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Portraits et Histoire

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Message par rachid_as Mer 26 Mai - 11:30

Les petites phrases du Mondial

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L'histoire de la Coupe du monde est jalonnée de phrases passées à la postérité.

1934
"Si Sindelar va aux toilettes, vous le suivez aux toilettes". Le sélectionneur anglais de l'équipe de France, George Kimpton, redoute le maître à jouer de la Wunderteam autrichienne et conseille à Georges Verriest de prendre au pied de la lettre l'expression "marquage à la culotte". Las, Matthias Sindelar marque néanmoins le but de l'égalisation et les Bleus sont éliminés (8e de finale Autriche-France, 3-2 a.p.).

1938
"Je le laisse se reposer pour la finale". Ou la plus spectaculaire erreur tactique d'une Coupe du monde... Le présomptueux sélectionneur du Brésil Adhemar Pimenta a fait le choix de laisser au repos son "Diamant noir" Leonidas (4 buts contre la Pologne) lors de la demi-finale contre le tenant du titre (Italie-Brésil, 2-1). Le jour de la finale, Leonidas était frais...

1970
"Aujourd'hui j'ai marqué un but, mais Gordon Banks l'a arrêté". Pelé, d'une tête puissante à ras du poteau, a vraiment cru que les filets allaient trembler, il a même crié "Goooool!" et levé les bras, mais d'une claquette, le gardien anglais a dévié in extremis la balle. Et Roi lui a rendu ce bel hommage (Brésil-Angleterre, 1-0, 1er tour).

1974
"Franz Beckenbauer est devenu une grande personnalité de notre football". Le sélectionneur de la RFA Helmut Schön ne peut que constater la prise de pouvoir tactique de son capitaine, qui demande notamment de jouer avec des ailiers pour alimenter Gerd Müller en ballons, après le premier tour mitigé de la Nationalmannschaft.

1986
"Il a été marqué un peu avec la tête de Maradona et un peu avec la main de Dieu". Phrase, entrée dans la légende, lancée par le capitaine argentin Diego Maradona pour décrire son but marqué du poing contre l'Angleterre en quart de finale (2-1 pour l'Argentine).

1990
"Le football est un sport inventé par les Anglais qui se joue à onze et où les Allemands gagnent à la fin". Célébrissime sentence lancée par l'attaquant anglais Gary Lineker juste après la finale du tournoi remportée par... les Allemands (1-0 contre l'Argentine).

1998
"Il me reste un match pour le faire". Zinedine Zidane en réponse à une remarque qui lui faisait observer qu'il n'avait pas marqué de but avant la finale. Où il en inscrira deux (contre le Brésil, 3-0).

2002
"On est arrivé petit. On va rentrer très grand". L'attaquant de Sénégal El-Hadji Diouf après la victoire surprise de son équipe contre la France tenante du titre en match d'ouverture (1-0).

Fifa.com (26/05/2010)
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Message par adsm Jeu 2 Sep - 11:53

Roger Milla, le vieux Lion

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Portrait du mythique footballeur camerounais

Roger Milla, le Lion Indomptable a marqué l’histoire du football mondial et africain. Avec sa danse célèbre, ses dribbles fous et son physique hors du commun, le vieux Lion a écrit l’une des plus belles histoires du football continental. Retour sur la carrière de ce grand footballeur.
Albert Roger Mooh Miller appelé Roger Milla est né le 20 mai en 1952 à Yaoundé. Il fut l’un des plus grands footballeurs africain. Du Cameroun aux Etats–Unis où il a terminé sa carrière professionnelle lors de la première Coupe du Monde sur le sol américain, Roger Milla a inscrit sa légende avec sa sélection par des exploits incroyables.

Roger Milla se distingue dans deux clubs au Cameroun, les Léopards de Douala et le Tonnerre de Yaoundé, où il remporte deux titres de champion et une Ligue des Champions d’Afrique en 1976, année qui le consacre puisque Milla décroche également le Ballon d’Or africain.

Un parcours en club pas à la hauteur de son talent

Après avoir tout glané au Cameroun, Roger Milla quitte son pays natal pour rejoindre l’Europe. Pour sa première expérience à l’étranger, il effectue un tour de France marqué de hauts et de bas. Ses meilleures années dans l’Hexagone se passent à Montpellier et à Saint-Etienne où il contribue à la montée en D1 des deux clubs. Le stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne fut un bol d’air vert pour Milla. Car, avant ses deux belles aventures, Roger Milla a accumulé les revers dans les différents clubs français. Tout d’abord à Bastia dans les années 80 où il a été victime de la cruauté des dirigeants corses qui ont jugé ce joueur sur son apparence et non pas sur son talent. Puis dans les années 70, à Monaco et Valenciennes, le Lion Indomptable est confronté par des blessures et une mauvaise d’adaptation qui l’empêchent de révéler son potentiel.

Les meilleurs moments de la carrière de Roger Milla sont sans aucun doute avec sa sélection nationale. Il a participé à trois phases finales de Coupe de monde en 1982, 1990 et 1994. La plus belle épopée est celle de 90 en Italie. Dans cette édition, Roger Milla a 38 ans. Malgré son âge avancé, il arrive à emmener son pays pour la première fois en quarts de finale. Il trouve le chemin des filets à quatre reprises dont un doublé face à la Colombie en huitièmes qui envoie les Lions Indomptables en quarts. Le Cameroun sera éliminé par l’Angleterre en quarts. Incroyable quand on sait que celui qui jouait à la JS Saint-Pierroise coulait une retraite paisible dont il a été sorti par... ses supporters. Le Cameroun souffre de carences offensives et le président de la République intervient, poussé par tout un peuple qui réclame le retour de celui qui a pourtant déjà effectué son jubilé.

Le Roi Lion

Durant cette Coupe du monde, Roger Milla a surpris tout le monde au niveau de sa forme physique et de ses performances. Personne n’oubliera ce match face à la Colombie avec ses deux buts accompagné d’une danse autour du poteau de corner nommée Makossa. Avec ses exploits, il devient une star internationale et une icône nationale. Yannick Noah, artiste français d’origine camerounaise chante en l’honneur de Roger Milla avec le tube Saga Africa en 1991 pour le remercier de ce bonheur offert à toute une nation. C’est une consécration tardive mais mérité pour cet homme. Avant le mondial italien, ce dernier avait pris sa retraite en 1988 fêtant ainsi son jubilé.

Pour l’édition 94 aux Etats–Unis, Roger Milla dépasse toutes les limites. Si les Camerounais ne parviennent pas à rééditer l’exploit italien, le Vieux Lion rugit encore et met un coup de griffe à la Russie dans un match rentré dans la légende : Rigobert Song devient le plus jeune joueur expulsé en phase finale, Oleg Salenko marque 5 buts tandis que Milla sauve l’honneur et devient le plus vieux buteur de la Coupe du monde. C’est son dernier grand exploit avec sa sélection et surtout sa fin de carrière.

Roger Milla reste aujourd’hui dans le monde du football puisqu’il est ambassadeur du football camerounais et membre de la commission de football de la FIFA. Il n’hésite pas à donner son opinion sur l’équipe nationale et a critiqué son successeur Samuel Eto’o : "Pour l’instant, il a apporté beaucoup à Barcelone et à l’Inter Milan, mais jamais rien à l’équipe du Cameroun. Il n’a pas encore répondu aux attentes. C’est aussi une question de discipline : il a un peu malmené les autres joueurs, on n’avait jamais vu ça en équipe nationale ! Le Cameroun attend qu’il réagisse." Roger Milla s’est essayé à la musique dans les années 90 sans grand succès. Ce Lion Indomptable s’est dépensé corps et âme à sa sélection et à réaliser une carrière exceptionnelle.

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Message par adsm Jeu 2 Sep - 11:56

Abedi, le Pelé africain

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Portrait du fabuleux footballeur ghanéen



Abedi Pelé, le Black Star a marqué le football africain dans les années 90 par sa vision du jeu, sa vista et par son palmarès riche en succès. Retour sur la carrière de ce joueur exceptionnel.
Abedi Pelé dont le vrai nom est Abedi Ayew est né le 5 novembre 1962 à Domé. Il découvre sa passion pour le football dans les faubourgs d’Accra où il cumule études et football. Il va illuminer le continent africain par ses performances avec l’Olympique de Marseille et le Ghana.

Le Tour du Monde d’Abedi

Abedi Pelé a joué avec 14 clubs dans sa carrière. Du Ghana jusqu’en France en passant par les Emirats Arabes unis, il aura connu 3 continents différents : l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Cependant c’est en Europe qu’il s’est le plus illustré et est resté le plus longtemps. Après des va et vient en France, en Italie, en Allemagne, en Suisse, Abedi Pelé a trouvé la stabilité et la gloire dans le sud de l’hexagone à Marseille.

Le club qui l’a emmené au sommet est l’Olympique de Marseille. Il est resté 3 ans à la Cannebière de 1990 à 1993. A cette époque, Marseille domine le football français, c’est aussi un ogre du football européen. Le Black Star Abedi est l’une des pièces maitresses de l’effectif olympien. Il est le métronome de l’équipe et réalise des prestations exceptionnelles durant ses trois années. Notamment en quarts de finale de la Ligue des Champions face au Milan AC en 1991 qui va le révéler au grand public. La consécration arrive en 1993 lors de la finale de la Ligue des Champions losrque Marseille bat le Milan AC grâce à un but de Basile Boli servi par Abédi Pelé (1-0). Le joueur est au sommet de son art en cette année 1993 avec ce titre auquel il ajoute celui du Ballon d’or africain. Ce dernier trophée, c’est la troisième fois qu’il le remporte, après l’avoir eu en 1991 et 1992.

Il terminera sa carrière en club au Emirats Arabes Unis en 2000 avec un très bon palmarès : trois titres de champions de France (1990, 1991,1992) et un en Ligue des Champions avec l’olympique de Marseille (1993).

