vont taper à la porte de... l'Inter Milan. Le destin allait les séparer en leur faisant un incroyable pied de nez.
Giuseppe, solide milieu défensif, est en effet retenu et fera par la suite toute sa carrière à l'Inter (559 matches) avant de rester dans le staff technique des Nerazzurri. De son côté, Franco n'est pas retenu par les dirigeants de l'Inter qui le trouve trop chétif. Du coup, Baresi junior décide de proposer ses services à l'AC Milan, le grand rival qui ne laisse pas passer l’occasion.
Les deux frères s'installent à Milan, Franco passant quatre ans dans un cycle sports-études de Milanello. L’adolescent introverti et taciturne va alors concentrer sur le football toute la rage qu'il a en lui, travaillant comme un forcené. "A 18 ans, c'était déjà un vétéran pour son savoir", se rappelle Nils Liedholm qui le fait débuter en première division dans le calcio le 23 avril 1978 à Vérone.
L'année suivante Liedholm prend Baresi à part au terme du premier entraînement et lui dit : "Ne tiens en aucun cas compte de mes déclarations aux journalistes. Désormais, mon libéro titulaire ce sera toi". Ce sont les prémices de la légendaire défense Paolo Maldini, Franco Baresi, Alessandro Costacurta et Mauro Tassotti qui restera a jamais dans les annales du football italien.
L’AC Milan survole le championnat et remporte le titre en s'appuyant sur cette incroyable assise défensive. Dur sur l'homme, replaçant sans cesse sa défense, n'hésitant pas a pousser et à monter quand l'équipe est en difficulté, toujours placé comme par magie sur la course du ballon, Baresi n'a de cesse de donner l'exemple aux quatre coins du terrain.
Le respect par la perfection
Loin d’être un surdoué, c’était avant tout un incroyable perfectionniste respecté par tous ses coéquipiers y compris - et surtout - par les plus célèbres. "Il faut être irréprochable dans son comportement pour avoir l'estime et le respect des autres. L'entraînement, le travail et un comportement exemplaire vis a vis des tifosi sont des valeurs fondamentales qu'il ne faut pas galvauder", affirme-t-il encore aujourd'hui.
Quand le Milan a été relégué en Serie B sur tapis vert pour une sombre affaire de matches truqués, un seul homme restera à la barre, au-dessus de tout soupçon, arborant fièrement son brassard de capitaine dés l'âge de 22 ans. Franco Baresi est un fidèle. Il le restera toute sa vie. "Aujourd'hui les temps ont changé. Un joueur peut difficilement rester 15 ou 20 ans dans la même équipe. Le marché a beaucoup changé. Il y a beaucoup plus d'opportunités, c'est difficile de résister", reconnait-il.
Avec l'arrivée de Silvio Berlusconi en 1986, l'AC Milan connaît un nouvel élan. Sous la direction d'Arrigo Sacchi, Franco Baresi sera le patron de l'équipe des invincibles avec les Néerlandais Ruud Gullit, Marco van Basten et Frank Rijkaard qui allait survoler les années 80. Il est encore fidèle au poste à l'époque de Fabio Capello où les Rossoneri remportent quatre nouveaux titres de champion et une Coupe d'Europe des Clubs Champions avec la génération des Marcel Desailly, Zvonimir Boban et Dejan Savicevic.
Pourtant en 1997 il se résout a raccrocher les crampons après 20 saisons de loyaux services, une décision accueillie avec satisfaction par les plus grands attaquants évoluant en Europe. "Je venais de connaître une saison un peu difficile en raison de problèmes physiques. J'avais de plus en plus de difficultés pour récupérer. Et puis à 37 ans, on n’est plus tout jeune et après tant d'années, c'était normal de dire ‘basta’", explique-t-il. Deux ans plus tard, en 1999 il était élu joueur du siècle par les tifosi milanais.
Un sacre, une absence et des larmes
Barré pendant plusieurs saisons en équipe d'Italie par Gaetano Scirea, un autre monument, Baresi a pourtant remporté la Coupe du Monde de la FIFA, Espagne 1982 même s'il n'est jamais entré en jeu. Il a finalement fait ses grands débuts avec la Nazionale le 4 décembre 1982 à Florence contre la Roumanie. Mais ses relations avec Enzo Bearzot allaient se dégrader devant la volonté affichée du sélectionneur de le faire évoluer comme milieu défensif. Finalement, c'est son frère Giuseppe qui était retenu à ce poste pour la Coupe du Monde 1986 au Mexique, où la Squadra Azzurra allait faire pâle figure.
Avec l'arrivée d'Azeglio Vicini, il devient finalement l'un des piliers inamovibles de l'équipe, naturellement au poste de libéro. Premier à transformer son tir au but en demi-finale de la Coupe du Monde 1990 à domicile, il ne peut cependant empêcher l'élimination face à l'Argentine (1:1, 4:3 t.a.b). Quatre ans plus tard il se retrouve confronté à la même épreuve, mais cette fois en finale face au Brésil.
Sa présence sur le terrain avec le brassard est déjà un petit miracle. En effet, blessé au genou le 23 juin contre la Norvège en phase de poules, il est immédiatement opéré du ménisque et se fixe la finale comme objectif. Le 17 juillet à Pasadena il est présent au rendez-vous. Après un match héroïque, il est encore le premier à s'avancer pour effectuer son tir au but. Mais cette fois sa frappe passe largement au dessus, tout comme celle de Roberto Baggio, tandis que celle de Daniele Massaro est arrêtée par Taffarel.
Le Brésil remporte la rencontre et le tournoi et, pour la première fois, on a pu voir des larmes couler sur le visage buriné du vieux guerrier.
Fifa.com (14/09/2011)
Baresi, la défense taille patron
Au pays du catenaccio, Franco Baresi était un seigneur. Un libéro qui a révolutionné le poste une dizaine d'années après un certain Franz Beckenbauer. Baresi, c'était avant tout le patron qui causait peu, taclait fort, mais qui pouvait aussi caresser le cuir avec tendresse dans ses longues remontées balle au pied.
Cet artiste de la surface de réparation est resté fidèle pendant 20 ans, de 1977 à 1997, à l'AC Milan traversant avec le même professionnalisme les périodes de gloire et celles de la déchéance. Pendant 14 ans, de 1980 à 1994, il a honoré avec une rare efficacité pas moins de 81 sélections écrivant à grands coups de gueule et de tacles quelques unes des plus belles pages de la Nazionale.
Du haut de ses 176 centimètres, il a fait la pige pendant deux décennies à tous les gros bras de la profession. Défenseur hors normes, Baresi était aussi peu à son aise devant un micro qu’il était impressionnant sur le terrain.
Une ville, deux destins
Originaire de Travagliato, dans la province de Brescia en Italie du nord, Franco se retrouve orphelin à l'âge de 16 ans après avoir perdu ses parents à deux ans d'intervalle. Avec son frère Giuseppe de deux ans son aîné, ils décident en 1976 de tenter leur chance dans le football professionnel et vont taper à la porte de... l'Inter Milan. Le destin allait les séparer en leur faisant un incroyable pied de nez.
Giuseppe, solide milieu défensif, est en effet retenu et fera par la suite toute sa carrière à l'Inter (559 matches) avant de rester dans le staff technique des Nerazzurri. De son côté, Franco n'est pas retenu par les dirigeants de l'Inter qui le trouve trop chétif. Du coup, Baresi junior décide de proposer ses services à l'AC Milan, le grand rival qui ne laisse pas passer l’occasion.
Les deux frères s'installent à Milan, Franco passant quatre ans dans un cycle sports-études de Milanello. L’adolescent introverti et taciturne va alors concentrer sur le football toute la rage qu'il a en lui, travaillant comme un forcené. "A 18 ans, c'était déjà un vétéran pour son savoir", se rappelle Nils Liedholm qui le fait débuter en première division dans le calcio le 23 avril 1978 à Vérone.
L'année suivante Liedholm prend Baresi à part au terme du premier entraînement et lui dit : "Ne tiens en aucun cas compte de mes déclarations aux journalistes. Désormais, mon libéro titulaire ce sera toi". Ce sont les prémices de la légendaire défense Paolo Maldini, Franco Baresi, Alessandro Costacurta et Mauro Tassotti qui restera a jamais dans les annales du football italien.
L’AC Milan survole le championnat et remporte le titre en s'appuyant sur cette incroyable assise défensive. Dur sur l'homme, replaçant sans cesse sa défense, n'hésitant pas a pousser et à monter quand l'équipe est en difficulté, toujours placé comme par magie sur la course du ballon, Baresi n'a de cesse de donner l'exemple aux quatre coins du terrain.
Le respect par la perfection
Loin d’être un surdoué, c’était avant tout un incroyable perfectionniste respecté par tous ses coéquipiers y compris - et surtout - par les plus célèbres. "Il faut être irréprochable dans son comportement pour avoir l'estime et le respect des autres. L'entraînement, le travail et un comportement exemplaire vis a vis des tifosi sont des valeurs fondamentales qu'il ne faut pas galvauder", affirme-t-il encore aujourd'hui.
Quand le Milan a été relégué en Serie B sur tapis vert pour une sombre affaire de matches truqués, un seul homme restera à la barre, au-dessus de tout soupçon, arborant fièrement son brassard de capitaine dés l'âge de 22 ans. Franco Baresi est un fidèle. Il le restera toute sa vie. "Aujourd'hui les temps ont changé. Un joueur peut difficilement rester 15 ou 20 ans dans la même équipe. Le marché a beaucoup changé. Il y a beaucoup plus d'opportunités, c'est difficile de résister", reconnait-il.
Avec l'arrivée de Silvio Berlusconi en 1986, l'AC Milan connaît un nouvel élan. Sous la direction d'Arrigo Sacchi, Franco Baresi sera le patron de l'équipe des invincibles avec les Néerlandais Ruud Gullit, Marco van Basten et Frank Rijkaard qui allait survoler les années 80. Il est encore fidèle au poste à l'époque de Fabio Capello où les Rossoneri remportent quatre nouveaux titres de champion et une Coupe d'Europe des Clubs Champions avec la génération des Marcel Desailly, Zvonimir Boban et Dejan Savicevic.
Pourtant en 1997 il se résout a raccrocher les crampons après 20 saisons de loyaux services, une décision accueillie avec satisfaction par les plus grands attaquants évoluant en Europe. "Je venais de connaître une saison un peu difficile en raison de problèmes physiques. J'avais de plus en plus de difficultés pour récupérer. Et puis à 37 ans, on n’est plus tout jeune et après tant d'années, c'était normal de dire ‘basta’", explique-t-il. Deux ans plus tard, en 1999 il était élu joueur du siècle par les tifosi milanais.
Un sacre, une absence et des larmes
Barré pendant plusieurs saisons en équipe d'Italie par Gaetano Scirea, un autre monument, Baresi a pourtant remporté la Coupe du Monde de la FIFA, Espagne 1982 même s'il n'est jamais entré en jeu. Il a finalement fait ses grands débuts avec la Nazionale le 4 décembre 1982 à Florence contre la Roumanie. Mais ses relations avec Enzo Bearzot allaient se dégrader devant la volonté affichée du sélectionneur de le faire évoluer comme milieu défensif. Finalement, c'est son frère Giuseppe qui était retenu à ce poste pour la Coupe du Monde 1986 au Mexique, où la Squadra Azzurra allait faire pâle figure.
Avec l'arrivée d'Azeglio Vicini, il devient finalement l'un des piliers inamovibles de l'équipe, naturellement au poste de libéro. Premier à transformer son tir au but en demi-finale de la Coupe du Monde 1990 à domicile, il ne peut cependant empêcher l'élimination face à l'Argentine (1:1, 4:3 t.a.b). Quatre ans plus tard il se retrouve confronté à la même épreuve, mais cette fois en finale face au Brésil.
Sa présence sur le terrain avec le brassard est déjà un petit miracle. En effet, blessé au genou le 23 juin contre la Norvège en phase de poules, il est immédiatement opéré du ménisque et se fixe la finale comme objectif. Le 17 juillet à Pasadena il est présent au rendez-vous. Après un match héroïque, il est encore le premier à s'avancer pour effectuer son tir au but. Mais cette fois sa frappe passe largement au dessus, tout comme celle de Roberto Baggio, tandis que celle de Daniele Massaro est arrêtée par Taffarel.
Le Brésil remporte la rencontre et le tournoi et, pour la première fois, on a pu voir des larmes couler sur le visage buriné du vieux guerrier.
Fifa.com (14/09/2011)
Re: Portraits et Histoire
Lev Yachine, la « panthère noire »
Retour sur la vie de celui qui est considéré encore aujourd’hui comme le meilleur gardien de but de l’histoire.
Lev Ivanovich Yachine est né le 22 octobre 1929 à Moscou, dans une famille d’ouvriers. C’est l’époque du début de la collectivisation et des plans quinquennaux orchestrés par Staline, seul à la tête de l’URSS depuis 1927. Les temps sont durs. Les ouvriers travaillent de 16 à 18 heures par jour, contraints de réaliser des quotas surhumains. Les repas sont sommaires, la sous-nutrition légion, les famines fréquentes. Entre 1931 et 1933, six millions de soviétiques meurent de la faim. C’est dans ce contexte que grandit Yachine, qui trouve dans le football le moyen d’oublier les difficultés du quotidien.
« Je rêvais de marquer des buts »
Deux ans après l’éclatement de la Seconde guerre mondiale, en 1941, il est appelé à travailler dans l’usine de fabrication d’avions qui emploie ses parents à Tuchino, dans la banlieue de Moscou. Il est contraint de mettre le football de côté, pour participer à l’effort de guerre. À 16 ans, en 1945, il est intégré dans l’équipe de foot de l’usine. « J’ai demandé à jouer en attaque car je rêvais de marquer des buts », a-t-il expliqué. Il débuta ainsi ailier gauche, avant de peu à peu reculer pour finir dans les buts. Là, il s’inspire d’Alexei Khomich, dit « le Tigre », le gardien du Dynamo Moscou et de l’URSS dont il a suivi les exploits à la radio lors de la tournée triomphale du club moscovite en Angleterre en 1945. Il est remarqué par Arkady Chernyshev, membre de l’encadrement du… Dynamo. Il intègre alors les équipes de jeunes du plus ancien club soviétique.
Yachine poursuit sa progression, mais il est barré par Khomich, son mentor, titulaire indiscutable. Il doit ainsi attendre 1950 pour faire sa première en apparition en équipe première. Il disputera deux rencontres en championnat cette année-là, profitant d’une blessure de Khomich. Des débuts loin d’être convaincants : il encaisse notamment un but sur un dégagement d’un gardien adverse. Il n’a pas convaincu, et restera pour les trois années suivantes avec la réserve. Parallèlement, il garde les cages de l’équipe de hockey sur glace du Dynamo, avec un certain succès puisqu’il remporte la coupe de Russie en 1953. 1953, année tournant pour la carrière de Lev Yachine. Alexei Khomich transféré au Dinamo Minsk, il devient titulaire. Il le restera pendant dix-sept ans.
Lev Yachine était un gardien hors du commun. Pour son apparence, d’abord. Avec son athlétique mètre 89, il en imposait. Un gabarit inhabituel pour l’époque, qui lui valut le surnom de « Tour Eiffel » par les Français. Mais il était surtout un gardien incroyablement doué. Qui de mieux pour en témoigner que ceux qui l’ont vu jouer ? Il était « excellent dans tous les domaines, sur sa ligne, dans la surface de réparation… », indique Sepp Maier, ancien gardien du Bayern Munich (1965-1979) et de la sélection allemande (1966-1979). Pour Gordon Banks, emblématique gardien anglais, « il faisait de grands arrêts, savait réduire les angles de tir et intercepter les centres ».
Pionnier
Toujours vêtu de noir sur le terrain, on l’appelait la « Panthère noire », ou l’« Araignée noire ». Car il était doté d’une détente de félin, et ses réflexes laissaient croire qu’il avait bien plus que deux bras. Excellent sur sa ligne, il l’était. Mais c’est aussi pour d’autres aspects de son jeu qu’il fut un gardien si spécial. Il était un pionnier. Le premier portier à sortir de sa surface pour couper une ouverture adverse, inventant ainsi la notion de « gardien-libéro ». Le premier, aussi, à recourir aux poings pour dégager des ballons aériens difficiles, ne cherchant plus systématiquement à les capter. Le premier à relancer vite à la main pour initier des contre-attaques. Le premier, enfin, à affirmer son leadership sur sa défense, à asseoir son autorité dans sa surface tant physiquement par ses sorties que vocalement par ses directives. Sa femme Valentina lui reprochait d’ailleurs de trop crier sur le terrain. Lev Yachine a donné une autre dimension au poste de gardien de but. Il en a étoffé le rôle, élargi les fonctions. Finis les gardiens qui restent sur leur ligne, uniquement destinés à stopper les tirs adverses. Yachine a contribué à installer les portiers au cœur du jeu.
Avec lui dans les buts, le Dynamo, club de la police lié directement au ministère de l’intérieur, disposait d’un atout de taille dans la lutte avec son grand rival du Spartak Moscou, club des syndicats, pour la suprématie du football soviétique (avant l’avènement du Dynamo Kiev à la fin des années 60). Si, pendant la carrière de Yachine (1950-1970), le plus couronné fut le second (six titres de champion, quatre coupes de Russie), le gardien mena son équipe à cinq titres de champion (en 1954, 1955, 1957, 1959 et 1963), six deuxièmes places et trois coupes de Russie. Seul regret : le Dynamo Moscou ne prit pas part aux compétitions européennes avant la saison 1971-1972. Dans le contexte de la guerre froide, avec une URSS repliée sur elle-même, le seul moyen pour Yachine d’être reconnu hors des frontières soviétiques était alors de briller en sélection.
En 1954, à peine un an après son intronisation comme titulaire dans les buts du Dynamo, il est appelé à évoluer sous le maillot rouge. Des débuts couronnés de succès : aux Jeux Olympiques de Melbourne (Australie) en 1956, l’URSS décroche la médaille d’or. Yachine n’a concédé que deux buts en quatre rencontres. Mais cette compétition, disputée entre joueurs amateurs, n’a pas le prestige d’une Coupe du monde. La « panthère noire » est du voyage en Suède en 1958, et c’est à cette occasion que son talent se révèle à la face du monde. L’URSS atteint les quarts de finale du Mondial, où elle est battue par l’hôte suédois (2-0). Mais Yachine a impressionné, et figure dans l’équipe-type du tournoi.
Il confirme son nouveau statut deux ans plus tard, en 1960, à l’occasion de la première Coupe d’Europe des nations (ancêtre de l’Euro), disputée en France. Sous l’impulsion de son dernier rempart, porté en triomphe à l’issue de la demi-finale remportée face à la Tchécoslovaquie (3-0), L’URSS se hisse aisément en finale, où elle affronte une autre sélection du bloc de l’Est, la Yougoslavie. Yachine est une nouvelle fois impérial dans les buts, et pousse les canonniers yougoslaves, qui ont passé cinq buts aux Bleus en demi (4-5), à la prolongation (1-1). Un but de Ponedelnik à la 113e minute permet aux Soviétiques de décrocher leur premier trophée international.
Ballon d’Or 1963
Petit à petit, la légende Yachine se construit. En 1962, lors de la Coupe du monde au Chili, il tient sa place malgré deux commotions cérébrales pendant le tournoi. Il commet de manière compréhensible des erreurs inhabituelles, concédant notamment le seul corner direct jamais inscrit en Coupe du monde, face à la Colombie (4-4). L’URSS est à nouveau éliminée en quarts face à l’hôte de la compétition. L’Équipeannonce Yachine, à bientôt 33 ans, sur la pente descendante.
Mais il n’en est rien, bien au contraire. En octobre de l’année suivante, il participe à un match de gala de la FIFA, organisé à Wembley pour célébrer les cent ans d’existence du football en Angleterre. Si son équipe s’incline, Yachine n’a pas concédé de buts lors de la mi-temps qu’il a disputée, et a même impressionné par ses multiples arrêts. Une prestation qui accroît sa renommée. Quelques semaines plus tard, il est élu Ballon d’Or, devançant l’Italien Gianni Rivera et l’Anglais Jimmy Greaves. Il est le premier gardien récompensé, le seul encore à ce jour. Sa réputation est planétaire. Il est une référence, le meilleur gardien du monde.
En 1964, l’URSS est encore au rendez-vous de la Coupe d’Europe des Nations et atteint sa deuxième finale consécutive. Mais face à une Espagne à domicile, dans un duel à haute symbolique politique (franquisme contre communisme), elle s’incline à Bernabeu (2-1). Yachine est toutefois nommé meilleur gardien du tournoi. Il est également honoré de la sorte lors de la Coupe du monde 1966, en Angleterre. Les Soviétiques y échouent en demi-finale et terminent quatrièmes, la meilleure performance de leur histoire.
Mais à 36 ans, le poids des années commence à se faire sentir. En 1967, il effectue sa dernière apparition sous le maillot de l’URSS, totalisant au final 78 sélections. Il est certes du voyage pour la Coupe du monde 1970 au Mexique, mais dans un rôle de conseil. Sa carrière au Dynamo Moscou s’achève cette même année, et un jubilé est organisé en mai 1971 au Lenin Stadium de Moscou. 100 000 personnes viennent lui rendre hommage, ainsi que de nombreuses stars du foot, comme Pelé, Eusébio ou Beckenbauer.