Le Ghana Boy

En sélection nationale, Abedi Pelé va connaitre des fortunes diverses. Il est avec d’autres joueurs comme Anthony Yeboah à la tête d’une génération talentueuse dans les années 90. Il obtient le brassard de capitaine de 92 à 98. Le Ghana va atteindre la finale de la Can 1992 au Sénégal face à la Côte d’ivoire. Une finale perdue à l’issue d’une séance de tirs au but interminable (0-0 11-10 TAB) à laquelle n’a pas pris part Abedi Pelé, suspendu pour la rencontre. Il a toutefois inscrit 3 buts dans cette édition de la CAN. Les Eléphants auront empêché la génération d’ Abedi Pelé de remporter plusieurs Can puisqu’ils sont éliminés en quarts de finale en 1994 par cette même équipe (1-2). Lors de l’édition 1996, le Ghana d’Abedi Pelé termine 4ème éliminé en demi-finale par les futurs vainqueur,le pays hôte,l’Afrique du sud.

Abédi Pélé qui aura eu la chance de remporter la CAN 82 n’a toutefois jamais eu l’occasion de disputer une Coupe du monde. C’est son grand échec ainsi que celle de cette génération dorée des années 90 au Ghana. Il a assuré sa succession avec ses trois fils qui sont des footballeurs. Ibrahim Ayew qui évolue au Zamalek (D1 Egyptienne), André Ayew et Jordan Ayew qui suivent leurs traces de leurs pères puisqu’ils jouent avec l’Olympique de Marseille. Le deuxième fils André Ayew a participé, contrairement à son père, à une Coupe du monde : celle de 2010 en Afrique du Sud, la première sur le continent. Un beau cadeau pour Abedi Pélé qui aurait aimé participer à cette compétition au cours de sa remarquable carrière.

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Message par adsm Lun 6 Sep - 22:01

Eusebio


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Message par rachid_as Mar 25 Jan - 13:10

Ruud GULLIT
Gullit, Tulipe Noire aux reflets d'or



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Au pays des tulipes, le symbole de la plante nationale est décliné à toutes les sauces : rouge pour l’amour éternel, panachée pour l’admiration, jaune pour l’amour sans espoir. Le noir, Alexandre Dumas en a fait un roman, et Ruud Gullit son surnom, pour la postérité.

De Haarlem à Grozny, en passant par Milan, Londres et Los Angeles, le champion d’Europe 1988 et double lauréat de la Coupe d’Europe des Clubs Champions avec le mythique AC Milan d’Arrigo Sacchi a déjà sacrément rempli sa biographie. Joueur aussi doué que titré, entraineur pionnier et instinctif, animateur et consultant sur le tube cathodique, chanteur de reggae pour la bonne cause, président de candidature pour une Coupe du Monde de la FIFA, Gullit touche à tout, et bien. "J’aime entreprendre, découvrir et surtout prendre du plaisir", se définit-il.

Mais c’est bien balle au pied que Ruud l’épicurien a laissé une empreinte indélébile. Ses dreadlocks remuées dans le vent de Munich un soir de finale de Championnat d’Europe des Nations ont fait sa légende. Celle d’un artiste imprévisible mais fiable. La Tulipe Noire ne s’est jamais fanée.

Libéro devenu buteur
La genèse a pour théâtre Haarlem. C’est là que le prodige de Jordaan, le quartier d'Amsterdam où il découvre le ballon rond, signe son premier contrat professionnel. Il a 16 ans et côtoie les frères Koeman en sélection de jeunes. Construite au Door Wilskracht Sterk, la réputation du plus jeune joueur de l’histoire de l’élite néerlandaise se consolide en trois saisons d’Eredivisie. Malgré son positionnement comme libéro, il marque quasiment une fois tous les trois matches. Le Feyenoord Rotterdam de l’icône Johan Cruyff réussit un pari génial : le recruter puis le repositionner en milieu offensif.

Avec 40 buts en 101 rencontres et un doublé Coupe-Championnat en 1984, le phénomène est élu meilleur footballeur néerlandais l’année de ses premiers sacres. En quête de progression permanente et de challenges, il file chez le rival du PSV Eindhoven l’année suivante. En deux saisons au Philips Stadion, la Tulipe Noire éclot complètement sur la scène internationale.

Deux titres en Eredivisie, 54 buts en 75 rencontres, un nouveau trophée de meilleur footballeur de l’année et surtout un Ballon d’Or en 1987 : Gullit et le PSV vivent une histoire d’amour et d’honneurs, glanés en deux saisons seulement. Avec ses tresses, son physique athlétique, sa taille, rare pour un meneur (1m86), son sourire hollywoodien et sa décontraction naturelle, le fils de George, professeur d’économie, glane une aura mondiale et un transfert chez les géants italiens de l’AC Milan.

Son personnage est aussi vendeur que son jeu. La légende s’assoit définitivement au panthéon du football mondial un soir de juin 1988. En finale de l’UEFA EURO 1988, son coup de tête à la 33ème minute place les Pays-Bas de Rinus Michels sur la voie royale de leur premier trophée international. Mais Gullit, capitaine des lauréats Oranjes, n’est pas encore au sommet de son art.

L’empire milanais
Dans la foulée du triomphe en Allemagne, ses deux saisons suivantes en Lombardie seront de la même cuvée. Le triumvirat formé avec Frank Rijkaard, ami des années d’adolescence dans les rues d’Amsterdam, et Marco van Basten domine l’Italie et l’Europe. Le maître Sacchi invente un nouveau football, dans l’esprit de l’Ajax des années 1970. Personne ne résiste aux Rossoneri. Le Real Madrid en prend cinq dans la musette à San Siro en demi-finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1989. Le Steaua Bucarest un de moins seulement en finale, sur la pelouse du Camp Nou de Barcelone. Gullit en met deux à lui tout seul.

L’année suivante, rebelote, cette fois aux forceps, face au Bayern Munich en demi-finale et Benfica en finale (1:0, but de Rijkaard). Epuisé par une longue saison, Gullit passe à côté de sa Coupe du Monde de la FIFA, Italie 1990. L’élimination de la Coupe d’Europe face à l’OM au Stade Vélodrome en 1991 marque le début du déclin de l’empire Sacchi. Et celui des pépins physiques pour son maestro, marqué par l’échec à l’EURO 1992 et une élimination aux tirs au but en demi-finale face au Danemark.

Une page se ferme, une autre s’ouvre
Une nouvelle ère se prépare à Milanello et Gullit est progressivement mis à l’écart. Mais la Tulipe ne se flétrit pas. Requinquée à la Sampdoria de Gênes, elle convainc l’horticulteur Silvio Berlusconi de la rapatrier à Milan. Pour quelques semaines seulement…

L’idylle est terminée. Retour à la Sampdoria pour un Gullit auteur de neuf buts. En fin de contrat, après huit ans en Serie A, le trentenaire surprend en répondant à l’appel du crampon de Chelsea, alors modeste club de milieu de tableau en Premier League. Un an plus tôt, à la veille de la Coupe du Monde de la FIFA, Etats-Unis 1994, il avait claqué la porte de l’équipe nationale, fâché avec Dick Advocaat, nouveau maître du banc oranje.

Le départ de Glen Hoddle pour les commandes de l’équipe nationale permet à Gullit de cumuler les deux fonctions de joueur et entraîneur. C’est avec cette double casquette que le néo-Londonien remporte la FA Cup en 1997 avec les Blues. Limogé par Chelsea, alors pourtant classé quatrième en championnat, Gullit rebondit à Newcastle, pour une saison seulement. Il a raccroché les crampons à 35 ans, après son départ des Blues. Remercié en août 1999 par les Magpies, il se dit désenchanté et déçu par le football. Il assure même alors qu’il n’entraînera plus jamais...

Feyenoord le fera changer d’avis en 2004. La flamme revient. Une saison au Los Angeles Galaxy (2007-08) l’entretient. Nommé président de la candidature belgo-néerlandaise pour la Coupe du Monde de la FIFA 2018, Gullit écrit une nouvelle page de se vie en or en signant début 2011 pour entraîner le Terek Grozny, en Tchétchénie. Une surprise de plus…

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Message par rachid_as Mar 15 Mar - 10:17

Glenn HODDLE
Hoddle, l'Anglais qui a conquis le continent


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Depuis quelques années, la Premier League attire régulièrement les meilleurs joueurs de la planète en quête de nouveaux défis. Malgré une concurrence accrue sur leurs terres, rares sont les joueurs anglais à tenter leur chance à l'étranger. Glenn Hoddle fut l'un des premiers à se lancer à la conquête de l'Europe. Sur le continent, son style de jeu unique et son exceptionnel talent lui valurent la reconnaissance, à la fin des années 80 et au début des années 90.

Difficile cependant d'évoquer la carrière de Glenn Hoddle sans parler des 18 années passées à White Hart Lane. Sous les couleurs de Tottenham Hotspur, son club formateur, il accumule les titres prestigieux : une Coupe UEFA, deux FA Cups et un Charity Shield. Aujourd'hui encore, nombre de supporters des Spurs repensent avec nostalgie à cette époque dorée où Osvaldo Ardiles, Gareth Crookes, Chris Waddle, Gary Mabbutt et Clive Allen formaient l'une des équipes les plus spectaculaires jamais vues en Angleterre.

Souvenirs, souvenirs...
Pourtant, comme il l'avoue au micro de FIFA.com, Hoddle a soudain ressenti le besoin de changer d'air, après deux décennies passées dans le nord de Londres. "Je n'avais connu qu'un seul club dans ma carrière, un peu comme Steven Gerrard. J'étais arrivé à Tottenham à 11 ans et j'en avais alors 29. J'ai connu mes plus belles années là-bas. Puis, je suis parti à Monaco et j'ai rencontré Arsène Wenger. J'ai vécu des moments extraordinaires là-bas. J'ai gagné le championnat et un titre en Europe. Mais je crois que c'est surtout la découverte du football continental qui a changé ma vie."

Véritable surdoué, il s'impose rapidement comme l'un des meilleurs meneurs de jeu du Vieux Continent. Dès son plus jeune âge, son sens du but lui permet de poser d'énormes problèmes aux défenses adverses. Les supporters de Tottenham voient en lui une véritable icône et apprécient sans modération ses qualités techniques, son extraordinaire toucher de balle et la justesse de ses passes. Malheureusement, la mauvaise qualité des terrains anglais et la brutalité de certains défenseurs perturbent parfois son expression.