« Club Yachine »
Au total, Lev Yachine aurait disputé 812 rencontres officielles, dont 207 sans encaisser de buts. Avec 326 matchs, il est le deuxième joueur à avoir le plus porté le maillot du Dynamo en championnat, derrière Aleksandr Novikov (327). S’il est difficile de vérifier la véracité de certaines statistiques, une est particulièrement éloquente : Yachine aurait arrêté près de 150 penalties dans sa carrière. Il y prenait un plaisir tout particulier : « La joie de voir Yuri Gagarin voler dans l’espace est seulement dépassée par la joie d’un bon arrêt de penalty », dit-il ainsi un jour.
Les crampons raccrochés, il occupe diverses fonctions administratives au Dynamo, conseillant également les gardiens du club. Il est en outre membre du comité des sports de l’Union soviétique. Le 20 mars 1990, il décède des suites de complications après l’amputation d’une jambe, la faute à un problème au genou contracté quatre ans plus tôt.
On l’a entraperçu, les honneurs sportifs ont été nombreux. Outre son Ballon d’Or 1963, Lev Yachine a été cité à trois autres reprises dans les cinq premiers (1956, 1960, 1961), figuré six fois dans le top 10, et terminé neuf fois meilleur gardien. En son hommage, une statue de bronze a été édifiée au Dynamo Stadium. En 1994, la FIFA crée le prix Lev Yachine du meilleur gardien en Coupe du monde. En 1999, Yachine est élu « sportif russe du siècle ». Il est également nommé dans l’équipe-type du XXe siècle par la FIFA. En Russie, les gardiens totalisant au moins cent matchs sans encaisser de but font partie du « club Yachine ».
Mais son talent ne pouvait pas se cantonner à la sphère sportive. Les dirigeants soviétiques ont rapidement compris l’intérêt qu’ils avaient à mettre Yachine en avant. En 1967, il fut ainsi honoroé de l’Ordre de Lénine (la plus haute récompense en URSS), pour services exceptionnels rendus à l’État. À sa mort, en 1990, on lui attribua le titre de Héros du travail socialiste. Là où Eduard Streltsov, autre grand talent du football soviétique de l’époque (lire à son sujet l’excellente saga en deux parties des Cahiers du foot, ici et là), était vu comme un rebelle et un élément nocif au régime, le discret et humble Yachine faisait exception dans l’habituelle promotion des vertus collectives. Avoir évolué pendant vingt ans au Dynamo, club du ministère de l’intérieur, à qui il a tant apporté, a certainement aidé. Une telle fidélité interpelle : Yachine était-il partisan du régime soviétique ? Difficile à dire. Discret, il n’a donné que de rares interviews. Il n’était en tout cas, comme les autres grands joueurs en URSS, pas libre de ses mouvements. Le régime décidait des transferts des meilleurs, d’autant plus au Dynamo, dont la devise, « Le pouvoir en mouvement », parle d’elle-même. L’« araignée noire » était bien trop précieuse pour être envoyée ailleurs.
Haine d’encaisser un but
Gardien hors normes, Lev Yachine a donné à son poste une autre dimension. Sa haine viscérale d’encaisser un but était son moteur. « Quel genre de gardien est celui qui n’est pas tourmenté par le but qu’il a concédé ? Il doit être tourmenté ! Et s’il est calme, cela signifie la fin. Peu importe ce qu’il a fait dans le passé, il n’a pas de futur. » Encore aujourd’hui, il est vu comme le meilleur gardien de l’histoire, même par ceux qui ne l’ont jamais vu jouer. Sa réputation le précède, préservée de l’action du temps et de l’érosion des mémoires. Nombreux sont et ont été les grands joueurs. Mais peu ont réellement influencé l’évolution du jeu. Lev Yachine est de ceux-là.
Lev Ivanovich Yachine (1929-1990)
URSS (1954-1967)
78 sélections
Champion olympique 1956
Champion d’Europe 1960
Vice-champion d’Europe 1964
Club
1950-1970
Dynamo Moscou (326 matchs)
Champion de Russie 1954, 1955, 1957, 1959 et 1963
Vainqueur de la Coupe de Russie en 1953, 1967 et 1970
Autres
Ballon d’Or 1963
Gardien de but européen de l’année 1956, 1957, 1959, 1960, 1961, 1963, 1964, 1965 et 1966
Élu « meilleur gardien de but du siècle » au niveau mondial, européen et russe par l’IFFHS
Élu « sportif russe du siècle » en 1999 par un jury de journalistes sportifs
Décoré de l’Ordre de Lénine en 1967
Fait Héros du travail soviétique en 1990
A World of Football
Retour sur la vie de celui qui est considéré encore aujourd’hui comme le meilleur gardien de but de l’histoire.
Lev Ivanovich Yachine est né le 22 octobre 1929 à Moscou, dans une famille d’ouvriers. C’est l’époque du début de la collectivisation et des plans quinquennaux orchestrés par Staline, seul à la tête de l’URSS depuis 1927. Les temps sont durs. Les ouvriers travaillent de 16 à 18 heures par jour, contraints de réaliser des quotas surhumains. Les repas sont sommaires, la sous-nutrition légion, les famines fréquentes. Entre 1931 et 1933, six millions de soviétiques meurent de la faim. C’est dans ce contexte que grandit Yachine, qui trouve dans le football le moyen d’oublier les difficultés du quotidien.
« Je rêvais de marquer des buts »
Deux ans après l’éclatement de la Seconde guerre mondiale, en 1941, il est appelé à travailler dans l’usine de fabrication d’avions qui emploie ses parents à Tuchino, dans la banlieue de Moscou. Il est contraint de mettre le football de côté, pour participer à l’effort de guerre. À 16 ans, en 1945, il est intégré dans l’équipe de foot de l’usine. « J’ai demandé à jouer en attaque car je rêvais de marquer des buts », a-t-il expliqué. Il débuta ainsi ailier gauche, avant de peu à peu reculer pour finir dans les buts. Là, il s’inspire d’Alexei Khomich, dit « le Tigre », le gardien du Dynamo Moscou et de l’URSS dont il a suivi les exploits à la radio lors de la tournée triomphale du club moscovite en Angleterre en 1945. Il est remarqué par Arkady Chernyshev, membre de l’encadrement du… Dynamo. Il intègre alors les équipes de jeunes du plus ancien club soviétique.
Yachine poursuit sa progression, mais il est barré par Khomich, son mentor, titulaire indiscutable. Il doit ainsi attendre 1950 pour faire sa première en apparition en équipe première. Il disputera deux rencontres en championnat cette année-là, profitant d’une blessure de Khomich. Des débuts loin d’être convaincants : il encaisse notamment un but sur un dégagement d’un gardien adverse. Il n’a pas convaincu, et restera pour les trois années suivantes avec la réserve. Parallèlement, il garde les cages de l’équipe de hockey sur glace du Dynamo, avec un certain succès puisqu’il remporte la coupe de Russie en 1953. 1953, année tournant pour la carrière de Lev Yachine. Alexei Khomich transféré au Dinamo Minsk, il devient titulaire. Il le restera pendant dix-sept ans.
Lev Yachine était un gardien hors du commun. Pour son apparence, d’abord. Avec son athlétique mètre 89, il en imposait. Un gabarit inhabituel pour l’époque, qui lui valut le surnom de « Tour Eiffel » par les Français. Mais il était surtout un gardien incroyablement doué. Qui de mieux pour en témoigner que ceux qui l’ont vu jouer ? Il était « excellent dans tous les domaines, sur sa ligne, dans la surface de réparation… », indique Sepp Maier, ancien gardien du Bayern Munich (1965-1979) et de la sélection allemande (1966-1979). Pour Gordon Banks, emblématique gardien anglais, « il faisait de grands arrêts, savait réduire les angles de tir et intercepter les centres ».
Pionnier
Toujours vêtu de noir sur le terrain, on l’appelait la « Panthère noire », ou l’« Araignée noire ». Car il était doté d’une détente de félin, et ses réflexes laissaient croire qu’il avait bien plus que deux bras. Excellent sur sa ligne, il l’était. Mais c’est aussi pour d’autres aspects de son jeu qu’il fut un gardien si spécial. Il était un pionnier. Le premier portier à sortir de sa surface pour couper une ouverture adverse, inventant ainsi la notion de « gardien-libéro ». Le premier, aussi, à recourir aux poings pour dégager des ballons aériens difficiles, ne cherchant plus systématiquement à les capter. Le premier à relancer vite à la main pour initier des contre-attaques. Le premier, enfin, à affirmer son leadership sur sa défense, à asseoir son autorité dans sa surface tant physiquement par ses sorties que vocalement par ses directives. Sa femme Valentina lui reprochait d’ailleurs de trop crier sur le terrain. Lev Yachine a donné une autre dimension au poste de gardien de but. Il en a étoffé le rôle, élargi les fonctions. Finis les gardiens qui restent sur leur ligne, uniquement destinés à stopper les tirs adverses. Yachine a contribué à installer les portiers au cœur du jeu.
Avec lui dans les buts, le Dynamo, club de la police lié directement au ministère de l’intérieur, disposait d’un atout de taille dans la lutte avec son grand rival du Spartak Moscou, club des syndicats, pour la suprématie du football soviétique (avant l’avènement du Dynamo Kiev à la fin des années 60). Si, pendant la carrière de Yachine (1950-1970), le plus couronné fut le second (six titres de champion, quatre coupes de Russie), le gardien mena son équipe à cinq titres de champion (en 1954, 1955, 1957, 1959 et 1963), six deuxièmes places et trois coupes de Russie. Seul regret : le Dynamo Moscou ne prit pas part aux compétitions européennes avant la saison 1971-1972. Dans le contexte de la guerre froide, avec une URSS repliée sur elle-même, le seul moyen pour Yachine d’être reconnu hors des frontières soviétiques était alors de briller en sélection.
En 1954, à peine un an après son intronisation comme titulaire dans les buts du Dynamo, il est appelé à évoluer sous le maillot rouge. Des débuts couronnés de succès : aux Jeux Olympiques de Melbourne (Australie) en 1956, l’URSS décroche la médaille d’or. Yachine n’a concédé que deux buts en quatre rencontres. Mais cette compétition, disputée entre joueurs amateurs, n’a pas le prestige d’une Coupe du monde. La « panthère noire » est du voyage en Suède en 1958, et c’est à cette occasion que son talent se révèle à la face du monde. L’URSS atteint les quarts de finale du Mondial, où elle est battue par l’hôte suédois (2-0). Mais Yachine a impressionné, et figure dans l’équipe-type du tournoi.
Il confirme son nouveau statut deux ans plus tard, en 1960, à l’occasion de la première Coupe d’Europe des nations (ancêtre de l’Euro), disputée en France. Sous l’impulsion de son dernier rempart, porté en triomphe à l’issue de la demi-finale remportée face à la Tchécoslovaquie (3-0), L’URSS se hisse aisément en finale, où elle affronte une autre sélection du bloc de l’Est, la Yougoslavie. Yachine est une nouvelle fois impérial dans les buts, et pousse les canonniers yougoslaves, qui ont passé cinq buts aux Bleus en demi (4-5), à la prolongation (1-1). Un but de Ponedelnik à la 113e minute permet aux Soviétiques de décrocher leur premier trophée international.
Ballon d’Or 1963
Petit à petit, la légende Yachine se construit. En 1962, lors de la Coupe du monde au Chili, il tient sa place malgré deux commotions cérébrales pendant le tournoi. Il commet de manière compréhensible des erreurs inhabituelles, concédant notamment le seul corner direct jamais inscrit en Coupe du monde, face à la Colombie (4-4). L’URSS est à nouveau éliminée en quarts face à l’hôte de la compétition. L’Équipeannonce Yachine, à bientôt 33 ans, sur la pente descendante.
Mais il n’en est rien, bien au contraire. En octobre de l’année suivante, il participe à un match de gala de la FIFA, organisé à Wembley pour célébrer les cent ans d’existence du football en Angleterre. Si son équipe s’incline, Yachine n’a pas concédé de buts lors de la mi-temps qu’il a disputée, et a même impressionné par ses multiples arrêts. Une prestation qui accroît sa renommée. Quelques semaines plus tard, il est élu Ballon d’Or, devançant l’Italien Gianni Rivera et l’Anglais Jimmy Greaves. Il est le premier gardien récompensé, le seul encore à ce jour. Sa réputation est planétaire. Il est une référence, le meilleur gardien du monde.
En 1964, l’URSS est encore au rendez-vous de la Coupe d’Europe des Nations et atteint sa deuxième finale consécutive. Mais face à une Espagne à domicile, dans un duel à haute symbolique politique (franquisme contre communisme), elle s’incline à Bernabeu (2-1). Yachine est toutefois nommé meilleur gardien du tournoi. Il est également honoré de la sorte lors de la Coupe du monde 1966, en Angleterre. Les Soviétiques y échouent en demi-finale et terminent quatrièmes, la meilleure performance de leur histoire.
Mais à 36 ans, le poids des années commence à se faire sentir. En 1967, il effectue sa dernière apparition sous le maillot de l’URSS, totalisant au final 78 sélections. Il est certes du voyage pour la Coupe du monde 1970 au Mexique, mais dans un rôle de conseil. Sa carrière au Dynamo Moscou s’achève cette même année, et un jubilé est organisé en mai 1971 au Lenin Stadium de Moscou. 100 000 personnes viennent lui rendre hommage, ainsi que de nombreuses stars du foot, comme Pelé, Eusébio ou Beckenbauer.
« Club Yachine »
Au total, Lev Yachine aurait disputé 812 rencontres officielles, dont 207 sans encaisser de buts. Avec 326 matchs, il est le deuxième joueur à avoir le plus porté le maillot du Dynamo en championnat, derrière Aleksandr Novikov (327). S’il est difficile de vérifier la véracité de certaines statistiques, une est particulièrement éloquente : Yachine aurait arrêté près de 150 penalties dans sa carrière. Il y prenait un plaisir tout particulier : « La joie de voir Yuri Gagarin voler dans l’espace est seulement dépassée par la joie d’un bon arrêt de penalty », dit-il ainsi un jour.
Les crampons raccrochés, il occupe diverses fonctions administratives au Dynamo, conseillant également les gardiens du club. Il est en outre membre du comité des sports de l’Union soviétique. Le 20 mars 1990, il décède des suites de complications après l’amputation d’une jambe, la faute à un problème au genou contracté quatre ans plus tôt.
On l’a entraperçu, les honneurs sportifs ont été nombreux. Outre son Ballon d’Or 1963, Lev Yachine a été cité à trois autres reprises dans les cinq premiers (1956, 1960, 1961), figuré six fois dans le top 10, et terminé neuf fois meilleur gardien. En son hommage, une statue de bronze a été édifiée au Dynamo Stadium. En 1994, la FIFA crée le prix Lev Yachine du meilleur gardien en Coupe du monde. En 1999, Yachine est élu « sportif russe du siècle ». Il est également nommé dans l’équipe-type du XXe siècle par la FIFA. En Russie, les gardiens totalisant au moins cent matchs sans encaisser de but font partie du « club Yachine ».
Mais son talent ne pouvait pas se cantonner à la sphère sportive. Les dirigeants soviétiques ont rapidement compris l’intérêt qu’ils avaient à mettre Yachine en avant. En 1967, il fut ainsi honoroé de l’Ordre de Lénine (la plus haute récompense en URSS), pour services exceptionnels rendus à l’État. À sa mort, en 1990, on lui attribua le titre de Héros du travail socialiste. Là où Eduard Streltsov, autre grand talent du football soviétique de l’époque (lire à son sujet l’excellente saga en deux parties des Cahiers du foot, ici et là), était vu comme un rebelle et un élément nocif au régime, le discret et humble Yachine faisait exception dans l’habituelle promotion des vertus collectives. Avoir évolué pendant vingt ans au Dynamo, club du ministère de l’intérieur, à qui il a tant apporté, a certainement aidé. Une telle fidélité interpelle : Yachine était-il partisan du régime soviétique ? Difficile à dire. Discret, il n’a donné que de rares interviews. Il n’était en tout cas, comme les autres grands joueurs en URSS, pas libre de ses mouvements. Le régime décidait des transferts des meilleurs, d’autant plus au Dynamo, dont la devise, « Le pouvoir en mouvement », parle d’elle-même. L’« araignée noire » était bien trop précieuse pour être envoyée ailleurs.
Haine d’encaisser un but
Gardien hors normes, Lev Yachine a donné à son poste une autre dimension. Sa haine viscérale d’encaisser un but était son moteur. « Quel genre de gardien est celui qui n’est pas tourmenté par le but qu’il a concédé ? Il doit être tourmenté ! Et s’il est calme, cela signifie la fin. Peu importe ce qu’il a fait dans le passé, il n’a pas de futur. » Encore aujourd’hui, il est vu comme le meilleur gardien de l’histoire, même par ceux qui ne l’ont jamais vu jouer. Sa réputation le précède, préservée de l’action du temps et de l’érosion des mémoires. Nombreux sont et ont été les grands joueurs. Mais peu ont réellement influencé l’évolution du jeu. Lev Yachine est de ceux-là.
Lev Ivanovich Yachine (1929-1990)
URSS (1954-1967)
78 sélections
Champion olympique 1956
Champion d’Europe 1960
Vice-champion d’Europe 1964
Club
1950-1970
Dynamo Moscou (326 matchs)
Champion de Russie 1954, 1955, 1957, 1959 et 1963
Vainqueur de la Coupe de Russie en 1953, 1967 et 1970
Autres
Ballon d’Or 1963
Gardien de but européen de l’année 1956, 1957, 1959, 1960, 1961, 1963, 1964, 1965 et 1966
Élu « meilleur gardien de but du siècle » au niveau mondial, européen et russe par l’IFFHS
Élu « sportif russe du siècle » en 1999 par un jury de journalistes sportifs
Décoré de l’Ordre de Lénine en 1967
Fait Héros du travail soviétique en 1990
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Re: Portraits et Histoire
DIDI, l'art de tout rendre facile
La finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Suède 1958™ a débuté depuis quatre minutes et les locaux mènent déjà 1:0, grâce à un but de Nils Liedholm. Didi va chercher le ballon au fond des filets. Ensuite, au lieu d'entamer un sprint en direction du centre du terrain, comme on pourrait s'y attendre dans un tel contexte, le milieu de terrain brésilien tient le ballon d'une main et se dirige lentement vers le rond central, avant d'effectuer calmement le deuxième engagement de la partie au stade Rasunda de Solna.
Dans sa démarche comme dans son attitude, Didi dégageait une sérénité impressionnante. En même temps, il envoyait un message clair à tout le monde, coéquipiers comme adversaires. Waldir Pereira, de son vrai nom, n'a jamais confondu vitesse et précipitation. Pour lui, ce n'était pas la rapidité qui permettait de maîtriser le cuir, mais bien la simplicité et l'application.
"Je m'étais déjà replacé sur l'aile gauche, quand je vois Didi revenir vers le centre du terrain en marchant, le ballon à la main. Je cours vers lui et je lui dis : 'Didi, magne-toi, on perd.' Lui me répond : 'Garde ton calme, petit. Rien n'a changé. On est toujours meilleurs qu'eux. Il n'y a aucun problème. On va inverser le score", raconte Zagallo à FIFA.com. "Cinq minutes plus tard, on égalisait. Le reste appartient à l'histoire. C'était Didi tout craché : il avait l'art de tout rendre facile."
Pourquoi se salir ?
Lorsqu'il a sonné - à sa manière - la révolte brésilienne qui a permis à la Seleção de finalement s'imposer 5:2 et de remporter ainsi, en 1958, sa première Coupe du Monde de la FIFA™, Didi avait déjà 30 ans. Dans son pays, c'était une idole, en particulier à Fluminense et à Botafogo, deux clubs dont il avait fait le bonheur.
Pourtant, les reproches concernant sa soi-disant lenteur ne cessaient pas. Malheureusement, on fait trop souvent l'amalgame entre calme et lenteur, entre sagesse et manque de volonté. C'est ainsi que son passage en 1959 par le Real Madrid, où évoluaient à l'époque Alfredo Di Stéfano et Ferenc Puskás, s'est terminé avec beaucoup de frustration pour Didi, comme l'intéressé l'a rappelé en 1987 dans un entretien accordé au magazine sportif brésilien Placar.
"Les Espagnols adorent voir les joueurs tacler, tomber. Moi, je n'ai jamais fait un seul tacle de ma vie. À la fin d'un match, mon maillot et mon short étaient comme s'ils venaient de sortir de la machine à laver. En Espagne, on n'admet pas ça. Au bout d'un moment, j'ai même pris l'habitude de frotter de la terre sur mon maillot. Vous imaginez… Mon style ne passait pas et en plus, j'étais un milieu de terrain qui arrivait à faire aussi bien que les attaquants, qui à l'époque au Real étaient les meilleurs du monde. Ça aggravait mon cas", se souvient Didi avec humour.