Le manque de reconnaissance dont Hoddle a souvent souffert en Angleterre a souvent laissé Wenger songeur. À en croire le technicien français, le seul tort de son meneur de jeu était tout simplement un peu trop en avance sur son temps. Ancien gardien de but et capitaine de Monaco, Jean-Luc Ettori n'a jamais caché son admiration pour son ancien coéquipier : "Pour nous, Glenn, c'était tout simplement le Bon Dieu." Loin de Tottenham, Hoddle se découvre une deuxième famille. La France s'éprend de ce footballeur hors du commun, qui le lui rend bien.

"Quand je suis arrivé en France, j'ai été agréablement surpris en découvrant que l'on mettait l'accent sur la technique. Pour moi, c'était un changement salutaire. J'ai dû m'adapter mais j'ai trouvé cette expérience très enrichissante. Elle m'a permis de poursuivre ma progression. Là-bas, tout était différent : le mode de vie, le football… mais cela me convenait parfaitement. Je crois que certains joueurs gagneraient beaucoup à tenter l'aventure."

Curieusement, Hoddle ne parviendra jamais à s'imposer comme un titulaire indiscutable en équipe d'Angleterre, malgré deux participations à l'UEFA EURO et à la Coupe du Monde de la FIFA. Avec le recul, il impute cet échec au 4-4-2 pratiqué par la majorité des entraîneurs à cette époque. "Je suis tout de même très fier des 53 sélections que j'ai accumulées. C'est toujours un plaisir de jouer pour son pays. Pour un joueur, il n'y a pas de plus grand honneur que de représenter son pays en Coupe du Monde. Aujourd'hui encore, j'en garde d'excellents souvenirs."

Hoddle a notamment fait partie de l'équipe qui s'est inclinée (2:1) en quart de finale de la Coupe du Monde de la FIFA 1986 contre l'Argentine. À ce titre, il était aux premières loges pour assister à deux des moments les plus marquants de l'histoire de la compétition : le but d'anthologie de Diego Maradona et sa "main de Dieu". Les années ont passé mais pas la déception, d'autant que les Three Lions avaient commencé à se prendre au jeu.

"Cette élimination est d'autant plus amère que, si nous avions gagné, je pense sincèrement que nous aurions remporté la compétition. Je pense que c'est la main de Maradona qui a fait basculer le sort de la rencontre, plus que son but extraordinaire. Nous avons pourtant eu l'occasion de revenir au score. Gary Lineker doit encore se demander comment il a pu rater une occasion pareille en toute fin de match !"

Après avoir raccroché les crampons, Hoddle s'est lancé dans le métier d'entraîneur. Passé par Chelsea et Tottenham, avec lequel il a remporté la Coupe de la Ligue, il a également mené l'équipe nationale en huitième de finale de la Coupe du Monde de la FIFA, France 1998. Ironie du sort, c'est à nouveau l'Argentine qui s'est dressée sur sa route, un soir de juin à Saint-Étienne. Désireux de s'investir dans la formation, il a depuis délaissé les bancs de touche pour se tourner vers d'autres activités.

Pour en arriver là...
Tout au long de sa carrière de manager, Hoddle a dû mettre fin au rêve de nombreux jeunes joueurs qui n'avaient pas tout à fait le niveau pour évoluer en équipe première. Conscient du potentiel gâché par certains clubs, il s'est installé en Andalousie pour y créer la Glenn Hoddle Academy. "Je trouve dommage d'abandonner tous ces jeunes à 18 ou 19 ans. Avec un peu de temps, d'efforts et de maturité, ils pourraient aller beaucoup plus loin. Voilà quelque chose que j'aimerais changer."

Quatre ans après sa conception et deux ans après son ouverture, le centre de post-formation fonctionne à merveille. Le choix de s'installer en Espagne n'est pas uniquement lié aux conditions climatiques, c'est aussi l'occasion pour ces jeunes joueurs d'élargir leurs horizons. "Je suis passé par là et je sais ce que ça représente pour eux. Ce n'est pas évident de partir travailler à l'étranger mais je crois que cette expérience leur permet de réfléchir différemment à leur avenir."

L'institution commence déjà à se faire un nom. Ancien attaquant de Wycombe, le jeune attaquant Ikechi Anya a rejoint le FC Séville après neuf mois passé à l'académie. Pendant ce temps, la GHA a conclu un partenariat avec Jerez Industrial, une équipe de la région en proie à de graves difficultés économiques. Hoddle s'est donc engagé à fournir gratuitement au club 22 joueurs par saison, afin de lui permettre de retrouver une certaine compétitivité.

Cette nouvelle approche de la post-formation semble trouver un écho très favorable dans le monde du football. Hoddle se prépare désormais à travailler sur le long terme, avec le secret espoir de produire un jour des joueurs susceptibles de signer dans de grands clubs européens. "Nous sommes là pour leur donner une deuxième chance. Cela demande beaucoup d'argent, de temps et de patience mais notre objectif est de leur donner une chance de retrouver un club. Les choses ne se font pas du jour au lendemain mais cette aventure nous procure beaucoup de plaisir."

Glenn Hoddle
Poste : milieu de terrain

Clubs : Tottenham Hotspur (1975-87), AS Monaco (1987-91), Swindon Town (1991-93), Chelsea (1993-95)
Equipe nationale : 53 sélections (8 buts)

Palmarès : 2 participations à la Coupe du Monde de la FIFA (1982, 1986), 1 Coupe UEFA 1984, 2 Coupes d'Angleterre (1981, 1982), 1 Championnat de France (1988), 1 Coupe de France (1991), Meilleur Jeune du championnat anglais (1979/80), Meilleur joueur étranger du championnat de France (1987/88)

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Message par rachid_as Lun 21 Mar - 15:13

Décès de Novak, finaliste du Mondial 1962

Ladislav Novak, ancien capitaine de l'ex Tchécoslovaquie, finaliste du Mondial-62 au Chili contre le Brésil, est décédé lundi à l'âge de 79 ans, a annoncé l'agence tchèque CTK.

L'ancien défenseur international, qui a été sélectionné à 75 reprises entre 1952 et 1966, avait perdu en finale contre le Brésil (3-1).

Médaillé de bronze aux premiers championnats d'Europe en 1960 organisés en France, Ladislav Novak a été sacré huit fois champions de l'ex Tchécoslovaquie comme joueur avec le club du Dukla de Prague

En 1971 il devient sélectionneur national jusqu'en 1972. Puis il entraîne les club Belges de Lokeren, Antwerp et Beerschot.

En 1982, sous sa direction le Dukla Prague gagne la Coupe de Tchécoslovaquie, pays qui se scindera en deux le 1er janvier 1993 pour donner naissance à la République Tchèque et la Slovaquie.

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Message par rachid_as Mer 11 Mai - 12:34

Daniel PASSARELLA
Passarella, le "Gran Capitán"


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Daniel Passarella a été un défenseur rugueux, du genre à faire hésiter le plus intrépide des attaquants. Mais il était redouté partout sur le terrain : avec un pied gauche exceptionnel et une détente verticale à faire pâlir d'envie n'importe quel basketteur, le libero le plus offensif de l'histoire du football argentin a terrorisé plusieurs générations de gardiens.

Il était reconnaissable par de nombreux signes distinctifs : sa gestuelle aride, son pied gauche diaboliquement précis face au but et bien sûr son brassard de capitaine. Mais l'image qui passera à la postérité, c'est celle du capitaine comblé, juché sur les épaules d'un coéquipier, le numéro 19 dans le dos et la Coupe du Monde dans la main, au creux du Stade Monumental si cher à son cœur. "Soulever cette coupe, c'est comme ressentir un orgasme permanent", confiera-t-il plus tard à FIFA.com.

Né pour gagner
Ne nous attardons pas sur la longue liste de titres et de récompenses qui ont parsemé la longue carrière de Passarella. Le plus parlant reste de citer Diego Maradona, qui n'a pas toujours été dans les meilleurs termes avec le Gran Capitán. Lorsqu'il évoque le premier Argentin à avoir soulevé la Coupe du Monde de la FIFA, c'est en ces termes, qui se passent de commentaire : "Je n'ai jamais vu de meilleur défenseur de toute ma vie, ni de meilleur joueur de tête, aussi bien en attaque qu'en défense".

Ce n'est pas pour rien si Passarella a été désigné parmi les meilleurs joueurs de l'histoire du football, regroupés dans la prestigieuse liste FIFA 100. Et ce n'est pas par hasard s'il a inscrit la bagatelle de 99 buts dans le championnat d'Argentine et s'il a dominé la série A italienne, le championnat qui abrite les meilleurs défenseurs de la planète. "J'ai toujours senti des picotements nerveux, comme un chatouillement, avant de jouer. Mais au moment de poser le pied droit sur la pelouse, comme je le faisais toujours, je me transformais. J'oubliais tout, je ne pensais plus qu'à gagner."

Par son attitude et la confiance qui l'animait, Passarella a rapidement convaincu César Luis Menotti, chargé de créer une équipe capable de se mêler à la lutte pour le titre mondial à domicile. "Je n'ai jamais douté qu'il fallait lui donner le brassard de capitaine, son influence sur les autres et son professionnalisme étaient remarquables. C'était un véritable meneur d'hommes", a affirmé plus tard le sélectionneur. Passarella lui a rendu cette confiance de la manière qui était la sienne, en sachant guider la sélection à travers les sept matches de la compétition jusqu'à la victoire sur les Pays-Bas en finale.

Toutefois, en cette froide journée du 25 juin 1978, la joie ne devait pas totalement éclipser le tempérament rugueux du capitaine, qui allait mettre à profit ses talents de défenseur pour protéger le trophée avec véhémence. Selon les propres termes de Mario Kempes, le meilleur buteur du tournoi, "Daniel ne voulait laisser la Coupe à personne. Je ne l'ai même pas touchée. Fidèle à son style, avec les coudes en protection, il la protégeait contre tout le monde. Il est allé jusqu'à refuser de la donner au représentant de la sécurité qui était venu la chercher au vestiaire !"