Par son style unique, Didi inspirait les plumes. C'est peut-être le dramaturge et journaliste brésilien Nelson Rodrigues qui en a parlé le mieux. Il trouvait que sur le terrain, Didi avait "l'élégance d'un prince éthiopien. Didi conduisait le ballon avec amour. Dans ses pieds, la balle était comme une orchidée, aussi belle que fragile, qui devait être traitée avec plaisir et raffinement". Ces mots ne sont en rien exagérés, tant Didi incarnait le lyrisme balle au pied.
Éloge suprême
Le plus intéressant dans le personnage de Didi est peut-être sa placidité. Confinée à l'arrogance, elle exerçait une influence certaine chez ses coéquipiers, qui étaient parfois aussi ses protégés, comme c'était le cas lorsqu'il était entraîneur-joueur dans le club péruvien du Sporting Cristal en 1963. Trois ans plus tard, il fera un passage discret par São Paulo, avant de revenir au Sporting Cristal, mais cette fois uniquement dans le rôle de technicien.
Après avoir conduit son club au titre de champion en 1968, Didi prend les rênes de l'équipe du Pérou en vue de la Coupe du Monde de la FIFA 1970™. C'est lui qui lance dans le grand bain un autre génie du ballon rond : Teófilo Cubillas. Au Mexique, le Pérou atteindra les quarts de finale de l'épreuve suprême, où il s'inclinera, cela ne s'invente pas, face au Brésil. "C'est Didi qui m'a appris à tirer les coups francs. Non seulement, il m'a appris la technique de la 'feuille morte', qu'il avait lui-même inventée, mais en plus il a fait de moi un joueur ambidextre", a expliqué récemment Cubillas dans un entretien accordé à FIFA.com.
S'il faut encore se convaincre du génie de Didi, alors écoutons ce qu'a dit de lui l'un de ses coéquipiers en 1958, durant la Coupe du Monde de la FIFA™ : "Je ne suis rien comparé à Didi. C'est mon idole, mon modèle. Je ne lui arriverai jamais à la cheville. Les premières figurines que j'ai achetées étais des figurines de Didi". L'auteur de ces propos ? Un certain… Pelé.
Comme quoi le football sans précipitation de Didi en a enchanté plus d'un.
Fifa.com (13/10/2011)
La finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Suède 1958™ a débuté depuis quatre minutes et les locaux mènent déjà 1:0, grâce à un but de Nils Liedholm. Didi va chercher le ballon au fond des filets. Ensuite, au lieu d'entamer un sprint en direction du centre du terrain, comme on pourrait s'y attendre dans un tel contexte, le milieu de terrain brésilien tient le ballon d'une main et se dirige lentement vers le rond central, avant d'effectuer calmement le deuxième engagement de la partie au stade Rasunda de Solna.
Dans sa démarche comme dans son attitude, Didi dégageait une sérénité impressionnante. En même temps, il envoyait un message clair à tout le monde, coéquipiers comme adversaires. Waldir Pereira, de son vrai nom, n'a jamais confondu vitesse et précipitation. Pour lui, ce n'était pas la rapidité qui permettait de maîtriser le cuir, mais bien la simplicité et l'application.
"Je m'étais déjà replacé sur l'aile gauche, quand je vois Didi revenir vers le centre du terrain en marchant, le ballon à la main. Je cours vers lui et je lui dis : 'Didi, magne-toi, on perd.' Lui me répond : 'Garde ton calme, petit. Rien n'a changé. On est toujours meilleurs qu'eux. Il n'y a aucun problème. On va inverser le score", raconte Zagallo à FIFA.com. "Cinq minutes plus tard, on égalisait. Le reste appartient à l'histoire. C'était Didi tout craché : il avait l'art de tout rendre facile."
Pourquoi se salir ?
Lorsqu'il a sonné - à sa manière - la révolte brésilienne qui a permis à la Seleção de finalement s'imposer 5:2 et de remporter ainsi, en 1958, sa première Coupe du Monde de la FIFA™, Didi avait déjà 30 ans. Dans son pays, c'était une idole, en particulier à Fluminense et à Botafogo, deux clubs dont il avait fait le bonheur.
Pourtant, les reproches concernant sa soi-disant lenteur ne cessaient pas. Malheureusement, on fait trop souvent l'amalgame entre calme et lenteur, entre sagesse et manque de volonté. C'est ainsi que son passage en 1959 par le Real Madrid, où évoluaient à l'époque Alfredo Di Stéfano et Ferenc Puskás, s'est terminé avec beaucoup de frustration pour Didi, comme l'intéressé l'a rappelé en 1987 dans un entretien accordé au magazine sportif brésilien Placar.
"Les Espagnols adorent voir les joueurs tacler, tomber. Moi, je n'ai jamais fait un seul tacle de ma vie. À la fin d'un match, mon maillot et mon short étaient comme s'ils venaient de sortir de la machine à laver. En Espagne, on n'admet pas ça. Au bout d'un moment, j'ai même pris l'habitude de frotter de la terre sur mon maillot. Vous imaginez… Mon style ne passait pas et en plus, j'étais un milieu de terrain qui arrivait à faire aussi bien que les attaquants, qui à l'époque au Real étaient les meilleurs du monde. Ça aggravait mon cas", se souvient Didi avec humour.
Par son style unique, Didi inspirait les plumes. C'est peut-être le dramaturge et journaliste brésilien Nelson Rodrigues qui en a parlé le mieux. Il trouvait que sur le terrain, Didi avait "l'élégance d'un prince éthiopien. Didi conduisait le ballon avec amour. Dans ses pieds, la balle était comme une orchidée, aussi belle que fragile, qui devait être traitée avec plaisir et raffinement". Ces mots ne sont en rien exagérés, tant Didi incarnait le lyrisme balle au pied.
Éloge suprême
Le plus intéressant dans le personnage de Didi est peut-être sa placidité. Confinée à l'arrogance, elle exerçait une influence certaine chez ses coéquipiers, qui étaient parfois aussi ses protégés, comme c'était le cas lorsqu'il était entraîneur-joueur dans le club péruvien du Sporting Cristal en 1963. Trois ans plus tard, il fera un passage discret par São Paulo, avant de revenir au Sporting Cristal, mais cette fois uniquement dans le rôle de technicien.
Après avoir conduit son club au titre de champion en 1968, Didi prend les rênes de l'équipe du Pérou en vue de la Coupe du Monde de la FIFA 1970™. C'est lui qui lance dans le grand bain un autre génie du ballon rond : Teófilo Cubillas. Au Mexique, le Pérou atteindra les quarts de finale de l'épreuve suprême, où il s'inclinera, cela ne s'invente pas, face au Brésil. "C'est Didi qui m'a appris à tirer les coups francs. Non seulement, il m'a appris la technique de la 'feuille morte', qu'il avait lui-même inventée, mais en plus il a fait de moi un joueur ambidextre", a expliqué récemment Cubillas dans un entretien accordé à FIFA.com.
S'il faut encore se convaincre du génie de Didi, alors écoutons ce qu'a dit de lui l'un de ses coéquipiers en 1958, durant la Coupe du Monde de la FIFA™ : "Je ne suis rien comparé à Didi. C'est mon idole, mon modèle. Je ne lui arriverai jamais à la cheville. Les premières figurines que j'ai achetées étais des figurines de Didi". L'auteur de ces propos ? Un certain… Pelé.
Comme quoi le football sans précipitation de Didi en a enchanté plus d'un.
Fifa.com (13/10/2011)
Re: Portraits et Histoire
Ivanov, beaucoup de buts et un seul club
Une semaine après le Hongrois Forian Albert, avec qui il avait été sacré co-meilleur buteur de la Coupe du Monde de la FIFA, Chili 1962, l'attaquant russe Valentin Ivanov s'est éteint à son tour à l'âge de 76 ans des suites d'une longue maladie. Il était le détonateur de la grande équipe d'URSS dirigée depuis ses buts par "l'Araignée Noire" Lev Yashin. Autre point commun avec Albert, Ivanov a été l'homme d'un seul club, le Torpedo Moscou, avec qui il a inscrit 124 buts en 286 rencontres entre 1952 et 1966 ce qui fait de lui le neuvième meilleur buteur de l'histoire du championnat.
Originaire de Moscou, Ivanov a fait ses débuts en équipe première du Torpedo à l'âge de 18 ans après avoir suivi toute la filière des équipes de jeunes. Malgré un bon gabarit pour l'époque (1m78 m pour 70 kilos), il était surtout redoutable en position d'attaquant de soutien. Une pointe de vitesse redoutable et un remarquable bagage technique lui permettaient en effet de surprendre les défenseurs et de faire la différence. Avec Eduard Streltsov, surnommé "le Pelé russe", il a conduit le Torpedo au titre à deux reprises en 1960 et 1965.
Pourtant, il est essentiellement connu pour ses performances avec l'équipe nationale avec qui il a inscrit 26 buts en 59 rencontres, des statistiques qui en font le troisième meilleur buteur de l'URSS derrière Oleg Blokhin et Oleg Protasov.
On le découvre pour la première fois sur la scène internationale lors tu Tournoi Olympique de Football Masculin de Melbourne, en 1956. Il ne marque qu'un seul but en quatre rencontres mais l'URSS s'impose en finale face à la Yougoslavie (1:0) le 8 décembre 1956. La machine à gagner est lancée, et on la retrouve à la Coupe du Monde de la FIFA Suède 1958 où les Soviétiques terminent seconds de leur poule derrière le Brésil, futur vainqueur, avant d'être éliminés (2:0) en quart de finale par la Suède, futur finaliste.
Quatre ans plus tard, il aiguise encore son sens du but et termine meilleur buteur de l’épreuve mondiale au Chili 1962 avec quatre réalisations en quatre matches, un total qu’il partage avec Florian Albert, le Yougoslave Drazen Jerkovic, le Chilien Leonel Sanchez et les Brésiliens Vava et Garrincha.
Le Torpedo dans la peau
Il disputera encore trois rencontres victorieuses comptant pour les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Angleterre 1966, sans cependant être retenu pour la phase finale. Entre temps il avait remporté en 1960 le Championnat d'Europe des Nations en France réussissant un doublé à Marseille en demi-finale contre la Tchécoslovaquie (3:0) lui permettant de terminer co-meilleur réalisateur du tournoi. Il participe également à l'excellent parcours de l'URSS en Espagne quatre ans plus tard où les tenants du titre s'inclinent finalement 2:1 devant leurs hôtes et 125 000 spectateurs.
Immédiatement après avoir raccroché les crampons, il enchaîne une nouvelle carrière comme entraîneur, toujours avec le Torpedo qu'il va entraîner de 1967 à 70, de 1973 à 78, de 1980 à 91 puis de 1994 à 96 remportant le titre de champion en 1976 et trois Coupes nationales en 1968, 1972 et 1986. Sa seule infidélité au Torpedo le verra tenter une une expérience sans suite au Raja Casablanca en 1992/93.
Son fils, également nommé Valentin, est un ancien arbitre international FIFA qui a dirigé plusieurs rencontres à la Coupe du Monde de la FIFA Allemagne 2006 et à l'UEFA EURO 2004.
Fifa.com (08/11/2011)
Une semaine après le Hongrois Forian Albert, avec qui il avait été sacré co-meilleur buteur de la Coupe du Monde de la FIFA, Chili 1962, l'attaquant russe Valentin Ivanov s'est éteint à son tour à l'âge de 76 ans des suites d'une longue maladie. Il était le détonateur de la grande équipe d'URSS dirigée depuis ses buts par "l'Araignée Noire" Lev Yashin. Autre point commun avec Albert, Ivanov a été l'homme d'un seul club, le Torpedo Moscou, avec qui il a inscrit 124 buts en 286 rencontres entre 1952 et 1966 ce qui fait de lui le neuvième meilleur buteur de l'histoire du championnat.
Originaire de Moscou, Ivanov a fait ses débuts en équipe première du Torpedo à l'âge de 18 ans après avoir suivi toute la filière des équipes de jeunes. Malgré un bon gabarit pour l'époque (1m78 m pour 70 kilos), il était surtout redoutable en position d'attaquant de soutien. Une pointe de vitesse redoutable et un remarquable bagage technique lui permettaient en effet de surprendre les défenseurs et de faire la différence. Avec Eduard Streltsov, surnommé "le Pelé russe", il a conduit le Torpedo au titre à deux reprises en 1960 et 1965.
Pourtant, il est essentiellement connu pour ses performances avec l'équipe nationale avec qui il a inscrit 26 buts en 59 rencontres, des statistiques qui en font le troisième meilleur buteur de l'URSS derrière Oleg Blokhin et Oleg Protasov.
On le découvre pour la première fois sur la scène internationale lors tu Tournoi Olympique de Football Masculin de Melbourne, en 1956. Il ne marque qu'un seul but en quatre rencontres mais l'URSS s'impose en finale face à la Yougoslavie (1:0) le 8 décembre 1956. La machine à gagner est lancée, et on la retrouve à la Coupe du Monde de la FIFA Suède 1958 où les Soviétiques terminent seconds de leur poule derrière le Brésil, futur vainqueur, avant d'être éliminés (2:0) en quart de finale par la Suède, futur finaliste.
Quatre ans plus tard, il aiguise encore son sens du but et termine meilleur buteur de l’épreuve mondiale au Chili 1962 avec quatre réalisations en quatre matches, un total qu’il partage avec Florian Albert, le Yougoslave Drazen Jerkovic, le Chilien Leonel Sanchez et les Brésiliens Vava et Garrincha.
Le Torpedo dans la peau
Il disputera encore trois rencontres victorieuses comptant pour les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Angleterre 1966, sans cependant être retenu pour la phase finale. Entre temps il avait remporté en 1960 le Championnat d'Europe des Nations en France réussissant un doublé à Marseille en demi-finale contre la Tchécoslovaquie (3:0) lui permettant de terminer co-meilleur réalisateur du tournoi. Il participe également à l'excellent parcours de l'URSS en Espagne quatre ans plus tard où les tenants du titre s'inclinent finalement 2:1 devant leurs hôtes et 125 000 spectateurs.
Immédiatement après avoir raccroché les crampons, il enchaîne une nouvelle carrière comme entraîneur, toujours avec le Torpedo qu'il va entraîner de 1967 à 70, de 1973 à 78, de 1980 à 91 puis de 1994 à 96 remportant le titre de champion en 1976 et trois Coupes nationales en 1968, 1972 et 1986. Sa seule infidélité au Torpedo le verra tenter une une expérience sans suite au Raja Casablanca en 1992/93.
Son fils, également nommé Valentin, est un ancien arbitre international FIFA qui a dirigé plusieurs rencontres à la Coupe du Monde de la FIFA Allemagne 2006 et à l'UEFA EURO 2004.
Fifa.com (08/11/2011)
Re: Portraits et Histoire
Partizan Beograd
Le Partizan s'implique dans l'Histoire
Ville : Belgrade
Fondé le : 4 octobre 1945
Afin de déterminer la valeur d’un club, on se base bien souvent sur les trophées remportés par celui-ci. Le Partizan Belgrade, lui, n'est pas vraiment à la fête en matière de titres remportés par rapport à l’autre grand club de la ville et accessoirement son grand rival, l’Étoile Rouge. Pourtant, lorsqu’il est question de performances extraordinaires à graver dans les livres d’histoire, le Partizan n’est pas le dernier à répondre à l’appel.
Mieux, cette déception de ne pas être le meilleur club du pays pourrait prochainement appartenir au passé, car le Partizan Belgrade est devenu depuis quelques années la référence du football en Serbie.
Naissance d’une institution
La fondation du club de la capitale serbe remonte au 4 octobre 1945. A cette époque, le club omnisport yougoslave du Partizan, aujourd’hui encore représenté dans un total de 25 disciplines, fonde sa propre section football, le Partizan Football Club.
Il ne faut même pas deux ans aux Crno-beli (Noir et Blanc) pour décrocher leur premier titre dans le championnat yougoslave (1947). Le deuxième ne se fait pas attendre et arrive dès 1949. Dans les années qui suivent en revanche, le championnat ne sourit plus au Partizan, qui voit toujours au moins un concurrent le devancer.
La légende en marche
Il en va autrement en Coupe de Serbie. Dans les années 50, ce club encore tout jeune s’empare du trophée à trois reprises, en 1952, 1954 et 1957. Son plus bel exploit, il le réalise cependant en Coupe d’Europe des Clubs Champions lors de la saison 1955/56. Il commence en effet par se débarrasser du Sporting Portugal avant d’infliger un retentissant 3:0 au grandissime Real Madrid en quart de finale. Cette performance exceptionnelle se révèle toutefois insuffisante pour empêcher l’élimination, la faute à une cinglante défaite 4:0 lors du match aller.
Les succès dans le championnat domestique reviennent avec le début des années 60, et les Crno-beli signent même trois succès de suite entre 1961 et 1963. À l’échelle européenne, il faut souligner des succès face à des adversaires prestigieux tels que le Werder Brême ou bien Manchester United. L’équipe belgradoise impose ainsi le respect au football européen. Respect non usurpé, puisque le Partizan a non seulement eu le droit de disputer le tout premier match de Coupe d’Europe des Clubs Champions, mais il est aussi devenu le premier club d’Europe de l’Est à en disputer la finale en 1966, lors de laquelle le Real Madrid brisera encore les rêves serbes
À cette époque, une grande rivalité s’est déjà développée avec l’Étoile Rouge, l’autre club de la ville. Le Večiti derbi, ou derby éternel, fait partie des affiches les plus disputées du monde. "L’Étoile Rouge est ma vie, rien d’autre n’a d’importance" ou "Je donnerais ma vie pour le Partizan" comptent parmi les chants qui descendent régulièrement des tribunes à chaque édition de ce derby de Belgrade.
Milan Bisevac, ancien joueur de l’Étoile Rouge bien connu des pelouses françaises, n’a pas oublié l’effervescence qui règne lors de ces joutes pour le moins électriques. "Une semaine de derby, on sent une atmosphère particulière, la pression qui monte, dès le lundi. C’est un grand match dans une ambiance magnifique. Au Marakana, le stade de l’Étoile Rouge, dans les vestiaires avant le match, on entend déjà le public. Ça donne la chair de poule."
Aujourd’hui
Au cours de la dernière décennie, les deux clubs de Belgrade n’ont laissé personne leur ravir le haut de l’affiche et se sont partagé les titres de champions. C’est cependant bel et bien le Partizan qui a petit à petit pris les devants et connu le plus de succès. En 2002, le recrutement au poste d’entraîneur de Lothar Matthäus, recordman de sélections avec l’Allemagne, n’a pas manqué d’attirer l’attention sur le club. "Le football serbe est techniquement très fort. J’ai beaucoup de joueurs qui peuvent aller voir plus haut", expliquait à l’époque le Joueur mondial de la FIFA 1991, qui est d’ailleurs parvenu à conduire les Serbes pour la première fois de leur histoire jusqu’à la phase de poules de la Ligue des champions de l'UEFA.
L’histoire, le Partizan l’a de nouveau écrite en mai 2011 en devenant le tout premier club serbe à remporter le titre quatre saisons consécutives. À cela, il faut ajouter le troisième doublé coupe-championnat en quatre ans, le cinquième au total. C’est aussi la manière dont le Partizan façonne ses succès qui force le respect. Car bien que le niveau du championnat soit relativement faible à l’échelle internationale, le Partizan parvient depuis de nombreuses années à vendre ses pépites à des clubs plus huppés. Son centre de formation est d’ailleurs réputé et a été plusieurs fois récompensé, notamment en 2006 par le titre de "meilleur travail avec les jeunes en Europe".
Le stade
Il n’est pas de plus beau nom pour une enceinte sportive que celui que porte le stade du Partizan Belgrade : Fudbalski Hram, littéralement le Temple du football. Construit en 1949, il avait à l’origine une capacité de 55 000 spectateurs, mais après quelques travaux de rénovation et de modernisation, celle-ci a été réduite à 33 000 places. Il est aujourd’hui le deuxième plus grand stade du pays derrière le Marakana - 55 000 places environ -, antre du rival éternel, l’Étoile Rouge.
Fifa.com (09/12/2011)
Le Partizan s'implique dans l'Histoire
Ville : Belgrade
Fondé le : 4 octobre 1945
Afin de déterminer la valeur d’un club, on se base bien souvent sur les trophées remportés par celui-ci. Le Partizan Belgrade, lui, n'est pas vraiment à la fête en matière de titres remportés par rapport à l’autre grand club de la ville et accessoirement son grand rival, l’Étoile Rouge. Pourtant, lorsqu’il est question de performances extraordinaires à graver dans les livres d’histoire, le Partizan n’est pas le dernier à répondre à l’appel.
Mieux, cette déception de ne pas être le meilleur club du pays pourrait prochainement appartenir au passé, car le Partizan Belgrade est devenu depuis quelques années la référence du football en Serbie.
Naissance d’une institution
La fondation du club de la capitale serbe remonte au 4 octobre 1945. A cette époque, le club omnisport yougoslave du Partizan, aujourd’hui encore représenté dans un total de 25 disciplines, fonde sa propre section football, le Partizan Football Club.
Il ne faut même pas deux ans aux Crno-beli (Noir et Blanc) pour décrocher leur premier titre dans le championnat yougoslave (1947). Le deuxième ne se fait pas attendre et arrive dès 1949. Dans les années qui suivent en revanche, le championnat ne sourit plus au Partizan, qui voit toujours au moins un concurrent le devancer.