Mexique 1986, l'espoir puis le terminus
Après l'échec d'Espagne 1982, malgré deux buts du capitaine face au Salvador et à l'Italie, l'objectif de Passarella était clair : mettre un terme à son immense carrière sur un baroud d'honneur avec la sélection à l'occasion de Mexique 1986. Pourtant, le destin en avait décidé autrement. À cause d'un virus intestinal, qui l'obligera à quitter l'équipe pendant huit jours pour être hospitalisé, c'est depuis le banc qu'il assistera à la seconde épopée victorieuse de l'Albiceleste et au premier but de la finale face à l'Allemagne, inscrit par son remplaçant dans l'équipe, José Luis Brown…

C'est El Gran Capitàn lui-même qui le confie : "Il y avait un petit banc dans la chambre où je dormais. La nuit, je l'emportais jusqu'au terrain d'entraînement, je m'asseyais dessus, et je restais là à pleurer pendant des heures".

Et pourtant, lors de Mexique 1986, Passarella a joué un rôle clé dans la campagne victorieuse de l'Argentine. Lors du dernier match décisif pour la qualification face au Pérou à Buenos Aires, l'Argentine avait besoin d'un point pour composter son billet. À la mi-temps, les Incas menaient à la marque, 2:1, dans un Stade Monumental assommé. "Dans le vestiaire nous étions tous silencieux", rappelle Passarella. "Avant le match, nous avions proposé à notre préparateur physique, 'Prof' Echeverria, qu'il s'achète un appartement avec nos primes de qualification."

"Pour nous donner du courage, je me suis levé, j'ai donné une tape dans le dos du Prof et je lui ai dit qu'il pouvait être tranquille. Nous allions nous qualifier pour qu'il puisse se payer cet appartement." Sitôt dit, sitôt fait. Quelques minutes avant la fin de la rencontre, Passarella lui-même a fait sonner la révolte. Lors d'une nouvelle offensive dans la surface péruvienne, une tête du capitaine percute le poteau avant de revenir sur Ricardo Gareca, qui n'a plus qu'à le pousser dans le but vide pour assurer la qualification.

"Malgré ma médaille de champion du monde et ma présence au sein de l'équipe lors la cérémonie de récompense à Mexico, je ne peux me sentir champion que lorsque j'ai gagné le titre sur le terrain", admettra Passarella des années plus tard. Toutefois, malgré cette expérience douce-amère, ses statistiques en phase finale de Coupe du Monde de la FIFA parlent en sa faveur : 12 matches disputés, 7 victoires, 4 défaites et 1 nul, 3 buts marqués, un trophée soulevé en tant que capitaine et un autre en tant que remplaçant.

Mais plus important encore que tous les chiffres, Passarella s'est forgé une légende, celle d'un défenseur redoutable jouissant du respect des attaquants aussi bien que des gardiens de but adverses. Un grand capitaine.

Né le : 25 mai 1953
Lieu de naissance : Chacabuco (Argentine)
Poste : défenseur

Clubs (joueur) : River Plate (1974-82), Fiorentina (1982-86), Inter Milan (1986-88), River Plate (1988-89)
Equipe nationale : 70 sélections (22 buts)

Palmarès (joueur) :
* 2 Coupes du Monde de la FIFA (1978, 1986)
* 7 championnats d'Argentine (Nacional 1975, 1979, 1981, Metropolitano 1975, 1977, 1979, 1980)

Entraîneur : River Plate (1989-94, 2006-07), Argentine (1994-98), Uruguay (2000-01), Parma (2001), Monterrey (2002-04), Corinthians (2005)


Palmarés (entraîneur) :

* 3 championnats d'Argentine (1989/1990, Apertura 1991, 1993)
* Médaille d'or aux Jeux Panaméricains (1995)
* Médaille d'argent au Tournoi Olympique de Football (1996)
* 1 championnat du Mexique (2003)

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Message par rachid_as Mer 25 Mai - 10:02

Josef MASOPUST
Masopust, le Chevalier tchécoslovaque


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En arrivant dans son l'hôtel chilien un beau jour de mai 1962, Josef Masopust a la mauvaise surprise de constater que son nom et son prénom ont été mal orthographiés. C'est donc dans un relatif anonymat que le milieu de terrain tchécoslovaque entame la Coupe du Monde de la FIFA 1962. Quelques jours plus tard, au moment de monter dans l'avion qui le ramènera à Prague, Joseph Masopust sera tout sauf un inconnu...

Dans l'intervalle, ce footballeur d'exception est devenu un véritable héros national, lui que les supporters tchécoslovaques méprisaient pourtant ouvertement pour ses exploits sous les couleurs du club de l'armée. Sous son impulsion, l'équipe dirigée par Rudolf Vytlacil s'invite en finale et, à la surprise générale, passe tout près de réussir l'un des exploits les plus invraisemblables de toute l'histoire de la compétition en barrant la route à une formation brésilienne présentée comme invincible.

Amarildo, Zito et Vava se chargent de ramener les Tchécoslovaques sur terre, au terme d'une finale excitante. Le Chevalier, lui, a définitivement relégué "Joseph Masapost", la mauvaise orthographe, aux oubliettes de l'histoire. Josef Masopust devient une véritable référence, digne des éloges de Ferenc Puskas, Djalma Santos ou encore Pelé. En guise de cerise sur le gâteau, il termine l'année en remportant le Ballon d'Or devant le Portugais Eusebio.

Un rêve de gosse
Avec le recul, l'année 1962 peut être considérée comme l'apogée de son exceptionnelle carrière. Né en 1931 dans une modeste famille de Strimice, village situé près de la frontière allemande, l'aîné d'une fratrie de six enfants se prend rapidement de passion pour le beau jeu en tapant dans le ballon, au pied de deux magnifiques montagnes. Il rêve alors de devenir le nouveau Josef Bican, le gardien de but mythique qui a bercé la jeunesse de son mineur de père. Mais ces ambitions partent en fumée lorsqu'Hitler annexe les Sudètes en 1938.

La fin de la Deuxième Guerre mondiale lui offre l'occasion de reprendre le fil de son histoire. Dès la fin des hostilités en 1945, il rejoint les rangs d'Uhlomost Most, (aujourd'hui appelé Banik Most. Infatigable, doté d'une excellente lecture du jeu et très habile dans le tacle, Masopust s'illustre également balle au pied, que ce soit en éliminant ses adversaires en pleine course ou en adressant des ballons millimétrés à ses attaquants. L'un de ses entraîneurs le recommande à Teplice qui, à cette époque, vient tout juste de monter en première division. Un recruteur fait le déplacement pour voir à l'œuvre le jeune homme de 18 ans. Masopust espère décrocher un essai. On lui propose immédiatement un contrat.

Il ne fera pourtant pas de vieux os là-bas. Les dirigeants de l'ATK, devenu le Dukla Prague en 1956, le club de l'armée, décident de s'attacher ses services. À cette époque, il était évidemment inconcevable de dire non aux militaires. Alors que tous les clubs doivent gagner leur place parmi l'élite, l'ATK est invité à rejoindre la première division dès sa formation, en 1948. En outre, l'armée se réserve le droit de choisir ses soldats. Les autres clubs sont donc invités à céder leurs joueurs à l'ATK, lorsque celui-ci leur en fait la demande.

Cette situation n'était évidemment pas du goût de la plupart des amateurs de football en Tchécoslovaquie. Les supporters du Sparta et du Slavia n'ont jamais caché leur animosité pour l'ATK. Très vite, Masopust devient l'un des footballeurs les plus honnis du pays. Cela ne l'empêche nullement d'exceller aux côtés de Svatopluk Pluskal, ni de mener l'ATK au titre à huit reprises entre 1953 et 1966. En récompense de ses bons et loyaux services, l'international se verra interdire de jouer à l'étranger. Sa première expérience se fera donc à Crossing, en Belgique, à l'âge de 37 ans !

Masopust éclipse Pelé...
Le Dukla parvient même à briller sur la scène internationale. En 1961, le club atteint la finale de l'International Soccer League, après avoir successivement éliminé l'Étoile Rouge de Belgrade, le Rapid Vienne, l'AS Monaco et l'Espanyol Barcelone. Son succès 9:2 sur l'ensemble des deux manches lui vaut même d'accéder à l'American Challenge Cup, qu'il remporte trois ans de suite. Dans un match amical entre le Dukla et Santos disputé en 1959 au Mexique, Masopust se paye même le luxe d'éclipser le grand Pelé. Les Tchécoslovaques s'imposent 4:3, grâce aux dribbles chaloupés de leur milieu de terrain, ainsi qu'à son superbe doublé.

"Peu importe l'adversaire, il était toujours un ton au-dessus", constate Pluskal. "Il ne perdait jamais le ballon. Il enchaînait les une-deux ou il jouait court, jusqu'à ce qu'il trouve un espace. Là, il partait à l'abordage : un, deux, trois joueurs… Il laissait tout le monde derrière lui, comme s'il s'agissait de plots sur le terrain d'entraînement. Il était vraiment incroyable."

Malgré ces succès, sa célébrité ne franchit pas les frontières de la Tchécoslovaquie. Chili 1962 va changer tout cela. Éliminés dès le premier tour en Suède quatre ans plus tôt, les Tchécoslovaques ont hérité cette fois-ci d'un groupe encore plus difficile : on y trouve le Brésil de Garrincha et Pelé, champion du monde en titre, et l'Espagne, entraînée par le magicien Helenio Herrera, qui compte dans ses rangs des joueurs de la trempe de Jose Santamaria, Francisco Gento, Luis Suarez et Ferenc Puskas. "On nous a dit que ce n'était pas la peine de défaire nos valises, parce que nous allions vite repartir", se souvient Masopust.

Loin de se laisser impressionner, le maestro donne un véritable récital lors du match d'ouverture contre l'Espagne. Profitant d'une de ses somptueuses ouvertures, Josef Stibranyi inscrit l'unique but de la partie. "J'ai été étonné de découvrir un joueur aussi complet", admettait Puskas après coup. "Luis Del Sol était très fort pour casser les attaques adverses. Suarez était diabolique sur les coups de pied arrêtés et Paco Gento était fantastique quand il partait lancé. Masopust, lui, était tout ça à la fois : il récupérait, il passait, il dribblait et il était à la conclusion. C'était un joueur étonnant."

Masopust respecte Pelé...
Masopust se charge ensuite de museler le grand Didi à l'occasion du nul (0:0) qui sanctionne les débats entre la Seleção et la Tchécoslovaquie. Au cours de cette rencontre, Masopust fait une fois de plus apprécier son extraordinaire classe. Pelé est victime d'un choc pendant le match mais, à cette époque, les changements n'existent pas encore. O Rei est donc condamné à errer sur le terrain. Servi par un partenaire, le numéro 10 brésilien se retrouve face à Masopust qui, élégamment, refuse le duel plutôt que de s'en prendre à un adversaire diminué.