La légende en marche
Il en va autrement en Coupe de Serbie. Dans les années 50, ce club encore tout jeune s’empare du trophée à trois reprises, en 1952, 1954 et 1957. Son plus bel exploit, il le réalise cependant en Coupe d’Europe des Clubs Champions lors de la saison 1955/56. Il commence en effet par se débarrasser du Sporting Portugal avant d’infliger un retentissant 3:0 au grandissime Real Madrid en quart de finale. Cette performance exceptionnelle se révèle toutefois insuffisante pour empêcher l’élimination, la faute à une cinglante défaite 4:0 lors du match aller.
Les succès dans le championnat domestique reviennent avec le début des années 60, et les Crno-beli signent même trois succès de suite entre 1961 et 1963. À l’échelle européenne, il faut souligner des succès face à des adversaires prestigieux tels que le Werder Brême ou bien Manchester United. L’équipe belgradoise impose ainsi le respect au football européen. Respect non usurpé, puisque le Partizan a non seulement eu le droit de disputer le tout premier match de Coupe d’Europe des Clubs Champions, mais il est aussi devenu le premier club d’Europe de l’Est à en disputer la finale en 1966, lors de laquelle le Real Madrid brisera encore les rêves serbes
À cette époque, une grande rivalité s’est déjà développée avec l’Étoile Rouge, l’autre club de la ville. Le Večiti derbi, ou derby éternel, fait partie des affiches les plus disputées du monde. "L’Étoile Rouge est ma vie, rien d’autre n’a d’importance" ou "Je donnerais ma vie pour le Partizan" comptent parmi les chants qui descendent régulièrement des tribunes à chaque édition de ce derby de Belgrade.
Milan Bisevac, ancien joueur de l’Étoile Rouge bien connu des pelouses françaises, n’a pas oublié l’effervescence qui règne lors de ces joutes pour le moins électriques. "Une semaine de derby, on sent une atmosphère particulière, la pression qui monte, dès le lundi. C’est un grand match dans une ambiance magnifique. Au Marakana, le stade de l’Étoile Rouge, dans les vestiaires avant le match, on entend déjà le public. Ça donne la chair de poule."
Aujourd’hui
Au cours de la dernière décennie, les deux clubs de Belgrade n’ont laissé personne leur ravir le haut de l’affiche et se sont partagé les titres de champions. C’est cependant bel et bien le Partizan qui a petit à petit pris les devants et connu le plus de succès. En 2002, le recrutement au poste d’entraîneur de Lothar Matthäus, recordman de sélections avec l’Allemagne, n’a pas manqué d’attirer l’attention sur le club. "Le football serbe est techniquement très fort. J’ai beaucoup de joueurs qui peuvent aller voir plus haut", expliquait à l’époque le Joueur mondial de la FIFA 1991, qui est d’ailleurs parvenu à conduire les Serbes pour la première fois de leur histoire jusqu’à la phase de poules de la Ligue des champions de l'UEFA.
L’histoire, le Partizan l’a de nouveau écrite en mai 2011 en devenant le tout premier club serbe à remporter le titre quatre saisons consécutives. À cela, il faut ajouter le troisième doublé coupe-championnat en quatre ans, le cinquième au total. C’est aussi la manière dont le Partizan façonne ses succès qui force le respect. Car bien que le niveau du championnat soit relativement faible à l’échelle internationale, le Partizan parvient depuis de nombreuses années à vendre ses pépites à des clubs plus huppés. Son centre de formation est d’ailleurs réputé et a été plusieurs fois récompensé, notamment en 2006 par le titre de "meilleur travail avec les jeunes en Europe".
Le stade
Il n’est pas de plus beau nom pour une enceinte sportive que celui que porte le stade du Partizan Belgrade : Fudbalski Hram, littéralement le Temple du football. Construit en 1949, il avait à l’origine une capacité de 55 000 spectateurs, mais après quelques travaux de rénovation et de modernisation, celle-ci a été réduite à 33 000 places. Il est aujourd’hui le deuxième plus grand stade du pays derrière le Marakana - 55 000 places environ -, antre du rival éternel, l’Étoile Rouge.
Fifa.com (09/12/2011)
Re: Portraits et Histoire
Jose MORENO
Moreno, rouage essentiel de la Machine
Né le : 3 août 1916
Lieu de naissance : Buenos Aires (Argentine)
Poste : Milieu offensif
Clubs :
River Plate (1935-1944 et 1946-1949), España de México (1944-1946), Universidad Católica de Chile (1949 et 1951), Boca Juniors (1950), Defensor Sporting de Uruguay (1952), Ferro Carril Oeste (1953), Independiente Medellín (1954-1956 et 1960-1961).
Équipe nationale : 34 sélections (19 buts)
Palmarès :
* 5 Championnats d'Argentine (1936, 1937, 1941, 1942, 1947)
* 1 Championnat du Mexique (1945)
* 1 Championnat du Chili (1949)
* 2 Championnat de Colombie (1955 et 1957)
Les journalistes de l'époque écrivaient qu'il avait révolutionné le football dans les années 1930 et 1940. D'autres, qui l'ont vu à l'œuvre de leurs propres yeux, prétendent qu'il n'avait rien à envier aux Pelé, Diego Maradona et autres Alfredo Di Stéfano. D'autres encore racontent que son look de séducteur, souligné par une glorieuse moustache et des cheveux bruns gominés, faisait des ravages en marge du rectangle vert. Quoi qu'il en soit, il ne fait aucun doute que José Manuel Moreno a marqué une époque dorée aux débuts du football. Même s'il n'a pas connu le sacre suprême à la Coupe du Monde de la FIFA™, il est entré dans les annales comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire.
Les jeunes générations n'auront pas eu le plaisir de goûter aux coups de génie de Moreno, qui a distillé sa magie en Argentine, au Mexique, au Chili, en Uruguay et en Colombie. Les adeptes des recherches sur le web pourront se consoler avec de brèves séquences d'archive de ce joueur exceptionnel, fer de lance de la célèbre Máquina de River Plate, l'une des lignes d'attaque les plus talentueuses et célèbres de l'histoire du football argentin. Beaucoup considèrent d'ailleurs cette redoutable armada comme l'ancêtre de l'Orange mécanique néerlandaise des 70's.
Une revanche à prendre
Né 1916, Moreno commence à taquiner le ballon dans le quartier de la Boca, près de chez lui, où il tombe vite amoureux de Boca Juniors. Le coup de foudre n'est pas réciproque puisque le club xeneize lui ferme ses portes après un essai jugé peu concluant. La tête remplie de rêves, le jeune Charro s'en va indigné, promettant qu'il prendra un jour sa revanche. Il finira par briller sous les couleurs de l'ennemi juré, River Plate…
Moreno appartient à cette caste de joueurs dont la pugnacité n'a d'égale que la magie. Les comptes rendus de l'époque décrivent un footballeur à la technique impressionnante, un finisseur redoutable doté d'un coup de tête exceptionnel. Il suffit de consulter ses statistiques à River Plate pour s'en rendre compte. Lors de ses 12 ans passés chez les Millonarios, neuf au début de sa carrière puis trois plus tard, Moreno a inscrit la bagatelle de 156 buts.
River a été son berceau. C'est avec ce club qu'il a été lancé dans le grand bain lors d'une tournée amicale au Brésil en 1934. "Les gars, on s'affole pas, on leur en met cinq. Regardez celui qui doit me prendre en défense, il ne ressemble à rien, je vais le promener", annonce-t-il à ses coéquipiers avant le choc contre Vasco da Gama. Plutôt culotté quand on a 18 ans... Mais le jeune Moreno tient parole : il marque un but et River l'emporte 5:1. Il doit cependant attendre 1935 pour se faire une place dans l'équipe de première division. Le football déchaîne déjà les foules au Río de La Plata. Cinq ans auparavant, l'Argentine s'est inclinée en finale de la première Coupe du Monde de la FIFA™ face à l'Uruguay, pays organisateur.
Moreno va vite devenir l'idole de l'institution millonaria, un patron du vestiaire et le favori des tribunes, où les supporters se massent pour le voir jouer. "Quand la fédération argentine m'a élu meilleur footballeur argentin de tous les temps, j'étais aux anges, mais j'étais gêné de laisser derrière moi des joueurs comme Moreno", écrit d'ailleurs Diego Maradona dans sa biographie, Yo soy el Diego. El Pelusa est bien conscient de ce que représente El Charro pour les amoureux du ballon rond en argentine.
Son talent dans les deux couloirs fait merveille dans l'une des plus grandes équipes de tous les temps, avec laquelle il remporte le championnat d'Argentine en 1936, 1937, 1941 et 1942. Moreno est entouré de partenaires de choix, nommés Juan Carlos Muñoz, Adolfo Pedernera, Ángel Labruna et Félix Lousteau, mais il est sans aucun doute le joueur le plus populaire, que ce soit sur ou en dehors des terrains. Car une fois la douche prise, le Poeta de la Zurda se transforme en un amoureux des sorties, habitué des établissements nocturnes et fanatique du tango. "C'est le meilleur entraînement", assure-t-il. "On tient le rythme, on le change en un instant, on applique toutes les postures. Ça fait travailler la taille et les jambes."
Un battant
Ceux qui ont eu la chance de savourer le jeu de Moreno racontent qu'il ne s'est pas seulement appuyé sur son talent pour bâtir son image. L'artiste a plus d'une fois fait apprécier sa force de caractère, au point d'en venir aux mains. En 1947, par exemple, il s'oppose aux supporters d'Estudiantes de La Plata, entrés sur le terrain pour protester contre l'arbitre. Cette même année, il reçoit une pierre en provenance de la tribune de Tigre et se fâche avec les médecins de River, sa propre équipe : "Mais pourquoi je me ferais soigner ? Pour faire plaisir à ces types et qu'ils chantent qu'ils se sont payé Moreno ? Non mon gars ! Si vous devez venir me soigner sur le terrain, c'est qu'il faudra me sortir sur civière".
Son caractère et son talent lui valent très vite d'intégrer l'équipe nationale, dans laquelle il va rester 14 ans. Si le contexte politique international l'a privé de la Coupe du Monde de la FIFA™, Moreno a pu donner le meilleur de lui-même sur la scène continentale. Avec la tunique albiceleste, il remporte les éditions 1941, 1945 et 1947 du Championnat d'Amérique du Sud, ancêtre de l'actuelle Copa América. Il signe également le 500ème but de l'épreuve en 1942 et décroche le titre de meilleur joueur en 1947.
Avant de raccrocher les crampons avec l'Independiente Medellín, en Colombie, il s'offre le luxe d'enfiler le maillot de Boca, le club qui l'avait boudé quand il était gamin. Il mourra en 1978, deux mois après le premier sacre mondial de l'Argentine. Cette ironie du sort, même lui, le talentueux Charro, n'a pu l'esquiver.
Fifa.com (22/12/2011)
Moreno, rouage essentiel de la Machine
Né le : 3 août 1916
Lieu de naissance : Buenos Aires (Argentine)
Poste : Milieu offensif
Clubs :
River Plate (1935-1944 et 1946-1949), España de México (1944-1946), Universidad Católica de Chile (1949 et 1951), Boca Juniors (1950), Defensor Sporting de Uruguay (1952), Ferro Carril Oeste (1953), Independiente Medellín (1954-1956 et 1960-1961).
Équipe nationale : 34 sélections (19 buts)
Palmarès :
* 5 Championnats d'Argentine (1936, 1937, 1941, 1942, 1947)
* 1 Championnat du Mexique (1945)
* 1 Championnat du Chili (1949)
* 2 Championnat de Colombie (1955 et 1957)
Les journalistes de l'époque écrivaient qu'il avait révolutionné le football dans les années 1930 et 1940. D'autres, qui l'ont vu à l'œuvre de leurs propres yeux, prétendent qu'il n'avait rien à envier aux Pelé, Diego Maradona et autres Alfredo Di Stéfano. D'autres encore racontent que son look de séducteur, souligné par une glorieuse moustache et des cheveux bruns gominés, faisait des ravages en marge du rectangle vert. Quoi qu'il en soit, il ne fait aucun doute que José Manuel Moreno a marqué une époque dorée aux débuts du football. Même s'il n'a pas connu le sacre suprême à la Coupe du Monde de la FIFA™, il est entré dans les annales comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire.
Les jeunes générations n'auront pas eu le plaisir de goûter aux coups de génie de Moreno, qui a distillé sa magie en Argentine, au Mexique, au Chili, en Uruguay et en Colombie. Les adeptes des recherches sur le web pourront se consoler avec de brèves séquences d'archive de ce joueur exceptionnel, fer de lance de la célèbre Máquina de River Plate, l'une des lignes d'attaque les plus talentueuses et célèbres de l'histoire du football argentin. Beaucoup considèrent d'ailleurs cette redoutable armada comme l'ancêtre de l'Orange mécanique néerlandaise des 70's.
Une revanche à prendre
Né 1916, Moreno commence à taquiner le ballon dans le quartier de la Boca, près de chez lui, où il tombe vite amoureux de Boca Juniors. Le coup de foudre n'est pas réciproque puisque le club xeneize lui ferme ses portes après un essai jugé peu concluant. La tête remplie de rêves, le jeune Charro s'en va indigné, promettant qu'il prendra un jour sa revanche. Il finira par briller sous les couleurs de l'ennemi juré, River Plate…
Moreno appartient à cette caste de joueurs dont la pugnacité n'a d'égale que la magie. Les comptes rendus de l'époque décrivent un footballeur à la technique impressionnante, un finisseur redoutable doté d'un coup de tête exceptionnel. Il suffit de consulter ses statistiques à River Plate pour s'en rendre compte. Lors de ses 12 ans passés chez les Millonarios, neuf au début de sa carrière puis trois plus tard, Moreno a inscrit la bagatelle de 156 buts.
River a été son berceau. C'est avec ce club qu'il a été lancé dans le grand bain lors d'une tournée amicale au Brésil en 1934. "Les gars, on s'affole pas, on leur en met cinq. Regardez celui qui doit me prendre en défense, il ne ressemble à rien, je vais le promener", annonce-t-il à ses coéquipiers avant le choc contre Vasco da Gama. Plutôt culotté quand on a 18 ans... Mais le jeune Moreno tient parole : il marque un but et River l'emporte 5:1. Il doit cependant attendre 1935 pour se faire une place dans l'équipe de première division. Le football déchaîne déjà les foules au Río de La Plata. Cinq ans auparavant, l'Argentine s'est inclinée en finale de la première Coupe du Monde de la FIFA™ face à l'Uruguay, pays organisateur.
Moreno va vite devenir l'idole de l'institution millonaria, un patron du vestiaire et le favori des tribunes, où les supporters se massent pour le voir jouer. "Quand la fédération argentine m'a élu meilleur footballeur argentin de tous les temps, j'étais aux anges, mais j'étais gêné de laisser derrière moi des joueurs comme Moreno", écrit d'ailleurs Diego Maradona dans sa biographie, Yo soy el Diego. El Pelusa est bien conscient de ce que représente El Charro pour les amoureux du ballon rond en argentine.
Son talent dans les deux couloirs fait merveille dans l'une des plus grandes équipes de tous les temps, avec laquelle il remporte le championnat d'Argentine en 1936, 1937, 1941 et 1942. Moreno est entouré de partenaires de choix, nommés Juan Carlos Muñoz, Adolfo Pedernera, Ángel Labruna et Félix Lousteau, mais il est sans aucun doute le joueur le plus populaire, que ce soit sur ou en dehors des terrains. Car une fois la douche prise, le Poeta de la Zurda se transforme en un amoureux des sorties, habitué des établissements nocturnes et fanatique du tango. "C'est le meilleur entraînement", assure-t-il. "On tient le rythme, on le change en un instant, on applique toutes les postures. Ça fait travailler la taille et les jambes."
Un battant
Ceux qui ont eu la chance de savourer le jeu de Moreno racontent qu'il ne s'est pas seulement appuyé sur son talent pour bâtir son image. L'artiste a plus d'une fois fait apprécier sa force de caractère, au point d'en venir aux mains. En 1947, par exemple, il s'oppose aux supporters d'Estudiantes de La Plata, entrés sur le terrain pour protester contre l'arbitre. Cette même année, il reçoit une pierre en provenance de la tribune de Tigre et se fâche avec les médecins de River, sa propre équipe : "Mais pourquoi je me ferais soigner ? Pour faire plaisir à ces types et qu'ils chantent qu'ils se sont payé Moreno ? Non mon gars ! Si vous devez venir me soigner sur le terrain, c'est qu'il faudra me sortir sur civière".
Son caractère et son talent lui valent très vite d'intégrer l'équipe nationale, dans laquelle il va rester 14 ans. Si le contexte politique international l'a privé de la Coupe du Monde de la FIFA™, Moreno a pu donner le meilleur de lui-même sur la scène continentale. Avec la tunique albiceleste, il remporte les éditions 1941, 1945 et 1947 du Championnat d'Amérique du Sud, ancêtre de l'actuelle Copa América. Il signe également le 500ème but de l'épreuve en 1942 et décroche le titre de meilleur joueur en 1947.
Avant de raccrocher les crampons avec l'Independiente Medellín, en Colombie, il s'offre le luxe d'enfiler le maillot de Boca, le club qui l'avait boudé quand il était gamin. Il mourra en 1978, deux mois après le premier sacre mondial de l'Argentine. Cette ironie du sort, même lui, le talentueux Charro, n'a pu l'esquiver.
Fifa.com (22/12/2011)
Re: Portraits et Histoire
Karl-Heinz RUMMENIGGE
Rummenigge, deux vies pour une légende
Jusqu'à présent, un seul Allemand a réussi à remporter le titre de Joueur Mondial de la FIFA : Lothar Matthäus. Faut-il pour autant en conclure que le recordman des sélections en équipe d'Allemagne est le joueur le plus talentueux que le pays des triples champion du monde a jamais produit ? Rien n'est moins sûr.
Matthäus lui-même ne se considère pas comme tel lorsqu'on l'interroge sur le sujet. Curieusement, son choix ne se porte pas non plus sur Franz Beckenbauer, Gerd Müller ou encore Fritz Walter : "J'ai joué contre Zico et Maradona et, maintenant, je sais qui est le meilleur football de la planète : Karl-Heinz Rummenigge", affirme Matthäus en 1980.
En effet, le palmarès de l'ancien attaquant international a de quoi faire rêver. Rummenigge a été vice-champion du monde (1982, 1986), champion d'Europe (1980), champion du monde des clubs (1976) et champion d'Allemagne (1980, 1981) avec le Bayern Munich. À tous ces trophées, il convient d'ajouter deux titres de joueur européen de l'année consécutifs (1980, 1981).
Deux finales perdues
Dans les années 80, Rummenigge compte parmi les plus grandes stars de la planète football. "La Coupe du Monde 1982 sera avant tout un duel entre deux footballeurs d'exception, Rummenigge et Diego Maradona", assure à l'époque Dettmar Cramer. La prédiction de l'ancien entraîneur du Bayern ne s'est pourtant pas complètement réalisée, puisque la RFA s'est inclinée 1:3 en finale, contre l'Italie.
En revanche, les deux hommes mènent leurs équipes respectives en finale de l'épreuve suprême, quatre ans plus tard au Mexique. Malheureusement pour l'Allemand, la défaite est une fois de plus au rendez-vous (2:3). "Je n'étais pas à mon meilleur niveau", se souvient Rummenigge. "Je savais que ce serait ma dernière Coupe du Monde et je voulais absolument jouer. Je crois que je n'ai jamais été aussi mauvais ! Je n'ai réussi que deux matches dignes de ce nom, contre le Maroc et l'Argentine." Déçu, l'international allemand prendra sa retraite internationale à l'issue du tournoi.
Rumennige n'a que 21 ans lorsqu'il effectue ses grands débuts en équipe nationale à l'automne 1976, à l'occasion d'une victoire 2:0 sur le Pays de Galles. À l'issue de la rencontre, le sélectionneur adjoint Jupp Derwall voit en lui "le meilleur homme sur le terrain". Cramer, son entraîneur en club, n'hésite pas quant à lui à venir l'accueillir à l'aéroport avec une bouteille de champagne entre les mains. Tout le monde voit en ce jeune homme le digne successeur des Beckenbauer, Günter Netzer, Wolfgang Overath ou encore Gerd Müller, dont le charisme manque alors cruellement à l'équipe de RFA.
La confiance de Matthäus
Dès que ce solide gaillard d'1m82 se lance dans une de ses séries de dribbles patentées, les défenseurs adverses se mettent à trembler. Dans les tribunes au contraire, les supporters se demandent ce que Rummenigge va bien pouvoir inventer. En sélection, l'attaquant du Bayern s'entend à la perfection avec Hansi Müller et Bernd Schuster, au sein d'une équipe aussi à l'aise en attaque que généreuse dans la récupération.
Deux ans plus tard, il compte parmi les internationaux à part entière au moment d'aborder la Coupe du Monde de la FIFA™. Dans la foulée, il mène la RFA au sacre en finale de l'UEFA EURO 1980. Auteur d'un but décisif contre la Tchécoslovaquie en début de tournoi, il s'illustre à nouveau en offrant à Horst Hrubesch le but de la victoire (2:1) face à la Belgique. Les médias, unanimes, le désignent meilleur joueur de la compétition.