"C'est un geste que je n'oublierai jamais", avouera Pelé après la rencontre. Et Djalma Santos d'ajouter : "C'était émouvant de voir un tel respect, pas uniquement envers Pelé mais vis-à-vis de toute l'équipe. Nous avions affaire à un grand joueur et, surtout, à un gentleman".

Malgré la défaite 1:3 concédée face au Mexique lors de la troisième et dernière journée, la Tchécoslovaquie poursuit sa route. Au second tour, Masopust se montre une nouvelle fois brillant tandis que son équipe prend la mesure de la Yougoslavie (3:1), pourtant championne d'Europe en titre. La Hongrie subit le même sort en demi-finale, de sorte que le Brésil est la dernière équipe à se dresser sur la route de l'équipe-surprise du tournoi. Masopust a beau ouvrir le score, l'écart entre les deux formations est trop important. Les Brésiliens égalisent rapidement, avant de s'imposer 3:1 au coup de sifflet final.

Masopust impressionne Pelé...
"Masopust est un des plus grands joueurs que j'ai rencontrés", assure Pelé. "Mais je ne peux pas croire qu'il soit né en Europe. Pour dribbler comme ça, il faut qu'il soit brésilien ! Ce jour-là, nous étions les plus forts. Pourtant, Masopust ne méritait vraiment pas de perdre ce match."

Sur le plan individuel, le Chevalier doit également se contenter de la deuxième place. Il est devancé par Garrincha pour le titre de meilleur joueur de la compétition. Heureusement, l'or ne va pas tarder à suivre. Le jury du Ballon d'Or le place en tête des suffrages après une année 1962 pleine de succès. Ce titre fait incontestablement de lui le plus grand joueur tchécoslovaque du 20ème siècle.

À ce moment-là, le nom de Josef Masopust était déjà si connu qu'aucune faute d'orthographe n'a été à déplorer sur le trophée...

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Message par rachid_as Jeu 26 Mai - 13:08

Zubizarreta sur le terrain de ses exploits

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Il y a 19 ans, il faisait partie des héros qui avaient écrit l'histoire du FC Barcelone dans le mythique Wembley. Samedi, il retrouve le temple du football anglais pour y vivre l'euphorie d'une nouvelle finale de la reine des compétitions européennes. Cette fois, le Basque Andoni Zubizarreta ne prendra pas place dans les cages, mais dans la tribune d'honneur, en costume, comme l'exige l'étiquette de son poste de directeur sportif du Barça.

"Je suis partagé entre deux sensations. D'un côté, je suis serein car l'équipe marche bien. Nous avons pu gagner la Liga, ce qui représente une satisfaction sur le plan sportif. De l'autre, je suis enthousiaste à l'idée que l'on dispute une nouvelle finale contre un club du calibre de Manchester United, dans un lieu aussi mythique que Wembley", confie Andoni Zubizarreta à FIFA.com.

"Même si ce n'est pas 'notre' Wembley, ce lieu est associé à l'histoire du Barça. Mais je ne suis pas non plus obnubilé par le cadre de cette rencontre. En soi, une finale de Ligue des champions constitue déjà un défi suffisant", poursuit le portier de cette équipe de 1992 qui avait offert au club azulgrana sa première Coupe d'Europe en s'imposant 1:0 face à la Sampdoria.

Si tout le monde garde en mémoire le coup franc victorieux de Ronald Koeman, Zubi avait apporté une précieuse contribution en réalisant plusieurs interventions décisives. "Je m'en souviens d'une, sur une frappe à ras de terre d'Attilio Lombardo en première période. Dans un match comme celui-ci, où les occasions ont été rares, c'est vrai que cette parade a pu être décisive. Mais bon, je retiens quand même le but du 1:0 qui nous a permis de gagner."

Ce but de toute beauté, le gardien n'a pas pu le voir en direct. "En prolongation, un gardien ne voit pratiquement rien", sourit l'ancien international espagnol, en se souvenant de ces minutes de tension et de concentration extrêmes. "Nous avions de bonnes occasions sur coups de pied arrêtés. Moi, je n'ai pas vu le ballon entrer. J'ai juste vu la frappe partir puis j'ai entendu le cri de joie des joueurs et du public. C'est ça qui m'a fait vibrer. Et puis moi, j'étais de ces gardiens à l'ancienne. De ceux qui restaient à l'écart pendant les célébrations, à se faire des accolades tout seuls. J'ai dû atteindre la fin du match pour pouvoir célébrer ça avec mes coéquipiers."

Continuité et communion
Zubizarreta a donc gravi les 39 marches menant à la tribune d'honneur de Wembley derrière son capitaine Alexanco et devant le tout jeune Pep Guardiola, qui occupera samedi un rôle bien différent. "Le Guardiola de cette époque était un gamin qui faisait ses premières armes dans le football de haut niveau, un peu comme ces jeunes qui lancent leur carrière en équipe première. Il a participé activement à cette victoire historique. Ensuite il a grandi, il a appris et il a apporté au football sa compréhension du jeu. Aujourd'hui, il fait de grandes choses pour le club qui a toujours été le sien. Il met beaucoup d'exigence dans son travail et il développe un football plus spectaculaire. Il s'investit beaucoup dans ce qu'il fait, comme il l'a toujours fait, partout où il est passé. Mais je n'aurais jamais affirmé qu'il finirait par devenir entraîneur", explique le natif de Vitoria.

Guardiola n'est pas le seul facteur commun des deux finales. Le nom "Busquets" en est un autre. En 1992, Carles Busquets était gardien remplaçant. En 2001, son fils, Sergio, occupe le poste de milieu défensif. "C'est une preuve de la philosophie de continuité mise en œuvre par le FC Barcelone. C'est un club qui aime le football maison, qui joue la carte de la proximité pour trouver ses joueurs. C'est ça qui nous rend différents", analyse le directeur sportif. "Cela fait de nombreuses années que le club reste fidèle à un certain style, depuis Kubala jusqu'au Barça du quintuplé. Ce style est axé autour du ballon et de combinaisons, avec des joueurs formés chez nous, qui comprennent cette façon de jouer depuis qu'ils sont gamins. C'est comme cela que nous créons un sentiment d'appartenance à l'identité du Barça. Les joueurs extérieurs qui viennent pour apporter leur talent et sont tout aussi importants, se fondent aussitôt dans cette communion, ils s'impliquent dans cette philosophie. Ce qui les unit, c'est qu'ils aiment tous le beau jeu."

Duel de titans
Ce goût pour le beau jeu constitue en tout cas un point commun entre les deux équipes qui vont se disputer le titre samedi. "Nous aurons face à nous une équipe extrêmement compétitive, avec une énorme histoire. Il faut donc s'attendre à un match impressionnant", prévoit Zubi, qui ne peut s'empêcher de rigoler lorsqu'on lui demande quelle sera la clé de la rencontre.

"C'est la question à un million avant chaque finale ! Il faut être capable de développer son jeu, mais on est toujours tributaire de ce que fait l'équipe en face. Ce ne sera pas possible pendant les 90 minutes, mais c'est ça qui fait la beauté du football : l'incertitude, les surprises, les détails… Ce qui fait que même Lionel Messi peut marquer un but de la tête", se délecte l'ancien dernier rempart catalan, faisant référence au but du 2:0 marqué par la Pulga lors de la victoire 2:0 du Barça face aux Red Devils en 2009 à Rome.

"Une finale de cette ampleur, c'est un match unique, à part. Il n'y a pas de favori. De toute façon, cette étiquette ne donne aucun avantage et n'est pas une garantie de marquer des buts. Mais nous avons été performants au cours d'une saison très intense qui a demandé d'énormes sacrifices à cette équipe qui possédait dans ses rangs de nombreux joueurs sacrés champions du monde en juillet. Ça ne s'est pas ressenti sur leurs performances et ils ont été à leur meilleur niveau en atteignant toutes les finales. Ça en dit long sur la compétitivité de cette équipe."

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Message par rachid_as Mer 15 Juin - 16:08

Santos-Peñarol, là où tout a commencé

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En mettant aux prises deux des clubs les plus emblématiques d’Amérique du Sud, titrés sept fois à eux deux dans cette compétition, la finale de la Copa Libertadores 2011 entre Peñarol et Santos avait déjà de quoi faire saliver les fans. Mais cette confrontation aura une saveur encore plus spéciale pour ceux qui se souviennent de l’empoignade entre les deux équipes, 49 ans plus tôt au même stade de la compétition.

En tout cas, si elle devait laisser ne serait-ce que la moitié des souvenirs engendrés par la finale de 1962, cette double confrontation, qui commence ce mercredi au Centenario de Montevideo, gardera une place de choix dans les annales.

Si cela peut paraître difficile à imaginer à l’heure actuelle, c’est Peñarol qui faisait alors figure de favori face au Santos de Pelé. Tout d’abord parce que les Mirasoles possédaient un effectif redoutable, avec des joueurs tels que Pedro Rocha ou Alberto Spencer, qui demeure le meilleur buteur de l’histoire de la Copa Libertadores avec 54 réalisations. Mais surtout parce que les Uruguayens étaient alors doubles champions d’Amérique du Sud en titre, avec en prime une victoire dans la Coupe Intercontinentale 1961.

En face, toutefois, une dynastie était en marche. Santos venait de remporter en 1961 sa première Taça Brasil, ancêtre du championnat brésilien, et son armada offensive, composée de Dorval, Mengálvio, Coutinho, Pelé et Pepe, était en passe de devenir une véritable institution nationale. Une équipe pleine de talent, de vitesse et de vista, dont les seuls rivaux potentiels à l’échelle continentale étaient des équipes qui, outre une technique irréprochable, possédaient une grande puissance de feu.