"Avant l'EURO, nous étions déjà dans une excellente passe. Nous avions enchaîné 23 matches sans défaite, ce que la RFA n'avait jamais réussi auparavant. Moi, j'étais en pleine confiance. Je venais d'être élu meilleur buteur et footballeur de l'année en Allemagne. Ça aide !", explique Rummenigge à l'évocation de son unique titre avec la Mannschaft. "Le sélectionneur Jupp Derwall avait tout fait pour nous mettre dans de bonnes conditions. C'était aussi le premier grand tournoi international de Matthäus. Il ne doutait de rien".
Quel homme !
À cette époque, l'international allemand a déjà largement étoffé son palmarès en club. Aux côtés de stars comme Müller, Breitner ou Sepp Maier, le natif de Lippstadt contribue à faire du Bayern Munich l'équipe phare en Allemagne.
Son tranfert à l'Inter Milan en 1984 aurait dû conforter sa stature internationale. Malheureusement, une série de blessures l'empêchent de donner la pleine mesure de son talent et d'étoffer son palmarès. En l'espace de trois saisons, il ne dispute que 64 matches pour les Nerazzurri, mais parvient tout de même à marquer 24 buts. De 1987 à 1989, il rejoint le Servette Genève, pour y achever tranquillement sa carrière. Au terme de son ultime saison, il décroche néanmoins le titre de meilleur buteur du championnat de Suisse.
Une fois les crampons raccrochés, Rummenigge reste très actif dans le monde du football. Après une brève expérience de commentateur à la télévision, il est nommé vice-président du Bayern Munich en 1991. Devenu président de la formation bavaroise, il est également le premier président de l'Association des Clubs Européens (ECA).
Karl-Heinz Rummenigge a donc vécu deux vies en l'espace de quelques décennies. Dans ces conditions, rien d'étonnant à ce que les chanteurs Alan et Denise lui aient consacré en 1982 une chanson intitulée Rummenigge, what a man (Rummenigge, quel homme) !
Fifa.com (12/01/2012)
Rummenigge, deux vies pour une légende
Jusqu'à présent, un seul Allemand a réussi à remporter le titre de Joueur Mondial de la FIFA : Lothar Matthäus. Faut-il pour autant en conclure que le recordman des sélections en équipe d'Allemagne est le joueur le plus talentueux que le pays des triples champion du monde a jamais produit ? Rien n'est moins sûr.
Matthäus lui-même ne se considère pas comme tel lorsqu'on l'interroge sur le sujet. Curieusement, son choix ne se porte pas non plus sur Franz Beckenbauer, Gerd Müller ou encore Fritz Walter : "J'ai joué contre Zico et Maradona et, maintenant, je sais qui est le meilleur football de la planète : Karl-Heinz Rummenigge", affirme Matthäus en 1980.
En effet, le palmarès de l'ancien attaquant international a de quoi faire rêver. Rummenigge a été vice-champion du monde (1982, 1986), champion d'Europe (1980), champion du monde des clubs (1976) et champion d'Allemagne (1980, 1981) avec le Bayern Munich. À tous ces trophées, il convient d'ajouter deux titres de joueur européen de l'année consécutifs (1980, 1981).
Deux finales perdues
Dans les années 80, Rummenigge compte parmi les plus grandes stars de la planète football. "La Coupe du Monde 1982 sera avant tout un duel entre deux footballeurs d'exception, Rummenigge et Diego Maradona", assure à l'époque Dettmar Cramer. La prédiction de l'ancien entraîneur du Bayern ne s'est pourtant pas complètement réalisée, puisque la RFA s'est inclinée 1:3 en finale, contre l'Italie.
En revanche, les deux hommes mènent leurs équipes respectives en finale de l'épreuve suprême, quatre ans plus tard au Mexique. Malheureusement pour l'Allemand, la défaite est une fois de plus au rendez-vous (2:3). "Je n'étais pas à mon meilleur niveau", se souvient Rummenigge. "Je savais que ce serait ma dernière Coupe du Monde et je voulais absolument jouer. Je crois que je n'ai jamais été aussi mauvais ! Je n'ai réussi que deux matches dignes de ce nom, contre le Maroc et l'Argentine." Déçu, l'international allemand prendra sa retraite internationale à l'issue du tournoi.
Rumennige n'a que 21 ans lorsqu'il effectue ses grands débuts en équipe nationale à l'automne 1976, à l'occasion d'une victoire 2:0 sur le Pays de Galles. À l'issue de la rencontre, le sélectionneur adjoint Jupp Derwall voit en lui "le meilleur homme sur le terrain". Cramer, son entraîneur en club, n'hésite pas quant à lui à venir l'accueillir à l'aéroport avec une bouteille de champagne entre les mains. Tout le monde voit en ce jeune homme le digne successeur des Beckenbauer, Günter Netzer, Wolfgang Overath ou encore Gerd Müller, dont le charisme manque alors cruellement à l'équipe de RFA.
La confiance de Matthäus
Dès que ce solide gaillard d'1m82 se lance dans une de ses séries de dribbles patentées, les défenseurs adverses se mettent à trembler. Dans les tribunes au contraire, les supporters se demandent ce que Rummenigge va bien pouvoir inventer. En sélection, l'attaquant du Bayern s'entend à la perfection avec Hansi Müller et Bernd Schuster, au sein d'une équipe aussi à l'aise en attaque que généreuse dans la récupération.
Deux ans plus tard, il compte parmi les internationaux à part entière au moment d'aborder la Coupe du Monde de la FIFA™. Dans la foulée, il mène la RFA au sacre en finale de l'UEFA EURO 1980. Auteur d'un but décisif contre la Tchécoslovaquie en début de tournoi, il s'illustre à nouveau en offrant à Horst Hrubesch le but de la victoire (2:1) face à la Belgique. Les médias, unanimes, le désignent meilleur joueur de la compétition.
"Avant l'EURO, nous étions déjà dans une excellente passe. Nous avions enchaîné 23 matches sans défaite, ce que la RFA n'avait jamais réussi auparavant. Moi, j'étais en pleine confiance. Je venais d'être élu meilleur buteur et footballeur de l'année en Allemagne. Ça aide !", explique Rummenigge à l'évocation de son unique titre avec la Mannschaft. "Le sélectionneur Jupp Derwall avait tout fait pour nous mettre dans de bonnes conditions. C'était aussi le premier grand tournoi international de Matthäus. Il ne doutait de rien".
Quel homme !
À cette époque, l'international allemand a déjà largement étoffé son palmarès en club. Aux côtés de stars comme Müller, Breitner ou Sepp Maier, le natif de Lippstadt contribue à faire du Bayern Munich l'équipe phare en Allemagne.
Son tranfert à l'Inter Milan en 1984 aurait dû conforter sa stature internationale. Malheureusement, une série de blessures l'empêchent de donner la pleine mesure de son talent et d'étoffer son palmarès. En l'espace de trois saisons, il ne dispute que 64 matches pour les Nerazzurri, mais parvient tout de même à marquer 24 buts. De 1987 à 1989, il rejoint le Servette Genève, pour y achever tranquillement sa carrière. Au terme de son ultime saison, il décroche néanmoins le titre de meilleur buteur du championnat de Suisse.
Une fois les crampons raccrochés, Rummenigge reste très actif dans le monde du football. Après une brève expérience de commentateur à la télévision, il est nommé vice-président du Bayern Munich en 1991. Devenu président de la formation bavaroise, il est également le premier président de l'Association des Clubs Européens (ECA).
Karl-Heinz Rummenigge a donc vécu deux vies en l'espace de quelques décennies. Dans ces conditions, rien d'étonnant à ce que les chanteurs Alan et Denise lui aient consacré en 1982 une chanson intitulée Rummenigge, what a man (Rummenigge, quel homme) !
Fifa.com (12/01/2012)
Re: Portraits et Histoire
Marcel DESAILLY
Desailly, la force tranquille
A l'image d'un ancien président de la République française, Marcel Desailly a repris à son compte avec le même succès le célèbre slogan de "la force tranquille". Puissant et calme à la fois, dur sur l'homme mais jamais violent, il s'inscrit dans la tradition de la "garde noire" de l'équipe de France, incarnée par Jean-Pierre Adams, puis Marius Tresor et Basile Boli à qui il a succédé chez les Bleus.
Défenseur central ou milieu défensif, selon la volonté de ses entraîneurs, il figure dans le livre d'or comme le défenseur tricolore le plus titré avec une Coupe du Monde de la FIFA, un UEFA EURO, deux Coupes des Confédérations de la FIFA, deux Ligues des champions de l’UEFA, sans parler de deux titres de champion d'Italie. Champion d'Europe avec l’Olympique de Marseille et l’AC Milan, Desailly a du attendre la trentaine pour se voir affubler d'un surnom qui lui colle à la peau et le définit parfaitement : the Rock.
Eclosion d'un Canari
Arrivé à Nantes à l'âge de quatre ans avec sa famille et son père adoptif, il rejoint le centre de formation des Canaris à l'âge de 12 ans et s’imprègne pendant six saisons de la philosophie de l'école nantaise. Dans cette riche génération, il va faire deux rencontres déterminantes. Tout d'abord son entraîneur Jean-Claude Suaudeau qui va polir ce talent brut, et un certain Didier Deschamps qui sera à ses côtés pendant toute sa carrière. De ses débuts en première division 1 le 26 août 1986 contre Bordeaux (3:0) jusqu'à la fin de la saison 1991/92, il va travailler, prendre du volume et disputer 162 rencontres sous le maillot nantais (5 buts) tout en suivant le cursus des sélections françaises, des U-15 jusqu'aux A', antichambre de la sélection A. Le décor est planté, le futur roc est prêt pour escalader les sommets.
Sur un coup de tête de Bernard Tapie, président de l'Olympique de Marseille, et contre l'avis de l'entraîneur Raymond Goethals, Desailly rejoint la Canebière au début de la saison 1992/93. Accueilli froidement par Goethals qui lui lance "tu n'arrives pas à la cheville de Carlos Mozer", l'ancien défenseur brésilien de l'OM, il prend pourtant une nouvelle dimension au sein d'une défense aussi solide que rugeuse avec la chanière Desailly-Boli épaulée par deux latéraux de devoir, Jocelyn Angloma et Eric di Meco. Le 26 mai 1993 au stade Olympique de Munich, Boli marque de la tête le but de la victoire face au prestigieux AC Milan tandis que son complice musèle un certain Marco van Basten.
Le club italien perd un trophée, mais gagne une idée de génie pour remplacer le vieillissant Frank Rijkaard, parti à l'Ajax Amsterdam. En raison des difficultés financières de l’OM, Desailly refait ses valises et rejoint la Lombardie.
Maturité milanaise
Sa montée en puissance est irrésistible, d'autant plus qu'il fait ses débuts en équipe de France le 22 août 1993 contre la Suède (1:1). Dans un pays où le rôle du défenseur est aussi apprécié que la réussite d'un attaquant, Desailly est dans son élément, et va vivre cinq saisons exceptionnelles.
Il débute officiellement dans le calcio le 21 novembre 1993 contre Naples (2:1) et marque son premier but le 2 janvier 1994 contre la Reggiana (1:0). A Milan, Desailly va rapidement assimiler la rigueur tactique et défensive italienne et imposer sa marque de fabrique : son extraordinaire capacité a remporter la majorité de ses duels.
Au fil des saisons, il devient la pierre angulaire du système rossonero et s’impose dans un effectif pléthorique. Fabio Capello s'appuyant sur la défense mythique Mauro Tassotti, Franco Baresi, Alessandro Costacurta et Paolo Maldini, il positionne le Français pendant plusieurs mois comme milieu défensif. Pari gagnant, et Desailly étoffe immédiatement son palmarès en remportant le scudetto puis une nouvelle Ligue des champions face à Barcelone (4:0), marquant même un but à cette occasion et devenant le premier joueur à remporter l'épreuve deux années de suite avec deux clubs différents.
Desailly va ainsi disputer 137 rencontres de championnat entre 1993 et 98, marquant cinq buts, et 27 matches de C1 (2 buts) avec à la clé une nouvelle finale de Ligue des champions, perdue contre l'Ajax, et un nouveau scudetto. "Il est sans aucun doute le meilleur défenseur étranger ayant évolué dans le calcio. Celui qui a rapidement senti le football italien tout en sachant imposer sa personnalité", analyse en expert Paolo Maldini. Alors, aucun supporter de Milan ne lui en a voulu quand il a décidé de signer à Chelsea en 1998.
Il avoue d’ailleurs avoir connu l'émotion la plus grande de sa carrière, "plus forte encore que celle de la Coupe du Monde", à l'occasion du match AC Milan-Chelsea, lors de sa première visite à San Siro après son transfert en Angleterre. "A l'échauffement, tout le stade s'est mis à m'applaudir, d'un seul coup. Je me suis approché et j'ai pu lire sur une grande banderole ‘Pour toujours tu resteras dans notre cœur’. Cette reconnaissance qu'ils me témoignaient était véritablement bouleversante. Je n'étais ni un créateur ni un buteur. Et pourtant, ils me fêtaient comme si j'étais Van Basten. En tant qu'homme je m'en souviendrai toute ma vie", souligne-t-il encore ému.
Sur le toit du monde
Après l'échec de 1994, et la non-qualification de l'équipe de France pour Etats-Unis 1994, Aimé Jacquet reprend les Bleus en main. Rapidement il va bâtir une défense de fer qui va battre tous les records. Devant l'incontournable Fabien Barthez dans les buts, Lilian Thuram, Laurent Blanc, Marcel Desailly et Bixente Lizarazu vont constituer le socle de l’équipe lauréate de la Coupe du Monde de la FIFA France 1998 et de l’UEFA EURO 2000.
Alignés ensemble pour la première fois lors d’un match de préparation de l’UEFA EURO 1996 contre l’Allemagne (1:0), et jusqu’à leur dernière sortie officielle en finale de l’EUROo 2000 à Rotterdam contre l’Italie (2:1), ces quatre défenseurs parfaitement complémentaires n’ont jamais perdu un seul match officiel en 28 rencontres entre 1996 et 2000. Mieux, ils n’ont encaissé ensemble que 13 buts en 28 matches. Entre 1996 et 2000, la France a joué 57 matches n'en perdant que cinq. A chaque fois un des quatre mousquetaires au moins manquait à l’appel.
Exclu en seconde période de la finale de la Coupe du Monde 1998 contre le Brésil (3:0) après avoir reçu un second carton jaune, devenant le troisième joueur à être exclu lors d'une finale mondiale, il portera le brassard de capitaine après la retraite de son compère Didier Deschamps.
Pourtant, malgré deux Coupes des Confédérations victorieuses, il ne peut empêcher le lent déclin de cette génération surdouée et, après un dernier échec contre la Grèce (0:1) en quart de finale de l'UEFA EURO 2004, il annonce, à 36 ans, sa retraite internationale avec 116 sélections au compteur.
Le temps des copains
Quand il arrive à Chelsea, en plein été 1998, Marcel Desailly retrouve dans le plus chic des clubs londoniens son ami Franck Leboeuf avant d'être rejoint par Deschamps. Il débute officiellement en Premier League le 15 août 1998 à Coventry (1:2) mais ne marque son premier but que le 26 février 2000 contre Watford (2:1), le temps de prendre ses marques dans un nouvel environnement. "En Italie, je dominais mon sujet dans le domaine aérien. Mais, en Angleterre, je n'arrivais plus à prendre un ballon de la tête !", se souvient-il. "J'étais régulièrement devancé par les grands et les petits qui tous, en plus, mettaient le coude. Il m'a fallu devenir plus malin, travailler le timing, éviter la poussée de l'adversaire et ne pas répondre à la provocation".
C'est peut être grâce à cette difficulté que Marcel Desailly s'est découvert une nouvelle motivation. "Quand vous êtes compétiteur, que vous vous trouvez confronté à de nouveaux éléments bons, voire excellents, vous êtes obligé d'élever votre niveau, de prouver que vous avez encore envie".
En six saisons avec les Blues, il va disputer 222 rencontres dont 94 comme capitaine sans remporter de titre majeur à l'exception d'une FA Cup. Paradoxalement, c'est son ami Deschamps qui, en 2004 et en tant qu’entraîneur de Monaco, va lui donner le descabello en éliminant Chelsea en demi-finale de la Ligue des champions.
Marcel Desailly comprend que l’âge d’or est passé. Il va terminer sa carrière au Qatar, où il remporte un dernier titre de champion avant d'annoncer sa retraite sportive en mai 2006. "Quand j'ai débuté avec les Bleus à 25 ans, je n'aurais jamais imaginé être toujours en sélection neuf ans plus tard et être encore compétitif en club. Si j'ai duré, c'est que je me suis toujours remis en cause. Vous ne pouvez pas vous imaginer le nombre de jeunes que j'ai vus qui étaient meilleurs que moi", affirme-t-il confirmant ainsi qu'il a tiré sa véritable force d'un mental à toute épreuve, de sa force de caractère. Une force tranquille.
Fifa.com (02/02/2012)
Desailly, la force tranquille
A l'image d'un ancien président de la République française, Marcel Desailly a repris à son compte avec le même succès le célèbre slogan de "la force tranquille". Puissant et calme à la fois, dur sur l'homme mais jamais violent, il s'inscrit dans la tradition de la "garde noire" de l'équipe de France, incarnée par Jean-Pierre Adams, puis Marius Tresor et Basile Boli à qui il a succédé chez les Bleus.
Défenseur central ou milieu défensif, selon la volonté de ses entraîneurs, il figure dans le livre d'or comme le défenseur tricolore le plus titré avec une Coupe du Monde de la FIFA, un UEFA EURO, deux Coupes des Confédérations de la FIFA, deux Ligues des champions de l’UEFA, sans parler de deux titres de champion d'Italie. Champion d'Europe avec l’Olympique de Marseille et l’AC Milan, Desailly a du attendre la trentaine pour se voir affubler d'un surnom qui lui colle à la peau et le définit parfaitement : the Rock.
Eclosion d'un Canari
Arrivé à Nantes à l'âge de quatre ans avec sa famille et son père adoptif, il rejoint le centre de formation des Canaris à l'âge de 12 ans et s’imprègne pendant six saisons de la philosophie de l'école nantaise. Dans cette riche génération, il va faire deux rencontres déterminantes. Tout d'abord son entraîneur Jean-Claude Suaudeau qui va polir ce talent brut, et un certain Didier Deschamps qui sera à ses côtés pendant toute sa carrière. De ses débuts en première division 1 le 26 août 1986 contre Bordeaux (3:0) jusqu'à la fin de la saison 1991/92, il va travailler, prendre du volume et disputer 162 rencontres sous le maillot nantais (5 buts) tout en suivant le cursus des sélections françaises, des U-15 jusqu'aux A', antichambre de la sélection A. Le décor est planté, le futur roc est prêt pour escalader les sommets.
Sur un coup de tête de Bernard Tapie, président de l'Olympique de Marseille, et contre l'avis de l'entraîneur Raymond Goethals, Desailly rejoint la Canebière au début de la saison 1992/93. Accueilli froidement par Goethals qui lui lance "tu n'arrives pas à la cheville de Carlos Mozer", l'ancien défenseur brésilien de l'OM, il prend pourtant une nouvelle dimension au sein d'une défense aussi solide que rugeuse avec la chanière Desailly-Boli épaulée par deux latéraux de devoir, Jocelyn Angloma et Eric di Meco. Le 26 mai 1993 au stade Olympique de Munich, Boli marque de la tête le but de la victoire face au prestigieux AC Milan tandis que son complice musèle un certain Marco van Basten.
Le club italien perd un trophée, mais gagne une idée de génie pour remplacer le vieillissant Frank Rijkaard, parti à l'Ajax Amsterdam. En raison des difficultés financières de l’OM, Desailly refait ses valises et rejoint la Lombardie.
Maturité milanaise
Sa montée en puissance est irrésistible, d'autant plus qu'il fait ses débuts en équipe de France le 22 août 1993 contre la Suède (1:1). Dans un pays où le rôle du défenseur est aussi apprécié que la réussite d'un attaquant, Desailly est dans son élément, et va vivre cinq saisons exceptionnelles.
Il débute officiellement dans le calcio le 21 novembre 1993 contre Naples (2:1) et marque son premier but le 2 janvier 1994 contre la Reggiana (1:0). A Milan, Desailly va rapidement assimiler la rigueur tactique et défensive italienne et imposer sa marque de fabrique : son extraordinaire capacité a remporter la majorité de ses duels.
Au fil des saisons, il devient la pierre angulaire du système rossonero et s’impose dans un effectif pléthorique. Fabio Capello s'appuyant sur la défense mythique Mauro Tassotti, Franco Baresi, Alessandro Costacurta et Paolo Maldini, il positionne le Français pendant plusieurs mois comme milieu défensif. Pari gagnant, et Desailly étoffe immédiatement son palmarès en remportant le scudetto puis une nouvelle Ligue des champions face à Barcelone (4:0), marquant même un but à cette occasion et devenant le premier joueur à remporter l'épreuve deux années de suite avec deux clubs différents.
Desailly va ainsi disputer 137 rencontres de championnat entre 1993 et 98, marquant cinq buts, et 27 matches de C1 (2 buts) avec à la clé une nouvelle finale de Ligue des champions, perdue contre l'Ajax, et un nouveau scudetto. "Il est sans aucun doute le meilleur défenseur étranger ayant évolué dans le calcio. Celui qui a rapidement senti le football italien tout en sachant imposer sa personnalité", analyse en expert Paolo Maldini. Alors, aucun supporter de Milan ne lui en a voulu quand il a décidé de signer à Chelsea en 1998.
Il avoue d’ailleurs avoir connu l'émotion la plus grande de sa carrière, "plus forte encore que celle de la Coupe du Monde", à l'occasion du match AC Milan-Chelsea, lors de sa première visite à San Siro après son transfert en Angleterre. "A l'échauffement, tout le stade s'est mis à m'applaudir, d'un seul coup. Je me suis approché et j'ai pu lire sur une grande banderole ‘Pour toujours tu resteras dans notre cœur’. Cette reconnaissance qu'ils me témoignaient était véritablement bouleversante. Je n'étais ni un créateur ni un buteur. Et pourtant, ils me fêtaient comme si j'étais Van Basten. En tant qu'homme je m'en souviendrai toute ma vie", souligne-t-il encore ému.
Sur le toit du monde
Après l'échec de 1994, et la non-qualification de l'équipe de France pour Etats-Unis 1994, Aimé Jacquet reprend les Bleus en main. Rapidement il va bâtir une défense de fer qui va battre tous les records. Devant l'incontournable Fabien Barthez dans les buts, Lilian Thuram, Laurent Blanc, Marcel Desailly et Bixente Lizarazu vont constituer le socle de l’équipe lauréate de la Coupe du Monde de la FIFA France 1998 et de l’UEFA EURO 2000.
Alignés ensemble pour la première fois lors d’un match de préparation de l’UEFA EURO 1996 contre l’Allemagne (1:0), et jusqu’à leur dernière sortie officielle en finale de l’EUROo 2000 à Rotterdam contre l’Italie (2:1), ces quatre défenseurs parfaitement complémentaires n’ont jamais perdu un seul match officiel en 28 rencontres entre 1996 et 2000. Mieux, ils n’ont encaissé ensemble que 13 buts en 28 matches. Entre 1996 et 2000, la France a joué 57 matches n'en perdant que cinq. A chaque fois un des quatre mousquetaires au moins manquait à l’appel.
Exclu en seconde période de la finale de la Coupe du Monde 1998 contre le Brésil (3:0) après avoir reçu un second carton jaune, devenant le troisième joueur à être exclu lors d'une finale mondiale, il portera le brassard de capitaine après la retraite de son compère Didier Deschamps.
Pourtant, malgré deux Coupes des Confédérations victorieuses, il ne peut empêcher le lent déclin de cette génération surdouée et, après un dernier échec contre la Grèce (0:1) en quart de finale de l'UEFA EURO 2004, il annonce, à 36 ans, sa retraite internationale avec 116 sélections au compteur.
Le temps des copains
Quand il arrive à Chelsea, en plein été 1998, Marcel Desailly retrouve dans le plus chic des clubs londoniens son ami Franck Leboeuf avant d'être rejoint par Deschamps. Il débute officiellement en Premier League le 15 août 1998 à Coventry (1:2) mais ne marque son premier but que le 26 février 2000 contre Watford (2:1), le temps de prendre ses marques dans un nouvel environnement. "En Italie, je dominais mon sujet dans le domaine aérien. Mais, en Angleterre, je n'arrivais plus à prendre un ballon de la tête !", se souvient-il. "J'étais régulièrement devancé par les grands et les petits qui tous, en plus, mettaient le coude. Il m'a fallu devenir plus malin, travailler le timing, éviter la poussée de l'adversaire et ne pas répondre à la provocation".
C'est peut être grâce à cette difficulté que Marcel Desailly s'est découvert une nouvelle motivation. "Quand vous êtes compétiteur, que vous vous trouvez confronté à de nouveaux éléments bons, voire excellents, vous êtes obligé d'élever votre niveau, de prouver que vous avez encore envie".
En six saisons avec les Blues, il va disputer 222 rencontres dont 94 comme capitaine sans remporter de titre majeur à l'exception d'une FA Cup. Paradoxalement, c'est son ami Deschamps qui, en 2004 et en tant qu’entraîneur de Monaco, va lui donner le descabello en éliminant Chelsea en demi-finale de la Ligue des champions.
Marcel Desailly comprend que l’âge d’or est passé. Il va terminer sa carrière au Qatar, où il remporte un dernier titre de champion avant d'annoncer sa retraite sportive en mai 2006. "Quand j'ai débuté avec les Bleus à 25 ans, je n'aurais jamais imaginé être toujours en sélection neuf ans plus tard et être encore compétitif en club. Si j'ai duré, c'est que je me suis toujours remis en cause. Vous ne pouvez pas vous imaginer le nombre de jeunes que j'ai vus qui étaient meilleurs que moi", affirme-t-il confirmant ainsi qu'il a tiré sa véritable force d'un mental à toute épreuve, de sa force de caractère. Une force tranquille.
Fifa.com (02/02/2012)
Re: Portraits et Histoire
Le rêve retardé d’un gardien en avance
Gardien de la grande équipe de Hongrie des années 50, Gyula Grosics a toujours été un précurseur. Novateur sur plan technique et tactique mais aussi dans la mode vestimentaire, ce gardien hors pair aux 86 sélections, qui n'avait rien à envier à son contemporain Lev Yashin, a pourtant dû attendre l'âge de 82 ans avant de réaliser le rêve de sa vie : porter le maillot de Ferencvaros.
FIFA.com retrace le parcours de ce héros qui va fêter ses 86 ans le samedi 4 février… et qui est toujours officiellement en activité.
Issu d’une modeste famille de mineurs de Dorog, à une quarantaine de kilomètres de Budapest, Grosics était destiné à entrer dans les ordres pour faire plaisir à une mère persuadée qu'il s'agissait du meilleur moyen de rompre avec sa condition. Mais le football fait parfois des miracles et brise des vocations. "La vie réserve parfois des surprises. A l'âge de 15 ans, alors que je n'étais encore qu'un enfant, j'ai joué pour la première fois dans les buts de l'équipe première de Dorog. A partir de ce jour le football est définitivement entré dans ma vie", raconte le fringant nonagénaire.
La Panthère devance l’Araignée
La vie de Grosics est bouleversée par le football, mais le football est bouleversé par la guerre. La Hongrie suivant la ligne politique de l’Allemagne nazie depuis 1938, le jeune Gyula, 18 ans, voit son éclosion au plus haut niveau repoussée, car tous les garçons âgés de 12 à 21 ans sont obligés de partir travailler en Autriche. Il ne reviendra qu’en août 1945, pour prendre son envol sous les couleurs du Dorogi FC.
Loin d'avoir un potentiel physique exceptionnel (1m77), Grosics compense par une bonne détente, une prise de balle sûre et un grand sens de l'anticipation. Mais sa force réside dans son jeu au pied, digne des meilleurs joueurs de champ, qui lui permet d'être le premier relanceur de son équipe en s'avançant loin de ses buts alors que jusqu'alors, les gardiens étaient cantonnés dans la petite surface. Par ailleurs, lassé de devoir sans cesse changer de couleur de maillot au gré des rencontres, Gyula Grosics prend l'habitude de s'habiller toujours tout en noir.
Un choix qui va rapidement faire boule de neige chez les gardiens du monde entier. La couleur de son maillot et le côté félin de ses interventions lui valent rapidement le surnom de "Panthère Noire", prenant de vitesse Lev Yashin qui devra se contenter de "l'Araignée noire" en raison de la longueur de ses bras.
Une défaite et un cauchemar
Sélectionné pour la première fois en 1947, Grosics intègre une génération de surdoués où il va mûrir en compagnie de Ferenc Puskas, Nandor Hidegkuti, Zoltan Czibor et autres Sandor Kocsis avec qui il va bientôt entrer dans l'histoire. Entre un échec face à l'Autriche (3:5) en mai 1950, et la finale de la Coupe du Monde de la FIFA 1954 contre l'Allemagne de l'Ouest (2:3), les Magyars Magiques vont réussir une incroyable série de 42 victoires 7 nuls, dont des succès retentissants comme les deux victoires consécutives contre l'Angleterre (6:3, 7:1), la première défaite infligée à l'Uruguay en phase finale de Coupe du Monde (4:2) ou la "Bataille de Berne" contre le Brésil (4:2) quelques jours à peine avant le "Miracle de Berne", la défaite en finale qui allait marquer le déclin de cette incroyable armada.
Le but de la victoire inscrit par Helmut Rahn à six minutes du coup de sifflet final sur une glissade de Grosics sur l'herbe mouillée va coûter très cher à la panthère noire. "Aujourd’hui encore, je refais toujours le même cauchemar. Je revois sans cesse ce but de Rahm. D'un seul coup je suis tombé dans un gouffre…", avoue Grosics.
Devenu persona non grata, il continue de garder les buts de Honved et de la Hongrie durant deux autres Coupes du Monde en 1958 et 1962, mais fait l'objet de multiples tracasseries administratives, et même des menaces de la part des autorités, d'autant que le gardien ne cache plus son opposition au régime communiste.
Un match, un hommage
Après l'insurrection de 1956, il rejoint ses coéquipiers partis en tournée en Amérique du Sud. A leur retour à Vienne, certains décident de passer à l'ouest, comme Ferenc Puskas qui rejoint le Real Madrid, alors que Kocsis et Czibor s’engagent à Barcelone. Encore victime de pression politique, Grosics, lui, rentre au pays où il est transféré sans trop avoir le choix à Tatabanya, un modeste club de province. Il y évoluera jusqu'à la fin de sa carrière en 1962, tout en restant le titulaire dans les buts de l'équipe nationale, mais en ruminant un immense regret : ne jamais avoir pu évoluer sous les couleurs de Ferencvaros, le plus prestigieux club hongrois, les autorités s'y opposant.
Mais les grands clubs font souvent de grands actes. En 2008, les dirigeants de Ferencvaros organisent un match amical contre Sheffield United pour lui permettre, une fois dans sa vie, de figurer sur la feuille de match. Très digne, habillé en noir comme d'habitude, ses cheveux blancs soigneusement tirés en arrière, Grosics, 82 ans, prend symboliquement place dans les buts, touche un ballon avant de céder sa place au titulaire Adam Holczer.
Après cet hommage, Ferencvaros retire le numéro 1 en son honneur et fait figurer son nom chaque saison dans la liste de joueurs transmise à la fédération nationale. Quarante six ans après avoir raccroché ses crampons, Gyula Grosics avait enfin réalisé son rêve.
Fifa.com (03/02/2012)
Gardien de la grande équipe de Hongrie des années 50, Gyula Grosics a toujours été un précurseur. Novateur sur plan technique et tactique mais aussi dans la mode vestimentaire, ce gardien hors pair aux 86 sélections, qui n'avait rien à envier à son contemporain Lev Yashin, a pourtant dû attendre l'âge de 82 ans avant de réaliser le rêve de sa vie : porter le maillot de Ferencvaros.
FIFA.com retrace le parcours de ce héros qui va fêter ses 86 ans le samedi 4 février… et qui est toujours officiellement en activité.
Issu d’une modeste famille de mineurs de Dorog, à une quarantaine de kilomètres de Budapest, Grosics était destiné à entrer dans les ordres pour faire plaisir à une mère persuadée qu'il s'agissait du meilleur moyen de rompre avec sa condition. Mais le football fait parfois des miracles et brise des vocations. "La vie réserve parfois des surprises. A l'âge de 15 ans, alors que je n'étais encore qu'un enfant, j'ai joué pour la première fois dans les buts de l'équipe première de Dorog. A partir de ce jour le football est définitivement entré dans ma vie", raconte le fringant nonagénaire.
La Panthère devance l’Araignée
La vie de Grosics est bouleversée par le football, mais le football est bouleversé par la guerre. La Hongrie suivant la ligne politique de l’Allemagne nazie depuis 1938, le jeune Gyula, 18 ans, voit son éclosion au plus haut niveau repoussée, car tous les garçons âgés de 12 à 21 ans sont obligés de partir travailler en Autriche. Il ne reviendra qu’en août 1945, pour prendre son envol sous les couleurs du Dorogi FC.
Loin d'avoir un potentiel physique exceptionnel (1m77), Grosics compense par une bonne détente, une prise de balle sûre et un grand sens de l'anticipation. Mais sa force réside dans son jeu au pied, digne des meilleurs joueurs de champ, qui lui permet d'être le premier relanceur de son équipe en s'avançant loin de ses buts alors que jusqu'alors, les gardiens étaient cantonnés dans la petite surface. Par ailleurs, lassé de devoir sans cesse changer de couleur de maillot au gré des rencontres, Gyula Grosics prend l'habitude de s'habiller toujours tout en noir.
Un choix qui va rapidement faire boule de neige chez les gardiens du monde entier. La couleur de son maillot et le côté félin de ses interventions lui valent rapidement le surnom de "Panthère Noire", prenant de vitesse Lev Yashin qui devra se contenter de "l'Araignée noire" en raison de la longueur de ses bras.
Une défaite et un cauchemar
Sélectionné pour la première fois en 1947, Grosics intègre une génération de surdoués où il va mûrir en compagnie de Ferenc Puskas, Nandor Hidegkuti, Zoltan Czibor et autres Sandor Kocsis avec qui il va bientôt entrer dans l'histoire. Entre un échec face à l'Autriche (3:5) en mai 1950, et la finale de la Coupe du Monde de la FIFA 1954 contre l'Allemagne de l'Ouest (2:3), les Magyars Magiques vont réussir une incroyable série de 42 victoires 7 nuls, dont des succès retentissants comme les deux victoires consécutives contre l'Angleterre (6:3, 7:1), la première défaite infligée à l'Uruguay en phase finale de Coupe du Monde (4:2) ou la "Bataille de Berne" contre le Brésil (4:2) quelques jours à peine avant le "Miracle de Berne", la défaite en finale qui allait marquer le déclin de cette incroyable armada.
Le but de la victoire inscrit par Helmut Rahn à six minutes du coup de sifflet final sur une glissade de Grosics sur l'herbe mouillée va coûter très cher à la panthère noire. "Aujourd’hui encore, je refais toujours le même cauchemar. Je revois sans cesse ce but de Rahm. D'un seul coup je suis tombé dans un gouffre…", avoue Grosics.
Devenu persona non grata, il continue de garder les buts de Honved et de la Hongrie durant deux autres Coupes du Monde en 1958 et 1962, mais fait l'objet de multiples tracasseries administratives, et même des menaces de la part des autorités, d'autant que le gardien ne cache plus son opposition au régime communiste.
Un match, un hommage
Après l'insurrection de 1956, il rejoint ses coéquipiers partis en tournée en Amérique du Sud. A leur retour à Vienne, certains décident de passer à l'ouest, comme Ferenc Puskas qui rejoint le Real Madrid, alors que Kocsis et Czibor s’engagent à Barcelone. Encore victime de pression politique, Grosics, lui, rentre au pays où il est transféré sans trop avoir le choix à Tatabanya, un modeste club de province. Il y évoluera jusqu'à la fin de sa carrière en 1962, tout en restant le titulaire dans les buts de l'équipe nationale, mais en ruminant un immense regret : ne jamais avoir pu évoluer sous les couleurs de Ferencvaros, le plus prestigieux club hongrois, les autorités s'y opposant.
Mais les grands clubs font souvent de grands actes. En 2008, les dirigeants de Ferencvaros organisent un match amical contre Sheffield United pour lui permettre, une fois dans sa vie, de figurer sur la feuille de match. Très digne, habillé en noir comme d'habitude, ses cheveux blancs soigneusement tirés en arrière, Grosics, 82 ans, prend symboliquement place dans les buts, touche un ballon avant de céder sa place au titulaire Adam Holczer.
Après cet hommage, Ferencvaros retire le numéro 1 en son honneur et fait figurer son nom chaque saison dans la liste de joueurs transmise à la fédération nationale. Quarante six ans après avoir raccroché ses crampons, Gyula Grosics avait enfin réalisé son rêve.
Fifa.com (03/02/2012)
Re: Portraits et Histoire
Juan SCHIAFFINO
Schiaffino, entre dieu et démon
Le nom de Juan Schiaffino est inscrit en lettres d'or dans le grand livre du football uruguayen. En terre charrúa, rares sont ceux qui n'ont pas entendu parler de cette légende du football national. Mais il suffit de traverser la frontière du nord de l'Uruguay, et le patronyme "Schiaffino" prend une tout autre signification. Il est associé à l'épisode le plus noir du football brésilien, à savoir la défaite de la Seleção contre la Celeste dans le match décisif de la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 1950™. Autres contrées, autres fortunes : en Italie, Schiaffino reçoit vite le surnom de "dieu du football". On ne peut rêver de plus beau compliment au pays du calcio…
Né d'un père italien et d'une mère paraguayenne, Juan Alberto Schiaffino Villano a donc marqué l'un des buts les plus tragiques pour le football brésilien, celui de l'égalisation de l'Uruguay à 1:1 dans le match décisif de la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 1950™. "Il y a eu un grand silence. À cet instant, j'ai compris que les Brésiliens avaient commencé à avoir peur de la défaite", confiait un jour le gardien uruguayen de ce match, Roque Máspoli.
Effectivement, quelques minutes après l'égalisation de Schiaffino, Alcides Ghiggia marque à nouveau pour l'Uruguay, qui décroche un titre mondial inespéré devant des dizaines de milliers de spectateurs en pleurs. "Dieu seul peut expliquer ce qui s'est passé ce jour-là. En amical, le Brésil nous battait régulièrement par trois ou quatre buts d'écart", a raconté Schiaffino de nombreuses années après cette finale.
Un talent et deux maillots
La tristesse brésilienne a quelque peu éclipsé la qualité du football pratiqué par les Uruguayens, non seulement Pepe, mais également Obdulio Varela, l'un des représentants légendaires de cette rage de vaincre uruguayenne, la fameuse garra charrúa. "Je ne courais peut-être pas autant que lui, mais il ne me donnait pas les ballons que je lui donnais", rappellera plus tard Schiaffino, qui avait été élu meilleur joueur de l'édition 1950 du tournoi.
Entre 1950 et 1954, Pepe a participé à neuf matches de Coupe du Monde de la FIFA™, inscrivant au total cinq buts, le plus fameux restant celui marqué à Barbosa au Maracana... pour le compte de l'Uruguay, devrait-on ajouter. Le surdoué présente en effet la particularité d'avoir porté le maillot de deux équipes nationales. Après ses exploits avec la Celeste, il joue en équipe d'Italie, avec laquelle il participe notamment à deux matches de qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Suède 1958™.
Né le 28 juillet 1925, Schiaffino travaille d'abord dans une boulangerie, puis une usine d'aluminium, avant d'être contacté par l'un des clubs mythiques du football uruguayen, Peñarol. "À l'époque, je faisais de petits boulots à droite et à gauche. Le destin a fait le reste", résumera Pepe après avoir raccroché les crampons.
Sur décision du destin
Et quel destin ! Schiaffino fait successivement le bonheur de Peñarol, puis de l'AC Milan, qui s'attache ses services pour ce qui est à l'époque le transfert le plus onéreux de l'histoire du football. Ses buts et ses passes millimétrées étaient à la hauteur de son humilité. "J'ai eu la chance de jouer dans de grandes équipes, où tout devenait facile. À mon époque, le jeu était plus lent, le marquage moins strict. Aujourd'hui, le défi physique est tel que le football qu'on pratiquait à mon époque n'est plus possible", analyse-t-il en mêlant modestie et réalisme.
Cesare Maldini, l'un de ses coéquipiers au sein de la formation rossonera, disait les choses de façon un peu moins réservée au sujet de Schiaffino : "Il avait un radar à la place du cerveau". Ce qui explique probablement pourquoi, avec Pepe dans ses rangs, l'AC Milan s'adjuge trois titres de champion d'Italie consécutivement. Ensuite, le phénomène est transféré à l'AS Rome. Après avoir mis un terme à sa carrière de footballeur professionnel, il rentre en Uruguay, où il passe le reste de sa vie.
La controverse va toujours bon train, chez les anciens tout du moins, pour savoir qui, de Juan Schiaffino ou d'Alfredo Di Stefano, peut prétendre au titre de meilleur footballeur de tous les temps. Ces classements étant toujours subjectifs, on trouvera le compromis suivant : à la faveur de son but contre le Brésil en 1950 et de l'impression qu'il a laissée chez quelques-uns des meilleurs joueurs de la planète à son époque, Juan Schiaffino fait incontestablement partie des dix meilleurs joueurs de l'histoire du ballon rond.