L'humain derrière l'extra-terrestre
"À cette époque, les seuls clubs capables de rivaliser avec nous étaient Peñarol et Boca Juniors. Deux formations très physiques, qui allaient beaucoup au contact et ne laissaient aucun espace", se souvient José Macia, dit Pepe, qui se décrit lui-même comme "l’être humain ayant marqué le plus de buts sous le maillot de Santos", à savoir 405 en 750 matches, un tout petit peu moins que Pelé, "qui lui est un extra-terrestre". "Je me souviens qu’au match aller, la pelouse du Centenario de Montevideo, qui d’habitude était excellente, se trouvait dans un état déplorable. C’était fait exprès pour gêner notre jeu à une touche de balle. Je peux vous garantir qu’à l’époque, on préférait à la rigueur jouer en Argentine qu’en Uruguay. C’était toujours compliqué là-bas".

Ainsi, le 28 juillet 1962, Santos entrait dans l’arène du Centenario avec un sérieux handicap : l’absence de Pelé, blessé. Rapidement mené au score après un but de Spencer à la 18ème minute, O Peixe réussissait pourtant un incroyable retournement de situation et s’imposait 2:1 grâce à un doublé de Coutinho. Il ne restait plus aux Brésiliens qu’à assurer un match nul une semaine plus tard au stade Vila Belmiro pour célébrer leur premier titre continental. Mais tout cela aurait été bien trop simple…

Une nouvelle fois privé de Pelé, Santos se retrouvait mené au score après un but de José Sasía. Dorval égalisait à la 27ème, mais Spencer redonnait la main aux Carboneros au retour des vestiaires. Mengálvio ramenait presque aussitôt les locaux à hauteur, mais l’inévitable Spencer frappait de nouveau à la 73ème minute, donnant un avantage de 3:2 à Peñarol. Alors s’est enchaînée une série d’événements qui a conduit à l’une des décisions les plus controversées de l’histoire de la compétition.

Face à l’attitude belliqueuse des torcedores, qui s’étaient mis à lancer des projectiles sur la pelouse, l’arbitre chilien Carlos Robles décidait d’interrompre la partie, avant de se raviser plus d’une heure après pour éviter que la situation ne dégénère encore davantage. Le match reprenait et c’est au cours des arrêts de jeu que Pagão marquait le but du 3:3 synonyme de titre. "Pagão a marqué, l’arbitre a validé puis a sifflé la fin du match. L’équipe est retournée dans le vestiaire pour faire la fête. Les journaux titraient ‘Santos champion’", relate Pepe. "Puis, le lendemain, tout le monde s’est aperçu qu’en vérité, l’arbitre avait sifflé la fin du match au moment de la première interruption. Au final, le score était resté de 3:2 pour Peñarol et cela impliquait de disputer un match d’appui en terrain neutre. Ça a été une véritable douche froide".

Troisième match décisif
Ce fameux match fut disputé le 30 août au stade Monumental de Núñez, à Buenos Aires. Tout laissait augurer d’un nouveau bras de fer impitoyable, à ceci près que cette fois, le nom de Pelé figurait sur la feuille de match. Et c’est ce qui fit toute la différence.

Santos ouvrait la marque en première période sur un but contre son camp d’Omar Caetano, avant de prendre le large après la pause grâce à un magnifique doublé du Roi Pelé. Résultat des courses, un succès 3:0 indiscutable, qui offrait aux Brésiliens leur premier sacre continental, suivi d’un deuxième la saison suivante. "Ce jour-là, la supériorité de Santos ne faisait aucun doute : la complicité de nos joueurs et leur capacité à se sublimer dans les moments importants ont changé la donne", note Pepe.

Rien ne garantit que les deux rencontres de la finale 2011, ce mercredi au Centenário puis la semaine prochaine au stade Pacaembu, puissent rivaliser avec celles de l’édition 1962 en termes d’émotions. Mais Pepe, qui reste un fervent défenseur de Santos, espère revivre au moins en partie l’ambiance qu’il a connue il y a 49 ans. "Je pense que Santos est la meilleure équipe, mais Peñarol reste un adversaire redoutable, surtout à domicile. Mon pronostic ? Un nul de Santos à l’extérieur et une victoire au match retour !"

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Message par adsm Lun 15 Aoû - 13:43

Hacène Lalmas(dit El Kebch), le maestro

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A première vue, l’histoire d’Hacène Lalmas ressemble à une histoire de buts. L’Algérien détient en effet le record de buts inscrits en championnat national et, plus original, de celui inscrit en un seul match officiel (14 buts). Mais par son intelligence de jeu, sa technique hors-pair et ses accélérations décisives, le meneur de jeu à la calvitie précoce a marqué de son empreinte le football africain des années 1960. Au point d’être élu en 1993 meilleur joueur algérien du XXe siècle.

Miroslav Klose, l’attaquant vedette de l’équipe d’Allemagne, a inscrit pour l’instant 14 buts en Coupe du monde. Hacène Lalmas, lui, n’a eu besoin que d’un match pour atteindre ce total. Le niveau n’est certes pas comparable car le milieu offensif l’a inscrit dans un match de Coupe d’Algérie avec l’OM Ruisseau (D2 algérienne) face à Birtouta, en 1965. Mais la performance mérite d’être signalée car à ce jour, aucun joueur n’a fait mieux.

Il faut dire que le natif d’Alger avait pris l’habitude d’empiler les buts dans le championnat d’Algérie, autant avec le club de ses débuts, l’OM Ruisseau (1960-1962) qu’avec le CR Belouizdad (1962-1973). Si bien que l’Algérien est le meilleur buteur de l’histoire du championnat avec 150 réalisations. Le "Bélier" (Lalmas tient ce surnom de sa calvitie précoce, mais aussi de son redoutable jeu de tête) détient aussi le record de buts marqués en finale de la Coupe d’Algérie (6 buts en 3 finales). Mais Lalmas n’a pas été élu joueur algérien du siècle précédent (sondage réalisé en 1993 par l’hebdomadaire sportif Echibek auprès de 350 joueurs, entraîneurs, dirigeants, arbitres et journalistes) "juste" pour ses buts. Il avait en effet un bagage très complet qui lui permettait d’être à la fois à la construction et à la finition du jeu. L’ancien milieu offensif arrivait ainsi à faire le spectacle à lui seul. Lalmas faisait souvent des gestes techniques et des "trucs" qui régalaient le public. De plus, ses qualités de meneur d’hommes font qu’il était très respecté par ses adversaires et ses coéquipiers. Lalmas, en compagnie de Nassou , Abrouk, Hamiti, Djemaâ, Zerrar, Kalem, Selmi, Zitoun, Achour, Messahel, Madani ou encore Moha, écrit les belles pages du CRB dans les années 1960 et au début des années 1970. Le club algérois remporte en effet quatre fois le championnat (1965, 1966, 1969 et 1970), trois fois la Coupe d’Algérie (1966, 1969, 1970) et trois fois la Coupe Maghrébine de football (1970, 1971 et 1972).

Un but marqué au grand Lev Yachine

Mais Lalmas se distingue aussi en équipe nationale. Il n’a même pas 20 ans lorsqu’il est convoqué pour le premier match de l’équipe algérienne indépendante, le 6 janvier 1963 contre la Bulgarie. Évoluant en amateur en Algérie, Lalmas trouve néanmoins sa place parmi les Fennecs, malgré la présence des stars de la glorieuse équipe du FLN (Zitouni, Boubekeur, Bentifour, Mekhloufi....). Preuve en est le mémorable match amical le 4 novembre 1964 de l’Algérie contre la grande équipe de l’URSS, qui comptait alors dans ses rangs le meilleur gardien du monde, Lev Yachine. Menés 2-1 à la mi-temps, les Fennecs enregistrent en seconde période l’entrée du jeune Lalmas. Sur un corner, l’attaquant de St-Etienne Rachid Mekhloufi apostrophe le "Bélier" : "Eh petit, place ta tête ! ". Mekhloufi frappe le coup de pied de coin, Lalmas se faufile parmi les défenseurs russes et boxe de son front le cuir dans la cage du géant Yachine, permettant à son équipe d’égaliser. Lalmas fera ensuite sensation lors de la Coupe d’Afrique des Nations 1968 en Éthiopie. Même si l’Algérie ne passe pas le premier tour de la compétition, le meneur de jeu parvient à inscrire un triplé lors de la rencontre contre l’Ouganda (4-0). Alors au sommet de son art, il se voit décerner le titre de meilleur joueur de la CAN 1968. Lalmas, sélectionné à 73 reprises en équipe nationale, suscite l’admiration de ses coéquipiers. Saïd Ouchen, l’ancien gardien du NA Hussein Dey et de l’équipe nationale, qui a croisé à maintes reprises "El Kebch", dira de ce dernier : "Il était le meilleur joueur algérien de son époque et l’un des meilleurs au monde à son poste." Adbelhamid Salhi, l’ancienne star de l’Entente de Sétif des années 60 et 70, ne s’empêchera pas de dire : "Hacène était la référence numéro une du football algérien des années soixante. J’ai toujours été en admiration devant son immense talent et sa grande personnalité. En sélection nationale, il n’a pas cessé de m’encourager."

Ciblé par l’Olympique de Marseille

Grâce à son triplé face à l’Ouganda, Lalmas tape dans l’oeil des dirigeants belges d’Anderlecht, présents à Addis-Abeda. Mais le transfert avorte en raison du véto des autorités algériennes. Également ciblé par l’Olympique de Marseille, Lalmas bute de nouveau sur le refus catégorique des plus hautes sphères du pays. Il continuera donc de porter les couleurs du grand Chabab avant de rejoindre le NAHD où signent également ses anciens coéquipiers du CRB, Mokhtar Kalem et Hamid Boudjenoun. Freiné quelque peu dans ses ambitions par la non concrétisation de son transfert à l’étranger, il a du mal à retrouver son meilleur niveau. Se sentant sur le déclin, le "Bélier" décide de raccrocher les crampons à l’âge de 32 ans. Lalmas entamera ensuite une carrière d’entraineur au CRB mais la réussite n’est pas au rendez-vous. Selon Algérie-focus, son franc-parler le pousse parfois à l’excès, et il n’a pas que des amis dans le monde du football algérien. Lalmas choisit donc de prendre le chemin de l’anonymat et de se retirer d’un sport auquel il a tant donné et dont le nom restera à jamais lié.