Fifa.com (15/02/2012)
Schiaffino, entre dieu et démon
Le nom de Juan Schiaffino est inscrit en lettres d'or dans le grand livre du football uruguayen. En terre charrúa, rares sont ceux qui n'ont pas entendu parler de cette légende du football national. Mais il suffit de traverser la frontière du nord de l'Uruguay, et le patronyme "Schiaffino" prend une tout autre signification. Il est associé à l'épisode le plus noir du football brésilien, à savoir la défaite de la Seleção contre la Celeste dans le match décisif de la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 1950™. Autres contrées, autres fortunes : en Italie, Schiaffino reçoit vite le surnom de "dieu du football". On ne peut rêver de plus beau compliment au pays du calcio…
Né d'un père italien et d'une mère paraguayenne, Juan Alberto Schiaffino Villano a donc marqué l'un des buts les plus tragiques pour le football brésilien, celui de l'égalisation de l'Uruguay à 1:1 dans le match décisif de la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 1950™. "Il y a eu un grand silence. À cet instant, j'ai compris que les Brésiliens avaient commencé à avoir peur de la défaite", confiait un jour le gardien uruguayen de ce match, Roque Máspoli.
Effectivement, quelques minutes après l'égalisation de Schiaffino, Alcides Ghiggia marque à nouveau pour l'Uruguay, qui décroche un titre mondial inespéré devant des dizaines de milliers de spectateurs en pleurs. "Dieu seul peut expliquer ce qui s'est passé ce jour-là. En amical, le Brésil nous battait régulièrement par trois ou quatre buts d'écart", a raconté Schiaffino de nombreuses années après cette finale.
Un talent et deux maillots
La tristesse brésilienne a quelque peu éclipsé la qualité du football pratiqué par les Uruguayens, non seulement Pepe, mais également Obdulio Varela, l'un des représentants légendaires de cette rage de vaincre uruguayenne, la fameuse garra charrúa. "Je ne courais peut-être pas autant que lui, mais il ne me donnait pas les ballons que je lui donnais", rappellera plus tard Schiaffino, qui avait été élu meilleur joueur de l'édition 1950 du tournoi.
Entre 1950 et 1954, Pepe a participé à neuf matches de Coupe du Monde de la FIFA™, inscrivant au total cinq buts, le plus fameux restant celui marqué à Barbosa au Maracana... pour le compte de l'Uruguay, devrait-on ajouter. Le surdoué présente en effet la particularité d'avoir porté le maillot de deux équipes nationales. Après ses exploits avec la Celeste, il joue en équipe d'Italie, avec laquelle il participe notamment à deux matches de qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Suède 1958™.
Né le 28 juillet 1925, Schiaffino travaille d'abord dans une boulangerie, puis une usine d'aluminium, avant d'être contacté par l'un des clubs mythiques du football uruguayen, Peñarol. "À l'époque, je faisais de petits boulots à droite et à gauche. Le destin a fait le reste", résumera Pepe après avoir raccroché les crampons.
Sur décision du destin
Et quel destin ! Schiaffino fait successivement le bonheur de Peñarol, puis de l'AC Milan, qui s'attache ses services pour ce qui est à l'époque le transfert le plus onéreux de l'histoire du football. Ses buts et ses passes millimétrées étaient à la hauteur de son humilité. "J'ai eu la chance de jouer dans de grandes équipes, où tout devenait facile. À mon époque, le jeu était plus lent, le marquage moins strict. Aujourd'hui, le défi physique est tel que le football qu'on pratiquait à mon époque n'est plus possible", analyse-t-il en mêlant modestie et réalisme.
Cesare Maldini, l'un de ses coéquipiers au sein de la formation rossonera, disait les choses de façon un peu moins réservée au sujet de Schiaffino : "Il avait un radar à la place du cerveau". Ce qui explique probablement pourquoi, avec Pepe dans ses rangs, l'AC Milan s'adjuge trois titres de champion d'Italie consécutivement. Ensuite, le phénomène est transféré à l'AS Rome. Après avoir mis un terme à sa carrière de footballeur professionnel, il rentre en Uruguay, où il passe le reste de sa vie.
La controverse va toujours bon train, chez les anciens tout du moins, pour savoir qui, de Juan Schiaffino ou d'Alfredo Di Stefano, peut prétendre au titre de meilleur footballeur de tous les temps. Ces classements étant toujours subjectifs, on trouvera le compromis suivant : à la faveur de son but contre le Brésil en 1950 et de l'impression qu'il a laissée chez quelques-uns des meilleurs joueurs de la planète à son époque, Juan Schiaffino fait incontestablement partie des dix meilleurs joueurs de l'histoire du ballon rond.
Fifa.com (15/02/2012)
Re: Portraits et Histoire
Alexi LALAS
Lalas, enfant du rock et de la balle
Il arrive la caquette vissée sur le crâne, détendu et souriant. La plage de Manhattan Beach, au sud de Los Angeles, est 50 mètres plus bas. "Pour ma famille c’est idéal ici", se réjouit-il au micro de FIFA.com. Père de famille et consultant vedette sur la chaîne ESPN, Alexi Lalas vit depuis 2008 le monde du football dans un autre costume.
Rockeur néo-hippie starifié à la Coupe du Monde de la FIFA, Etats-Unis 1994 - "ça a changé ma vie"-, et premier footballeur nord-américain à évoluer en Serie A, l’ancien président de Los Angeles Galaxy est le meilleur avocat de la MLS. Sur le terrain, en coulisse ou derrière le micro, il accompagne son développement depuis 1996, avec passion et charisme. Mais sans "jamais se prendre au sérieux", précise celui qui se définit lui même comme un "homme de spectacle".
Souvenirs, souvenirs...
"Je suis l’exemple vivant du pouvoir d’une Coupe du Monde sur un individu", confesse l’ex-défenseur central de la sélection américaine. A domicile en 1994, dans un pays sans championnat professionnel, le guitariste barbu aux cheveux longs symbolise l’insouciance d’une équipe de copains. "Sans cet été, je ne serais pas là à vous parler. Cela m’a ouvert tellement de possibilités. C’est la preuve que parfois, sans être le meilleur joueur, avec du timing et de l’opportunisme, on peut réaliser de grandes choses." Titulaire dans les quatre rencontres des Stars and Stripes, le footballeur américain de l’année en 1995 sera aussi de la grand-messe quatre ans plus tard à France 1998. Il restera sur le banc.
Entre les deux rendez-vous mondiaux, Lalas s’est offert une belle aventure en Italie entre 1994 et 1996. A Padoue, en Serie A, il dispute 33 matches en 1994/1995 et marque trois buts, dont un face à l’Inter Milan. "C’est avec la Coupe du Monde mon meilleur souvenir comme footballeur. Je suis fier d’avoir été le premier. J’ai ouvert la voie et quand je vois Michael Bradley aujourd’hui au Chievo, presque 20 ans après, je me dis que j’ai accompli quelque chose d’extraordinaire. Surtout, je suis devenu une meilleure personne là-bas, c’est pour moi encore plus important", raconte Lalas.
Engagé par le New England Revolution dans la foulée de sa belle saison italienne, Lalas reste finalement neuf mois de plus au Padova Calcio. La MLS a repoussé son lancement d’un an. Le prochain lever de rideau sera le bon, 12 mois après. Quinze ans plus tard, l’ex-chanteur et guitariste du groupe du groupe de rock Gypsies est fier d’avoir vécu l’histoire en direct : "Il y avait une grosse part de risques à revenir pour les débuts de cette nouvelle ligue. Ce retour en 1996, j’en suis fier."
Suivront des transferts multiples et finalement, après deux ans d’arrêt, trois saisons d’épilogue à Los Angeles, au Galaxy. Là même où en 2008, quatre ans après sa retraite des pelouses, il tire un trait sur sa carrière de dirigeant. "Je suis fier de ce que j’y ai accompli quand j’étais président. Il fallait changer l’ADN du club, lui reconstruire une identité après l’arrivée de David Beckham, sur laquelle j’ai travaillé. Le Galaxy devait arriver à changer sa perception par le public américain et aussi à l’international."
Pour en arriver là...
"Je n’ai aucun regret, j’ai vécu des expériences fantastiques. Cela m’a aidé à avoir une autre perspective et ça me permet aujourd’hui comme commentateur de comprendre des décisions que le public lui ne peut pas." En quatre ans comme dirigeant, à San Jose, New-York puis Los Angeles, Lalas a vécu une carrière de directeur sportif agitée. Entre un déménagement, un rachat et "l’ouragan Beckham", le consultant "a fait des erreurs" mais a "tellement appris".
Depuis 2008, le champion MLS 2002 officie comme commentateur sur ESPN, qui retransmet la MLS mais aussi des footballs d’autre horizons. "J’adore cette possibilité de divertir et d’être une voix. Je le prends très au sérieux mais en m'amusant", décrypte-t-il.
Même s’il passe trois jours de la semaine sur la côte Est dans le Connecticut, dans les studios de la chaîne sportive, "pour ma famille ce nouveau métier c’est moins de stress et plus de temps avec elle." Et plus de temps aussi pour la musique, l’autre grand amour de Lalas. "J’ai fait des tournées et enregistré des albums. C'étaient des opportunités énormes mais même aujourd’hui, sans tout ça je continue de jouer chez moi. J’enregistre à la maison. La musique, c’est en moi. Je suis né avec ça." Et le football aux Etats-Unis avec lui.
Alexi Lalas
Poste : défenseur central
Clubs : Calcio Padova (1994-1996), New England Revolution (1996-1997), CS Emelec (1997), New-York Metro Stars (1998-1999), Kansas City Wizards (1999), Los Angeles Galaxy (2001-2004)
Equipe nationale : 96 sélections (9 buts)
Palmarès : Vainqueur de la MLS (2002), Vainqueur de la Lamar Hunt U.S Open Cup (2001), Vainqueur du Supporter’s Shield de la MLS (2002), Footballeur américain de l’année (1995)
Fifa.com (17/02/2012)
Lalas, enfant du rock et de la balle
Il arrive la caquette vissée sur le crâne, détendu et souriant. La plage de Manhattan Beach, au sud de Los Angeles, est 50 mètres plus bas. "Pour ma famille c’est idéal ici", se réjouit-il au micro de FIFA.com. Père de famille et consultant vedette sur la chaîne ESPN, Alexi Lalas vit depuis 2008 le monde du football dans un autre costume.
Rockeur néo-hippie starifié à la Coupe du Monde de la FIFA, Etats-Unis 1994 - "ça a changé ma vie"-, et premier footballeur nord-américain à évoluer en Serie A, l’ancien président de Los Angeles Galaxy est le meilleur avocat de la MLS. Sur le terrain, en coulisse ou derrière le micro, il accompagne son développement depuis 1996, avec passion et charisme. Mais sans "jamais se prendre au sérieux", précise celui qui se définit lui même comme un "homme de spectacle".
Souvenirs, souvenirs...
"Je suis l’exemple vivant du pouvoir d’une Coupe du Monde sur un individu", confesse l’ex-défenseur central de la sélection américaine. A domicile en 1994, dans un pays sans championnat professionnel, le guitariste barbu aux cheveux longs symbolise l’insouciance d’une équipe de copains. "Sans cet été, je ne serais pas là à vous parler. Cela m’a ouvert tellement de possibilités. C’est la preuve que parfois, sans être le meilleur joueur, avec du timing et de l’opportunisme, on peut réaliser de grandes choses." Titulaire dans les quatre rencontres des Stars and Stripes, le footballeur américain de l’année en 1995 sera aussi de la grand-messe quatre ans plus tard à France 1998. Il restera sur le banc.
Entre les deux rendez-vous mondiaux, Lalas s’est offert une belle aventure en Italie entre 1994 et 1996. A Padoue, en Serie A, il dispute 33 matches en 1994/1995 et marque trois buts, dont un face à l’Inter Milan. "C’est avec la Coupe du Monde mon meilleur souvenir comme footballeur. Je suis fier d’avoir été le premier. J’ai ouvert la voie et quand je vois Michael Bradley aujourd’hui au Chievo, presque 20 ans après, je me dis que j’ai accompli quelque chose d’extraordinaire. Surtout, je suis devenu une meilleure personne là-bas, c’est pour moi encore plus important", raconte Lalas.
Engagé par le New England Revolution dans la foulée de sa belle saison italienne, Lalas reste finalement neuf mois de plus au Padova Calcio. La MLS a repoussé son lancement d’un an. Le prochain lever de rideau sera le bon, 12 mois après. Quinze ans plus tard, l’ex-chanteur et guitariste du groupe du groupe de rock Gypsies est fier d’avoir vécu l’histoire en direct : "Il y avait une grosse part de risques à revenir pour les débuts de cette nouvelle ligue. Ce retour en 1996, j’en suis fier."
Suivront des transferts multiples et finalement, après deux ans d’arrêt, trois saisons d’épilogue à Los Angeles, au Galaxy. Là même où en 2008, quatre ans après sa retraite des pelouses, il tire un trait sur sa carrière de dirigeant. "Je suis fier de ce que j’y ai accompli quand j’étais président. Il fallait changer l’ADN du club, lui reconstruire une identité après l’arrivée de David Beckham, sur laquelle j’ai travaillé. Le Galaxy devait arriver à changer sa perception par le public américain et aussi à l’international."
Pour en arriver là...
"Je n’ai aucun regret, j’ai vécu des expériences fantastiques. Cela m’a aidé à avoir une autre perspective et ça me permet aujourd’hui comme commentateur de comprendre des décisions que le public lui ne peut pas." En quatre ans comme dirigeant, à San Jose, New-York puis Los Angeles, Lalas a vécu une carrière de directeur sportif agitée. Entre un déménagement, un rachat et "l’ouragan Beckham", le consultant "a fait des erreurs" mais a "tellement appris".
Depuis 2008, le champion MLS 2002 officie comme commentateur sur ESPN, qui retransmet la MLS mais aussi des footballs d’autre horizons. "J’adore cette possibilité de divertir et d’être une voix. Je le prends très au sérieux mais en m'amusant", décrypte-t-il.
Même s’il passe trois jours de la semaine sur la côte Est dans le Connecticut, dans les studios de la chaîne sportive, "pour ma famille ce nouveau métier c’est moins de stress et plus de temps avec elle." Et plus de temps aussi pour la musique, l’autre grand amour de Lalas. "J’ai fait des tournées et enregistré des albums. C'étaient des opportunités énormes mais même aujourd’hui, sans tout ça je continue de jouer chez moi. J’enregistre à la maison. La musique, c’est en moi. Je suis né avec ça." Et le football aux Etats-Unis avec lui.
Alexi Lalas
Poste : défenseur central
Clubs : Calcio Padova (1994-1996), New England Revolution (1996-1997), CS Emelec (1997), New-York Metro Stars (1998-1999), Kansas City Wizards (1999), Los Angeles Galaxy (2001-2004)
Equipe nationale : 96 sélections (9 buts)
Palmarès : Vainqueur de la MLS (2002), Vainqueur de la Lamar Hunt U.S Open Cup (2001), Vainqueur du Supporter’s Shield de la MLS (2002), Footballeur américain de l’année (1995)
Fifa.com (17/02/2012)
Re: Portraits et Histoire
Frank RIJKAARD
Rijkaard, le calme et l’ouragan
Dans le monde du rugby on distingue deux catégories de joueurs : les déménageurs de piano - les avants- et ceux qui en jouent - les arrières. En football, Franklin Edmundo "Frank" Rijkaard, a démontré tout au long de sa carrière exemplaire que l'on pouvait être aussi efficace dans un rôle que dans l’autre.
Défenseur implacable et relanceur-buteur, cet enfant de l'Ajax Amsterdam, est devenu la cheville ouvrière de l'AC Milan d'Arrigo Sacchi mais aussi de la fameuse génération des "Oranjes Mécaniques". Reconverti entraîneur, Rijkaard conserve l'espoir inavoué de flirter une nouvelle fois avec la Coupe du Monde de la FIFA, qui ne lui a jamais souri en deux participations.
Dans les rues d'Amsterdam
Rijkaard voit le jour le 30 septembre 1962 à Amsterdam, 29 jours à peine après un certain Ruud Gullit, quelques blocs de maison plus loin, dans le quartier de Jordaan. Etrange coïncidence dans la mesure où les deux hommes allaient connaître la gloire ensemble, en club et en sélection. Autre point commun, ils ont tous deux un père originaire du Suriname, celui de Rijkaard arrivant aux Pays-Bas dès 1950.
Les deux gamins vont se rencontrer au hasard des parties de foot dans les rues d'Amsterdam évoluant même tous les deux sous les couleurs de la modeste équipe de quartier du DWS. Rijkaard, dans un registre défensif où sa grande carcasse et son engagement physique imposent le respect, est remarqué par Leo Beenhakker qui le fait signer à l'Ajax. Il fait ses débuts dans l'équipe première à l'âge de 17 ans contre Go Ahead Eagles (4:2) en 1980 inscrivant au passage son premier but en Eredivisie.
Installé au centre de la défense par Beenhakker il va conserver ce poste sous la direction de Kurt Linder, Aad de Mos puis lors de la première année sous la houlette de Johan Cruyff. Véritable tour de contrôle, il prend une part prépondérante dans la conquête de sept trophées, dont trois titres de champion et une Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe, entre 1980 et 1987.
Trio magique
Pourtant l'arrivée de Cruyff aux manettes va entrainer quelques vagues entre ces deux fortes personnalités idolâtrées par les supporteurs. Décidé à quitter l’Ajax, Rijkaard s'offre une sorte d'année sabbatique avant d'atterrir à Milan où il va retrouver son complice Gullit et un autre néerlandais emblématique, Marco van Basten. Le tout sous la direction d’Arrigo Sacchi séduit par ce puissant défenseur qu'il imaginait encore meilleur installé au milieu du terrain avec Gullit, Carlo Ancelotti et Demetrio Albertini.
Pour mettre en œuvre son projet, Sacchi a dû batailler ferme pour l'imposer comme troisième étranger du club à son président Silvio Berlusconi, qui avait de son côté les yeux de Chimène pour l'Argentin Claudio Borghi.
Mais le Cavaliere n'allait pas le regretter. Son bagage technique, son intelligence tactique, sa puissance mais surtout sa surprenante élégance pour un homme de sa stature (1m90) font chavirer San Siro, qui le baptise in petto "l'ouragan". Au jeu offensif et au spectacle de l’école hollandaise, Rijkaard ajoutait à sa panoplie la rigueur défensive et le réalisme italien.
Il s'offre en outre régulièrement des montées offensives, et pas seulement sur les coups de pied arrêtés, où il pose bien des problèmes aux défenseurs adverses. Il est ainsi décisif lors de la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions le 23 mai 1990 contre Benfica en inscrivant le but du sacre. Les Rossoneri à la sauce oranje règnent ainsisur le Vieux Continent, les trois Néerlandais trustant les trois premières places du Ballon d'Or en 1988, une performance presque égalée l'année suivante où seul le capitaine Franco Baresi réussissait à s'intercaler entre Van Basten et Rijkaard.
Un dernier pied de nez
Mais la finale perdue en 1993 contre l’Olympique de Marseille (0:1) allait marquer la fin de cette période fastueuse. Gullit indésirable, Van Basten obligé d'arrêter en raison de nombreuses blessures, Rijkaard va retourner à l'Ajax comme défenseur central. Dernier pied de nez, il remporte sa troisième Ligue des champions en 1995 contre l’AC Milan en offrant le but de la victoire à Patrick Kluivert , sous la houlette de Louis van Gaal. On ne pouvait rêver plus beau sacre pour mettre un terme à sa carrière de joueur.
Avec les Pays-Bas cependant, malgré la richesse de l'effectif, Rijkaard a collectionné moins de trophées même s'il était titulaire en 1988 dans la seule équipe néerlandaise à avoir remporté un titre lors de la finale de l'UEFA EURO contre l'URSS. Il était alors associé à Ronald Koeman au centre de la défense. Clin d'œil du destin, il avait fait ses débuts le 1er septembre 1981 contre la Suisse à Rotterdam en remplaçant son ami Gullit peu après la pause.
En 73 sélections entre 1981 et 1994, il va inscrire dix buts, disputer deux Coupes du Monde de la FIFA (1990 et 1994) et un second UEFA EURO en 1992. A chaque fois, les Pays-Bas vont s'incliner contre le futur vainqueur du tournoi et Rijkaard tourne la page de la sélection au terme du quart de finale de 1994 perdu contre le Brésil (2:3).
Sa carrière d’entraîneur ne fait que confirmer ce qu’il a été sur le terrain : le mélange réussi du réalisme et de l’élégance. "Frank a trouvé l'équilibre entre beau jeu et efficacité. Comme moi, il sait que l'addition de talents individuels ne sert à rien si les joueurs alignés sur la pelouse ne pensent pas au collectif. C'est un homme que j'estime énormément", affirmera Johan Cruyff en l'adoubant sur le banc du FC Barcelone. Avec deux titres de champion d'Espagne et une Ligue des champions en poche, il tourne la page catalane à la fin de la saison 2007/08 laissant la place à un certain Pep Guardiola. Autre ancien spécialiste du déménagement de piano et de la mélodie harmonieuse.
Fifa.com (22/02/2012)
Rijkaard, le calme et l’ouragan
Dans le monde du rugby on distingue deux catégories de joueurs : les déménageurs de piano - les avants- et ceux qui en jouent - les arrières. En football, Franklin Edmundo "Frank" Rijkaard, a démontré tout au long de sa carrière exemplaire que l'on pouvait être aussi efficace dans un rôle que dans l’autre.