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Message par rachid_as Mer 14 Sep - 9:24

Franco BARESI
Baresi, la défense taille patron


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Au pays du catenaccio, Franco Baresi était un seigneur. Un libéro qui a révolutionné le poste une dizaine d'années après un certain Franz Beckenbauer. Baresi, c'était avant tout le patron qui causait peu, taclait fort, mais qui pouvait aussi caresser le cuir avec tendresse dans ses longues remontées balle au pied.

Cet artiste de la surface de réparation est resté fidèle pendant 20 ans, de 1977 à 1997, à l'AC Milan traversant avec le même professionnalisme les périodes de gloire et celles de la déchéance. Pendant 14 ans, de 1980 à 1994, il a honoré avec une rare efficacité pas moins de 81 sélections écrivant à grands coups de gueule et de tacles quelques unes des plus belles pages de la Nazionale.

Du haut de ses 176 centimètres, il a fait la pige pendant deux décennies à tous les gros bras de la profession. Défenseur hors normes, Baresi était aussi peu à son aise devant un micro qu’il était impressionnant sur le terrain.

Une ville, deux destins
Originaire de Travagliato, dans la province de Brescia en Italie du nord, Franco se retrouve orphelin à l'âge de 16 ans après avoir perdu ses parents à deux ans d'intervalle. Avec son frère Giuseppe de deux ans son aîné, ils décident en 1976 de tenter leur chance dans le football professionnel et vont taper à la porte de... l'Inter Milan. Le destin allait les séparer en leur faisant un incroyable pied de nez.

Giuseppe, solide milieu défensif, est en effet retenu et fera par la suite toute sa carrière à l'Inter (559 matches) avant de rester dans le staff technique des Nerazzurri. De son côté, Franco n'est pas retenu par les dirigeants de l'Inter qui le trouve trop chétif. Du coup, Baresi junior décide de proposer ses services à l'AC Milan, le grand rival qui ne laisse pas passer l’occasion.

Les deux frères s'installent à Milan, Franco passant quatre ans dans un cycle sports-études de Milanello. L’adolescent introverti et taciturne va alors concentrer sur le football toute la rage qu'il a en lui, travaillant comme un forcené. "A 18 ans, c'était déjà un vétéran pour son savoir", se rappelle Nils Liedholm qui le fait débuter en première division dans le calcio le 23 avril 1978 à Vérone.

L'année suivante Liedholm prend Baresi à part au terme du premier entraînement et lui dit : "Ne tiens en aucun cas compte de mes déclarations aux journalistes. Désormais, mon libéro titulaire ce sera toi". Ce sont les prémices de la légendaire défense Paolo Maldini, Franco Baresi, Alessandro Costacurta et Mauro Tassotti qui restera a jamais dans les annales du football italien.

L’AC Milan survole le championnat et remporte le titre en s'appuyant sur cette incroyable assise défensive. Dur sur l'homme, replaçant sans cesse sa défense, n'hésitant pas a pousser et à monter quand l'équipe est en difficulté, toujours placé comme par magie sur la course du ballon, Baresi n'a de cesse de donner l'exemple aux quatre coins du terrain.

Le respect par la perfection
Loin d’être un surdoué, c’était avant tout un incroyable perfectionniste respecté par tous ses coéquipiers y compris - et surtout - par les plus célèbres. "Il faut être irréprochable dans son comportement pour avoir l'estime et le respect des autres. L'entraînement, le travail et un comportement exemplaire vis a vis des tifosi sont des valeurs fondamentales qu'il ne faut pas galvauder", affirme-t-il encore aujourd'hui.

Quand le Milan a été relégué en Serie B sur tapis vert pour une sombre affaire de matches truqués, un seul homme restera à la barre, au-dessus de tout soupçon, arborant fièrement son brassard de capitaine dés l'âge de 22 ans. Franco Baresi est un fidèle. Il le restera toute sa vie. "Aujourd'hui les temps ont changé. Un joueur peut difficilement rester 15 ou 20 ans dans la même équipe. Le marché a beaucoup changé. Il y a beaucoup plus d'opportunités, c'est difficile de résister", reconnait-il.

Avec l'arrivée de Silvio Berlusconi en 1986, l'AC Milan connaît un nouvel élan. Sous la direction d'Arrigo Sacchi, Franco Baresi sera le patron de l'équipe des invincibles avec les Néerlandais Ruud Gullit, Marco van Basten et Frank Rijkaard qui allait survoler les années 80. Il est encore fidèle au poste à l'époque de Fabio Capello où les Rossoneri remportent quatre nouveaux titres de champion et une Coupe d'Europe des Clubs Champions avec la génération des Marcel Desailly, Zvonimir Boban et Dejan Savicevic.

Pourtant en 1997 il se résout a raccrocher les crampons après 20 saisons de loyaux services, une décision accueillie avec satisfaction par les plus grands attaquants évoluant en Europe. "Je venais de connaître une saison un peu difficile en raison de problèmes physiques. J'avais de plus en plus de difficultés pour récupérer. Et puis à 37 ans, on n’est plus tout jeune et après tant d'années, c'était normal de dire ‘basta’", explique-t-il. Deux ans plus tard, en 1999 il était élu joueur du siècle par les tifosi milanais.

Un sacre, une absence et des larmes
Barré pendant plusieurs saisons en équipe d'Italie par Gaetano Scirea, un autre monument, Baresi a pourtant remporté la Coupe du Monde de la FIFA, Espagne 1982 même s'il n'est jamais entré en jeu. Il a finalement fait ses grands débuts avec la Nazionale le 4 décembre 1982 à Florence contre la Roumanie. Mais ses relations avec Enzo Bearzot allaient se dégrader devant la volonté affichée du sélectionneur de le faire évoluer comme milieu défensif. Finalement, c'est son frère Giuseppe qui était retenu à ce poste pour la Coupe du Monde 1986 au Mexique, où la Squadra Azzurra allait faire pâle figure.

Avec l'arrivée d'Azeglio Vicini, il devient finalement l'un des piliers inamovibles de l'équipe, naturellement au poste de libéro. Premier à transformer son tir au but en demi-finale de la Coupe du Monde 1990 à domicile, il ne peut cependant empêcher l'élimination face à l'Argentine (1:1, 4:3 t.a.b). Quatre ans plus tard il se retrouve confronté à la même épreuve, mais cette fois en finale face au Brésil.

Sa présence sur le terrain avec le brassard est déjà un petit miracle. En effet, blessé au genou le 23 juin contre la Norvège en phase de poules, il est immédiatement opéré du ménisque et se fixe la finale comme objectif. Le 17 juillet à Pasadena il est présent au rendez-vous. Après un match héroïque, il est encore le premier à s'avancer pour effectuer son tir au but. Mais cette fois sa frappe passe largement au dessus, tout comme celle de Roberto Baggio, tandis que celle de Daniele Massaro est arrêtée par Taffarel.

Le Brésil remporte la rencontre et le tournoi et, pour la première fois, on a pu voir des larmes couler sur le visage buriné du vieux guerrier.

Fifa.com (14/09/2011)
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Message par adsm Mer 14 Sep - 10:30

Lev Yachine, la « panthère noire »

Retour sur la vie de celui qui est considéré encore aujourd’hui comme le meilleur gardien de but de l’histoire.

Lev Ivanovich Yachine est né le 22 octobre 1929 à Moscou, dans une famille d’ouvriers. C’est l’époque du début de la collectivisation et des plans quinquennaux orchestrés par Staline, seul à la tête de l’URSS depuis 1927. Les temps sont durs. Les ouvriers travaillent de 16 à 18 heures par jour, contraints de réaliser des quotas surhumains. Les repas sont sommaires, la sous-nutrition légion, les famines fréquentes. Entre 1931 et 1933, six millions de soviétiques meurent de la faim. C’est dans ce contexte que grandit Yachine, qui trouve dans le football le moyen d’oublier les difficultés du quotidien.
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« Je rêvais de marquer des buts »

Deux ans après l’éclatement de la Seconde guerre mondiale, en 1941, il est appelé à travailler dans l’usine de fabrication d’avions qui emploie ses parents à Tuchino, dans la banlieue de Moscou. Il est contraint de mettre le football de côté, pour participer à l’effort de guerre. À 16 ans, en 1945, il est intégré dans l’équipe de foot de l’usine. « J’ai demandé à jouer en attaque car je rêvais de marquer des buts », a-t-il expliqué. Il débuta ainsi ailier gauche, avant de peu à peu reculer pour finir dans les buts. Là, il s’inspire d’Alexei Khomich, dit « le Tigre », le gardien du Dynamo Moscou et de l’URSS dont il a suivi les exploits à la radio lors de la tournée triomphale du club moscovite en Angleterre en 1945. Il est remarqué par Arkady Chernyshev, membre de l’encadrement du… Dynamo. Il intègre alors les équipes de jeunes du plus ancien club soviétique.

Yachine poursuit sa progression, mais il est barré par Khomich, son mentor, titulaire indiscutable. Il doit ainsi attendre 1950 pour faire sa première en apparition en équipe première. Il disputera deux rencontres en championnat cette année-là, profitant d’une blessure de Khomich. Des débuts loin d’être convaincants : il encaisse notamment un but sur un dégagement d’un gardien adverse. Il n’a pas convaincu, et restera pour les trois années suivantes avec la réserve. Parallèlement, il garde les cages de l’équipe de hockey sur glace du Dynamo, avec un certain succès puisqu’il remporte la coupe de Russie en 1953. 1953, année tournant pour la carrière de Lev Yachine. Alexei Khomich transféré au Dinamo Minsk, il devient titulaire. Il le restera pendant dix-sept ans.

Lev Yachine était un gardien hors du commun. Pour son apparence, d’abord. Avec son athlétique mètre 89, il en imposait. Un gabarit inhabituel pour l’époque, qui lui valut le surnom de « Tour Eiffel » par les Français. Mais il était surtout un gardien incroyablement doué. Qui de mieux pour en témoigner que ceux qui l’ont vu jouer ? Il était « excellent dans tous les domaines, sur sa ligne, dans la surface de réparation… », indique Sepp Maier, ancien gardien du Bayern Munich (1965-1979) et de la sélection allemande (1966-1979). Pour Gordon Banks, emblématique gardien anglais, « il faisait de grands arrêts, savait réduire les angles de tir et intercepter les centres ».
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Pionnier

Toujours vêtu de noir sur le terrain, on l’appelait la « Panthère noire », ou l’« Araignée noire ». Car il était doté d’une détente de félin, et ses réflexes laissaient croire qu’il avait bien plus que deux bras. Excellent sur sa ligne, il l’était. Mais c’est aussi pour d’autres aspects de son jeu qu’il fut un gardien si spécial. Il était un pionnier. Le premier portier à sortir de sa surface pour couper une ouverture adverse, inventant ainsi la notion de « gardien-libéro ». Le premier, aussi, à recourir aux poings pour dégager des ballons aériens difficiles, ne cherchant plus systématiquement à les capter. Le premier à relancer vite à la main pour initier des contre-attaques. Le premier, enfin, à affirmer son leadership sur sa défense, à asseoir son autorité dans sa surface tant physiquement par ses sorties que vocalement par ses directives. Sa femme Valentina lui reprochait d’ailleurs de trop crier sur le terrain. Lev Yachine a donné une autre dimension au poste de gardien de but. Il en a étoffé le rôle, élargi les fonctions. Finis les gardiens qui restent sur leur ligne, uniquement destinés à stopper les tirs adverses. Yachine a contribué à installer les portiers au cœur du jeu.

Avec lui dans les buts, le Dynamo, club de la police lié directement au ministère de l’intérieur, disposait d’un atout de taille dans la lutte avec son grand rival du Spartak Moscou, club des syndicats, pour la suprématie du football soviétique (avant l’avènement du Dynamo Kiev à la fin des années 60). Si, pendant la carrière de Yachine (1950-1970), le plus couronné fut le second (six titres de champion, quatre coupes de Russie), le gardien mena son équipe à cinq titres de champion (en 1954, 1955, 1957, 1959 et 1963), six deuxièmes places et trois coupes de Russie. Seul regret : le Dynamo Moscou ne prit pas part aux compétitions européennes avant la saison 1971-1972. Dans le contexte de la guerre froide, avec une URSS repliée sur elle-même, le seul moyen pour Yachine d’être reconnu hors des frontières soviétiques était alors de briller en sélection.

En 1954, à peine un an après son intronisation comme titulaire dans les buts du Dynamo, il est appelé à évoluer sous le maillot rouge. Des débuts couronnés de succès : aux Jeux Olympiques de Melbourne (Australie) en 1956, l’URSS décroche la médaille d’or. Yachine n’a concédé que deux buts en quatre rencontres. Mais cette compétition, disputée entre joueurs amateurs, n’a pas le prestige d’une Coupe du monde. La « panthère noire » est du voyage en Suède en 1958, et c’est à cette occasion que son talent se révèle à la face du monde. L’URSS atteint les quarts de finale du Mondial, où elle est battue par l’hôte suédois (2-0). Mais Yachine a impressionné, et figure dans l’équipe-type du tournoi.

Il confirme son nouveau statut deux ans plus tard, en 1960, à l’occasion de la première Coupe d’Europe des nations (ancêtre de l’Euro), disputée en France. Sous l’impulsion de son dernier rempart, porté en triomphe à l’issue de la demi-finale remportée face à la Tchécoslovaquie (3-0), L’URSS se hisse aisément en finale, où elle affronte une autre sélection du bloc de l’Est, la Yougoslavie. Yachine est une nouvelle fois impérial dans les buts, et pousse les canonniers yougoslaves, qui ont passé cinq buts aux Bleus en demi (4-5), à la prolongation (1-1). Un but de Ponedelnik à la 113e minute permet aux Soviétiques de décrocher leur premier trophée international.
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Ballon d’Or 1963


Petit à petit, la légende Yachine se construit. En 1962, lors de la Coupe du monde au Chili, il tient sa place malgré deux commotions cérébrales pendant le tournoi. Il commet de manière compréhensible des erreurs inhabituelles, concédant notamment le seul corner direct jamais inscrit en Coupe du monde, face à la Colombie (4-4). L’URSS est à nouveau éliminée en quarts face à l’hôte de la compétition. L’Équipeannonce Yachine, à bientôt 33 ans, sur la pente descendante.

Mais il n’en est rien, bien au contraire. En octobre de l’année suivante, il participe à un match de gala de la FIFA, organisé à Wembley pour célébrer les cent ans d’existence du football en Angleterre. Si son équipe s’incline, Yachine n’a pas concédé de buts lors de la mi-temps qu’il a disputée, et a même impressionné par ses multiples arrêts. Une prestation qui accroît sa renommée. Quelques semaines plus tard, il est élu Ballon d’Or, devançant l’Italien Gianni Rivera et l’Anglais Jimmy Greaves. Il est le premier gardien récompensé, le seul encore à ce jour. Sa réputation est planétaire. Il est une référence, le meilleur gardien du monde.

En 1964, l’URSS est encore au rendez-vous de la Coupe d’Europe des Nations et atteint sa deuxième finale consécutive. Mais face à une Espagne à domicile, dans un duel à haute symbolique politique (franquisme contre communisme), elle s’incline à Bernabeu (2-1). Yachine est toutefois nommé meilleur gardien du tournoi. Il est également honoré de la sorte lors de la Coupe du monde 1966, en Angleterre. Les Soviétiques y échouent en demi-finale et terminent quatrièmes, la meilleure performance de leur histoire.

Mais à 36 ans, le poids des années commence à se faire sentir. En 1967, il effectue sa dernière apparition sous le maillot de l’URSS, totalisant au final 78 sélections. Il est certes du voyage pour la Coupe du monde 1970 au Mexique, mais dans un rôle de conseil. Sa carrière au Dynamo Moscou s’achève cette même année, et un jubilé est organisé en mai 1971 au Lenin Stadium de Moscou. 100 000 personnes viennent lui rendre hommage, ainsi que de nombreuses stars du foot, comme Pelé, Eusébio ou Beckenbauer.

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« Club Yachine »

Au total, Lev Yachine aurait disputé 812 rencontres officielles, dont 207 sans encaisser de buts. Avec 326 matchs, il est le deuxième joueur à avoir le plus porté le maillot du Dynamo en championnat, derrière Aleksandr Novikov (327). S’il est difficile de vérifier la véracité de certaines statistiques, une est particulièrement éloquente : Yachine aurait arrêté près de 150 penalties dans sa carrière. Il y prenait un plaisir tout particulier : « La joie de voir Yuri Gagarin voler dans l’espace est seulement dépassée par la joie d’un bon arrêt de penalty », dit-il ainsi un jour.

Les crampons raccrochés, il occupe diverses fonctions administratives au Dynamo, conseillant également les gardiens du club. Il est en outre membre du comité des sports de l’Union soviétique. Le 20 mars 1990, il décède des suites de complications après l’amputation d’une jambe, la faute à un problème au genou contracté quatre ans plus tôt.

On l’a entraperçu, les honneurs sportifs ont été nombreux. Outre son Ballon d’Or 1963, Lev Yachine a été cité à trois autres reprises dans les cinq premiers (1956, 1960, 1961), figuré six fois dans le top 10, et terminé neuf fois meilleur gardien. En son hommage, une statue de bronze a été édifiée au Dynamo Stadium. En 1994, la FIFA crée le prix Lev Yachine du meilleur gardien en Coupe du monde. En 1999, Yachine est élu « sportif russe du siècle ». Il est également nommé dans l’équipe-type du XXe siècle par la FIFA. En Russie, les gardiens totalisant au moins cent matchs sans encaisser de but font partie du « club Yachine ».

Mais son talent ne pouvait pas se cantonner à la sphère sportive. Les dirigeants soviétiques ont rapidement compris l’intérêt qu’ils avaient à mettre Yachine en avant. En 1967, il fut ainsi honoroé de l’Ordre de Lénine (la plus haute récompense en URSS), pour services exceptionnels rendus à l’État. À sa mort, en 1990, on lui attribua le titre de Héros du travail socialiste. Là où Eduard Streltsov, autre grand talent du football soviétique de l’époque (lire à son sujet l’excellente saga en deux parties des Cahiers du foot, ici et là), était vu comme un rebelle et un élément nocif au régime, le discret et humble Yachine faisait exception dans l’habituelle promotion des vertus collectives. Avoir évolué pendant vingt ans au Dynamo, club du ministère de l’intérieur, à qui il a tant apporté, a certainement aidé. Une telle fidélité interpelle : Yachine était-il partisan du régime soviétique ? Difficile à dire. Discret, il n’a donné que de rares interviews. Il n’était en tout cas, comme les autres grands joueurs en URSS, pas libre de ses mouvements. Le régime décidait des transferts des meilleurs, d’autant plus au Dynamo, dont la devise, « Le pouvoir en mouvement », parle d’elle-même. L’« araignée noire » était bien trop précieuse pour être envoyée ailleurs.

Haine d’encaisser un but
Gardien hors normes, Lev Yachine a donné à son poste une autre dimension. Sa haine viscérale d’encaisser un but était son moteur. « Quel genre de gardien est celui qui n’est pas tourmenté par le but qu’il a concédé ? Il doit être tourmenté ! Et s’il est calme, cela signifie la fin. Peu importe ce qu’il a fait dans le passé, il n’a pas de futur. » Encore aujourd’hui, il est vu comme le meilleur gardien de l’histoire, même par ceux qui ne l’ont jamais vu jouer. Sa réputation le précède, préservée de l’action du temps et de l’érosion des mémoires. Nombreux sont et ont été les grands joueurs. Mais peu ont réellement influencé l’évolution du jeu. Lev Yachine est de ceux-là.



Lev Ivanovich Yachine (1929-1990)

URSS (1954-1967)
78 sélections
Champion olympique 1956
Champion d’Europe 1960
Vice-champion d’Europe 1964

Club
1950-1970
Dynamo Moscou (326 matchs)
Champion de Russie 1954, 1955, 1957, 1959 et 1963
Vainqueur de la Coupe de Russie en 1953, 1967 et 1970

Autres
Ballon d’Or 1963
Gardien de but européen de l’année 1956, 1957, 1959, 1960, 1961, 1963, 1964, 1965 et 1966
Élu « meilleur gardien de but du siècle » au niveau mondial, européen et russe par l’IFFHS
Élu « sportif russe du siècle » en 1999 par un jury de journalistes sportifs
Décoré de l’Ordre de Lénine en 1967
Fait Héros du travail soviétique en 1990