Défenseur implacable et relanceur-buteur, cet enfant de l'Ajax Amsterdam, est devenu la cheville ouvrière de l'AC Milan d'Arrigo Sacchi mais aussi de la fameuse génération des "Oranjes Mécaniques". Reconverti entraîneur, Rijkaard conserve l'espoir inavoué de flirter une nouvelle fois avec la Coupe du Monde de la FIFA, qui ne lui a jamais souri en deux participations.
Dans les rues d'Amsterdam
Rijkaard voit le jour le 30 septembre 1962 à Amsterdam, 29 jours à peine après un certain Ruud Gullit, quelques blocs de maison plus loin, dans le quartier de Jordaan. Etrange coïncidence dans la mesure où les deux hommes allaient connaître la gloire ensemble, en club et en sélection. Autre point commun, ils ont tous deux un père originaire du Suriname, celui de Rijkaard arrivant aux Pays-Bas dès 1950.
Les deux gamins vont se rencontrer au hasard des parties de foot dans les rues d'Amsterdam évoluant même tous les deux sous les couleurs de la modeste équipe de quartier du DWS. Rijkaard, dans un registre défensif où sa grande carcasse et son engagement physique imposent le respect, est remarqué par Leo Beenhakker qui le fait signer à l'Ajax. Il fait ses débuts dans l'équipe première à l'âge de 17 ans contre Go Ahead Eagles (4:2) en 1980 inscrivant au passage son premier but en Eredivisie.
Installé au centre de la défense par Beenhakker il va conserver ce poste sous la direction de Kurt Linder, Aad de Mos puis lors de la première année sous la houlette de Johan Cruyff. Véritable tour de contrôle, il prend une part prépondérante dans la conquête de sept trophées, dont trois titres de champion et une Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe, entre 1980 et 1987.
Trio magique
Pourtant l'arrivée de Cruyff aux manettes va entrainer quelques vagues entre ces deux fortes personnalités idolâtrées par les supporteurs. Décidé à quitter l’Ajax, Rijkaard s'offre une sorte d'année sabbatique avant d'atterrir à Milan où il va retrouver son complice Gullit et un autre néerlandais emblématique, Marco van Basten. Le tout sous la direction d’Arrigo Sacchi séduit par ce puissant défenseur qu'il imaginait encore meilleur installé au milieu du terrain avec Gullit, Carlo Ancelotti et Demetrio Albertini.
Pour mettre en œuvre son projet, Sacchi a dû batailler ferme pour l'imposer comme troisième étranger du club à son président Silvio Berlusconi, qui avait de son côté les yeux de Chimène pour l'Argentin Claudio Borghi.
Mais le Cavaliere n'allait pas le regretter. Son bagage technique, son intelligence tactique, sa puissance mais surtout sa surprenante élégance pour un homme de sa stature (1m90) font chavirer San Siro, qui le baptise in petto "l'ouragan". Au jeu offensif et au spectacle de l’école hollandaise, Rijkaard ajoutait à sa panoplie la rigueur défensive et le réalisme italien.
Il s'offre en outre régulièrement des montées offensives, et pas seulement sur les coups de pied arrêtés, où il pose bien des problèmes aux défenseurs adverses. Il est ainsi décisif lors de la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions le 23 mai 1990 contre Benfica en inscrivant le but du sacre. Les Rossoneri à la sauce oranje règnent ainsisur le Vieux Continent, les trois Néerlandais trustant les trois premières places du Ballon d'Or en 1988, une performance presque égalée l'année suivante où seul le capitaine Franco Baresi réussissait à s'intercaler entre Van Basten et Rijkaard.
Un dernier pied de nez
Mais la finale perdue en 1993 contre l’Olympique de Marseille (0:1) allait marquer la fin de cette période fastueuse. Gullit indésirable, Van Basten obligé d'arrêter en raison de nombreuses blessures, Rijkaard va retourner à l'Ajax comme défenseur central. Dernier pied de nez, il remporte sa troisième Ligue des champions en 1995 contre l’AC Milan en offrant le but de la victoire à Patrick Kluivert , sous la houlette de Louis van Gaal. On ne pouvait rêver plus beau sacre pour mettre un terme à sa carrière de joueur.
Avec les Pays-Bas cependant, malgré la richesse de l'effectif, Rijkaard a collectionné moins de trophées même s'il était titulaire en 1988 dans la seule équipe néerlandaise à avoir remporté un titre lors de la finale de l'UEFA EURO contre l'URSS. Il était alors associé à Ronald Koeman au centre de la défense. Clin d'œil du destin, il avait fait ses débuts le 1er septembre 1981 contre la Suisse à Rotterdam en remplaçant son ami Gullit peu après la pause.
En 73 sélections entre 1981 et 1994, il va inscrire dix buts, disputer deux Coupes du Monde de la FIFA (1990 et 1994) et un second UEFA EURO en 1992. A chaque fois, les Pays-Bas vont s'incliner contre le futur vainqueur du tournoi et Rijkaard tourne la page de la sélection au terme du quart de finale de 1994 perdu contre le Brésil (2:3).
Sa carrière d’entraîneur ne fait que confirmer ce qu’il a été sur le terrain : le mélange réussi du réalisme et de l’élégance. "Frank a trouvé l'équilibre entre beau jeu et efficacité. Comme moi, il sait que l'addition de talents individuels ne sert à rien si les joueurs alignés sur la pelouse ne pensent pas au collectif. C'est un homme que j'estime énormément", affirmera Johan Cruyff en l'adoubant sur le banc du FC Barcelone. Avec deux titres de champion d'Espagne et une Ligue des champions en poche, il tourne la page catalane à la fin de la saison 2007/08 laissant la place à un certain Pep Guardiola. Autre ancien spécialiste du déménagement de piano et de la mélodie harmonieuse.
Fifa.com (22/02/2012)
Re: Portraits et Histoire
ZETTI
Zetti, une position, un destin
"Avant toute chose, il faut aimer ce que vous faites", lance Armelino Donizete Quagliato, dit Zetti, au micro de FIFA.com. "Ce poste ne convient pas à tout le monde. Vous êtes seul dans les cages avec des joueurs qui vous tirent dessus dans tous les sens et si vous encaissez un but, vous avez toutes les chances d'être critiqué."
C'est ce qu'explique l'ancien gardien de la Seleção aux jeunes joueurs inscrits dans son école, spécialisée dans la formation des gardiens de but. Le nom de cet établissement pas comme les autres parle de lui-même : "Protéger son but". Plus de 450 portiers assistent ou ont assisté aux leçons du maître. Ici, peu importe l'âge ou les ambitions. Que l'on soit là pour faire carrière ou pour tenir en respect les attaquants du dimanche, il y a de place pour tout le monde. "Tout ce qui compte, c'est d'aimer jouer dans les cages."
La vocation de l'enfant de Porto Feliz, dans l'État de São Paulo, avait tout d'une évidence. "À l'adolescence, j'avais beaucoup de facilité dans les sports qui utilisaient les mains, peut-être parce que j'ai commencé très jeune à pratiquer plusieurs disciplines. À l'école, je jouais souvent au basket ou au volley. Quand je me suis retrouvé dans le but, j'ai donc vite fait mes preuves", poursuit Zetti, avant de nous confier un épisode moins glorieux : "Je voulais devenir joueur de champ mais je n'ai pas été retenu car on me trouvait nul..."
À Capivari, le jeune gardien s'illustre rapidement au niveau local. Impressionné, un ami le recommande pour un essai à Guarani. Il effectue un bref passage au Bugre, mais le club le libère à l'âge de 17 ans. Il rejoint alors Palmeiras, avec la ferme intention de s'imposer sur le long terme. Ses dirigeants le prêtent successivement à Toledo, ce qui lui vaudra d'être élu meilleur gardien de l'État de Parana, puis à Londrina. À l'issue de son deuxième prêt, en 1986, Zetti doit se contenter d'un rôle de troisième gardien.
Souvenirs, souvenirs...
Sa chance se présente en 1987. Le titulaire Martorelli est exclu à l'occasion d'un match du championnat paulista. Zetti entre alors en jeu. "C'est le début de mon ascension. C'est là que tout a commencé", se souvient l'intéressé. Le jeune prodige enchaîne 13 matches sans concéder le moindre but et conserve sa cage inviolée pendant 1 238 minutes. Transféré à Santo André, l'ancien défenseur international de Palmeiras Luis Pereira se chargera cependant de mettre fin à cette incroyable série.
Le destin va ensuite se charger de tester sa force de caractère. "Je me suis cassé la jambe le 17 novembre 1988, contre Flamengo", se souvient Zetti lorsqu'on lui demande d'évoquer ce fameux choc avec Bebeto au Maracanã. Son absence dure huit mois. À son retour, le jeune Velloso a pris sa place. L'entraîneur Emerson Leão, lui-même ancien gardien de but, se refuse à remettre en cause l'ordre établi. "Je n'avais plus de contrat et je cherchais un club. Quand une équipe se manifestait, les dirigeants de Palmeiras se montraient très gourmands. Le Flamengo de Telê Santana et Grêmio ont fait part de leur intérêt mais j'étais beaucoup trop cher. De mon côté, je m'étais mis à la peinture. Je m'intéressais à d'autres choses car j'en avais assez. J'étais tout près d'arrêter ma carrière."
Finalement, un ami intervient pour résoudre la situation et racheter son contrat. Zetti passe ensuite deux mois en Europe, au cours desquels il effectue notamment un essai au sein de l'équipe B de l'Atlético de Madrid. Dans la foulée, il reçoit un appel qui va changer le cours de sa carrière. Valdir Joaquim de Moraes, ancien portier de Palmeiras et pionnier de l'entraînement spécifique des gardiens, lui fait part de l'intérêt de São Paulo. Les deux parties s'entendent sur un prêt de dix mois. Au final, Zetti ne quittera O Tricolor Paulista qu'en 1996, pour le plus grand plaisir de son généreux ami.
L'occasion de travailler avec Telê Santana se présente enfin à lui. Après une première année de transition, le club remporte pratiquement toutes les compétitions auxquelles il participe. São Paulo devient rapidement l'une des meilleures équipes de l'histoire du football brésilien. Zetti et ses coéquipiers remportent notamment deux Coupes intercontinentales, contre le grand Barcelone et l'AC Milan, deux Copas Libertadores, un championnat du Brésil et deux championnats paulistas.
"Telê n'avait pas son pareil pour construire une équipe. Il voyait tout de suite ce qui manquait. Petit à petit, le groupe montait en puissance et il se chargeait de mettre les joueurs en confiance. Raí était un champion, Muller était un champion… Nous avions vraiment une grande équipe. Il était toujours derrière nous pour nous pousser. Nous avons été champions en 1991, 1992 et 1993 et nous n'avons jamais cessé de jouer les premiers rôles. Quand on arrive au sommet, on risque de devenir complaisant. Ce n'était pas notre cas. Nous avons vraiment vécu une période fantastique."
Au milieu de tous ces trophées, il en est un qui tient une place à part dans le palmarès du champion : la Coupe du Monde de la FIFA™. En effet, Zetti a participé au triomphe du Brésil aux États-Unis en 1994, en tant que doublure de Taffarel. Mais comment accepter un rôle de remplaçant lorsque l'on est au sommet de son art ? "En 1993, j'étais à mon meilleur niveau. Je pensais que j'allais jouer les qualifications. Je me sentais bien, j'avais relevé de nombreux défis et je venais d'être sacré champion. Je regrette beaucoup de ne pas avoir eu ma chance. Mais j'ai toujours admiré Taffarel. J'étais son premier supporter tout au long de la compétition."
Pour en arriver là...
Désormais, Zetti met son expérience au service des jeunes. Dès que l'occasion se présente, il entre sur le terrain, participe aux exercices et distribue les conseils. L'ancien international s'est lancé un véritable défi en essayant de mettre au point une méthode pour son école, fondée il y a trois ans. "Nous ne savions pas trop quoi faire car nous manquions de références. Chaque athlète fonctionne différemment. Nous avons étudié ces comportements pour trouver des points communs et concevoir des conseils utiles pour les garçons, surtout les débutants."
Les exercices font aussi appel au judo, au volley et à d'autres sports. Beaucoup d'élèves s'inscrivent dans l'espoir de faire carrière. Certains ont déjà effectué des essais à Palmeiras, aux Corinthians et dans d'autres clubs. Rubinho, ancien des Corinthians et de Genoa, travaille à l'académie pour se maintenir en forme en attendant de retrouver une équipe. Mais tous n'ont pas cette ambition. L'âge des élèves varie de 8 à 66 ans. "Notre rôle consiste à leur donner une idée des spécificités du poste : améliorer la coordination des gestes, tomber sans se faire mal ou encore comprendre que la détente ne fait pas tout. Nous donnons une base complète. La seule chose qui nous manque, ce sont les matches. Je n'ai pas réussi à faire une équipe entièrement composée de gardiens de but !"
Zetti
Poste : gardien de but
Clubs : Toledo (1983), Palmeiras (1984), Londrina (1985), Palmeiras (1986-89), São Paulo (1990-96), Santos (1996-99), Fluminense (2000), União Barbarense (2001), Sport (2001)
Equipe nationale : 17 sélections
Palmarès : Vainqueur de la Coupe du Monde le la FIFA (1994), Vainqueur de la Coupe intercontinentale (1992, 1993), Vainqueur de la Copa Libertardores (1992, 1993), Vainqueur de la Recopa Sudamericana (1993, 1994), Vainqueur de la Supercoupe du Brésil (1993), Champion du Brésil (1991), Vainqueur du championnat paulista (1991, 1992), Vainqueur du tournoi Rio-São Paulo (1997)
Fifa.com (24/02/2012)
Zetti, une position, un destin
"Avant toute chose, il faut aimer ce que vous faites", lance Armelino Donizete Quagliato, dit Zetti, au micro de FIFA.com. "Ce poste ne convient pas à tout le monde. Vous êtes seul dans les cages avec des joueurs qui vous tirent dessus dans tous les sens et si vous encaissez un but, vous avez toutes les chances d'être critiqué."
C'est ce qu'explique l'ancien gardien de la Seleção aux jeunes joueurs inscrits dans son école, spécialisée dans la formation des gardiens de but. Le nom de cet établissement pas comme les autres parle de lui-même : "Protéger son but". Plus de 450 portiers assistent ou ont assisté aux leçons du maître. Ici, peu importe l'âge ou les ambitions. Que l'on soit là pour faire carrière ou pour tenir en respect les attaquants du dimanche, il y a de place pour tout le monde. "Tout ce qui compte, c'est d'aimer jouer dans les cages."
La vocation de l'enfant de Porto Feliz, dans l'État de São Paulo, avait tout d'une évidence. "À l'adolescence, j'avais beaucoup de facilité dans les sports qui utilisaient les mains, peut-être parce que j'ai commencé très jeune à pratiquer plusieurs disciplines. À l'école, je jouais souvent au basket ou au volley. Quand je me suis retrouvé dans le but, j'ai donc vite fait mes preuves", poursuit Zetti, avant de nous confier un épisode moins glorieux : "Je voulais devenir joueur de champ mais je n'ai pas été retenu car on me trouvait nul..."
À Capivari, le jeune gardien s'illustre rapidement au niveau local. Impressionné, un ami le recommande pour un essai à Guarani. Il effectue un bref passage au Bugre, mais le club le libère à l'âge de 17 ans. Il rejoint alors Palmeiras, avec la ferme intention de s'imposer sur le long terme. Ses dirigeants le prêtent successivement à Toledo, ce qui lui vaudra d'être élu meilleur gardien de l'État de Parana, puis à Londrina. À l'issue de son deuxième prêt, en 1986, Zetti doit se contenter d'un rôle de troisième gardien.
Souvenirs, souvenirs...
Sa chance se présente en 1987. Le titulaire Martorelli est exclu à l'occasion d'un match du championnat paulista. Zetti entre alors en jeu. "C'est le début de mon ascension. C'est là que tout a commencé", se souvient l'intéressé. Le jeune prodige enchaîne 13 matches sans concéder le moindre but et conserve sa cage inviolée pendant 1 238 minutes. Transféré à Santo André, l'ancien défenseur international de Palmeiras Luis Pereira se chargera cependant de mettre fin à cette incroyable série.
Le destin va ensuite se charger de tester sa force de caractère. "Je me suis cassé la jambe le 17 novembre 1988, contre Flamengo", se souvient Zetti lorsqu'on lui demande d'évoquer ce fameux choc avec Bebeto au Maracanã. Son absence dure huit mois. À son retour, le jeune Velloso a pris sa place. L'entraîneur Emerson Leão, lui-même ancien gardien de but, se refuse à remettre en cause l'ordre établi. "Je n'avais plus de contrat et je cherchais un club. Quand une équipe se manifestait, les dirigeants de Palmeiras se montraient très gourmands. Le Flamengo de Telê Santana et Grêmio ont fait part de leur intérêt mais j'étais beaucoup trop cher. De mon côté, je m'étais mis à la peinture. Je m'intéressais à d'autres choses car j'en avais assez. J'étais tout près d'arrêter ma carrière."
Finalement, un ami intervient pour résoudre la situation et racheter son contrat. Zetti passe ensuite deux mois en Europe, au cours desquels il effectue notamment un essai au sein de l'équipe B de l'Atlético de Madrid. Dans la foulée, il reçoit un appel qui va changer le cours de sa carrière. Valdir Joaquim de Moraes, ancien portier de Palmeiras et pionnier de l'entraînement spécifique des gardiens, lui fait part de l'intérêt de São Paulo. Les deux parties s'entendent sur un prêt de dix mois. Au final, Zetti ne quittera O Tricolor Paulista qu'en 1996, pour le plus grand plaisir de son généreux ami.
L'occasion de travailler avec Telê Santana se présente enfin à lui. Après une première année de transition, le club remporte pratiquement toutes les compétitions auxquelles il participe. São Paulo devient rapidement l'une des meilleures équipes de l'histoire du football brésilien. Zetti et ses coéquipiers remportent notamment deux Coupes intercontinentales, contre le grand Barcelone et l'AC Milan, deux Copas Libertadores, un championnat du Brésil et deux championnats paulistas.
"Telê n'avait pas son pareil pour construire une équipe. Il voyait tout de suite ce qui manquait. Petit à petit, le groupe montait en puissance et il se chargeait de mettre les joueurs en confiance. Raí était un champion, Muller était un champion… Nous avions vraiment une grande équipe. Il était toujours derrière nous pour nous pousser. Nous avons été champions en 1991, 1992 et 1993 et nous n'avons jamais cessé de jouer les premiers rôles. Quand on arrive au sommet, on risque de devenir complaisant. Ce n'était pas notre cas. Nous avons vraiment vécu une période fantastique."
Au milieu de tous ces trophées, il en est un qui tient une place à part dans le palmarès du champion : la Coupe du Monde de la FIFA™. En effet, Zetti a participé au triomphe du Brésil aux États-Unis en 1994, en tant que doublure de Taffarel. Mais comment accepter un rôle de remplaçant lorsque l'on est au sommet de son art ? "En 1993, j'étais à mon meilleur niveau. Je pensais que j'allais jouer les qualifications. Je me sentais bien, j'avais relevé de nombreux défis et je venais d'être sacré champion. Je regrette beaucoup de ne pas avoir eu ma chance. Mais j'ai toujours admiré Taffarel. J'étais son premier supporter tout au long de la compétition."
Pour en arriver là...
Désormais, Zetti met son expérience au service des jeunes. Dès que l'occasion se présente, il entre sur le terrain, participe aux exercices et distribue les conseils. L'ancien international s'est lancé un véritable défi en essayant de mettre au point une méthode pour son école, fondée il y a trois ans. "Nous ne savions pas trop quoi faire car nous manquions de références. Chaque athlète fonctionne différemment. Nous avons étudié ces comportements pour trouver des points communs et concevoir des conseils utiles pour les garçons, surtout les débutants."
Les exercices font aussi appel au judo, au volley et à d'autres sports. Beaucoup d'élèves s'inscrivent dans l'espoir de faire carrière. Certains ont déjà effectué des essais à Palmeiras, aux Corinthians et dans d'autres clubs. Rubinho, ancien des Corinthians et de Genoa, travaille à l'académie pour se maintenir en forme en attendant de retrouver une équipe. Mais tous n'ont pas cette ambition. L'âge des élèves varie de 8 à 66 ans. "Notre rôle consiste à leur donner une idée des spécificités du poste : améliorer la coordination des gestes, tomber sans se faire mal ou encore comprendre que la détente ne fait pas tout. Nous donnons une base complète. La seule chose qui nous manque, ce sont les matches. Je n'ai pas réussi à faire une équipe entièrement composée de gardiens de but !"
Zetti
Poste : gardien de but
Clubs : Toledo (1983), Palmeiras (1984), Londrina (1985), Palmeiras (1986-89), São Paulo (1990-96), Santos (1996-99), Fluminense (2000), União Barbarense (2001), Sport (2001)
Equipe nationale : 17 sélections
Palmarès : Vainqueur de la Coupe du Monde le la FIFA (1994), Vainqueur de la Coupe intercontinentale (1992, 1993), Vainqueur de la Copa Libertardores (1992, 1993), Vainqueur de la Recopa Sudamericana (1993, 1994), Vainqueur de la Supercoupe du Brésil (1993), Champion du Brésil (1991), Vainqueur du championnat paulista (1991, 1992), Vainqueur du tournoi Rio-São Paulo (1997)
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